[Interview] Tristan Muyumba : «La vie de footballeur peut être délicate»

Tristan Muyumba est un milieu de terrain français de 23 ans. Ancien pensionnaire du centre de formation de l’AS Monaco, sa trajectoire a connu un temps d’arrêt suite à une rupture des ligaments de la cheville. Laissé libre par l’ASM, il a rebondi à Toulon début 2020 avant d’atterrir à l’En Avant Guingamp lors du dernier mercato estival. Recruté pour encadrer les jeunes de l’équipe réserve, Tristan Muyumba (23 ans) signe finalement un contrat professionnel en octobre avec la formation bretonne. S’il n’a pas encore joué en Ligue 2, il n’en reste pas moins ambitieux et lucide sur le monde du football.

Ultimo Diez – Le championnat de National 2 étant à l’arrêt depuis octobre, quelle est ta situation ? 

Tristan Muyumba – Je fais partie intégrante du groupe professionnel depuis le mois d’octobre. Ça coïncide avec ma signature. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’avoir du temps de jeu avec l’équipe première en championnat. J’ai pu être sur le feuille de match face à Amiens début janvier et jouer quelques minutes en amical face à Brest. C’est un peu compliqué actuellement car je n’ai pas beaucoup de temps de jeu. 

Il y a un an, tu signais à Toulon pour te relancer. Puis avec la pandémie, tout s’est arrêté brutalement. Ça t’éloigne une fois de plus des terrains… 

J’ai eu la chance de pouvoir me relancer dans un bon championnat, en National, au Sporting Toulon. J’ai assez rapidement gagné ma place mais malheureusement, en mars, il y a eu cette interruption des compétitions… C’était assez compliqué car ça faisait un moment que je n’avais pas joué. Je venais de reprendre, je retrouvais de très bonnes sensations et tout s’arrête subitement. C’était lié à des choses beaucoup plus importantes que le football, donc on se devait de l’accepter. C’était assez difficile sur le moment mais ça l’a été pour l’ensemble de la société.

La deuxième coupure n’est pas comparable car on a la chance d’être toujours en activité. On s’entraîne, les matches continuent pour l’équipe première… C’est complètement différent. Pendant la première coupure, on était totalement à l’arrêt, il n’y avait rien d’autre à faire que de rester chez soi. Cette fois, on a ces dérogations qui nous permettent de maintenir notre activité. 

«Mon ambition c’est de gratter du temps de jeu, entrer dans la rotation»

Tu es ensuite approché par l’En Avant Guingamp. Comment ça s’est conclu ?

J’arrivais en fin de contrat à Toulon car je m’étais engagé sur une durée de six mois. Mes agents ont noués des contacts avec l’EAG. J’avais premièrement pour mission d’encadrer l’équipe réserve, avec la possibilité de monter en équipe première si les choses se passaient bien. C’est dans cet état d’esprit que ça s’est conclu. Il y avait des perspectives et ça passait par le terrain, que ce soit à l’entrainement ou en match. Rejoindre l’équipe première faisait partie de mes objectifs. 

Tu signes un contrat pro d’une année avec deux ans en option. Quelles sont tes ambitions ? 

Mon ambition, c’est de gratter du temps de jeu. Entrer dans la rotation et montrer mes qualités… Tout ce que je peux apporter à ce groupe et à cette équipe. Pour la suite, on verra. Mais à court terme, je veux m’inscrire dans le projet guingampais. 

Tu as côtoyé Giannelli Imbula en réserve avant qu’il n’effectue un essai finalement non-concluant du côté de Nantes. Comment appréhender l’attente d’une éventuelle signature ? 

Il faut parfois faire preuve de prudence et de sagesse. Giannelli a eu son parcours et a fait un choix que je respecte. Honnêtement, je ne sais pas ce qu’il s’est passé en interne. Ça reste entre Giannelli et le club. De ce que j’ai pu voir, c’est un joueur extrêmement talentueux mais encore une fois, je ne connais pas les détails des discussions qu’il a pu avoir. 

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En tenant compte de ce qu’il s’est passé et de ton parcours récent, est-ce que l’on ne peut pas parler d’une certaine précarité en tant que footballeur ? 

Contractuellement, ça peut être délicat la vie de footballeur. Me concernant, j’ai eu des discussions avec le club qui ont conforté mon choix. Ma priorité est ici, c’est de m’inscrire dans la durée. Si je ne fais plus partie du projet, je n’aurais pas d’autre choix que d’aller voir ailleurs. La situation du club au classement est un peu délicate et le coach essaie de mettre en place son plan de jeu. On a surtout besoin de points pour assurer le maintien. 

En tant qu’homme puis en tant que joueur, qu’est-ce qui te rend le plus fier ?

Avoir ma famille en bonne santé et apporter du bonheur à mes proches.

«Débuter au milieu de terrain face au grand PSG en demi-finale de Coupe de France, c’était incroyable» 

Pour en revenir au football, qu’est-ce qui te caractérise le plus ?

Il faut savoir que j’ai commencé le football en étant attaquant puis ailier. En intégrant le centre de formation de l’AS Monaco, je suis redescendu au milieu de terrain pour jouer en sentinelle ou en relayeur. 

Ce qui me caractérise, c’est plutôt une bonne qualité technique, une bonne première relance. Je pense avoir une plutôt bonne vision du jeu mais il y a certains aspects que je dois améliorer, notamment sur le plan défensif. J’y travaille. Je me définirais comme un milieu moderne capable de jouer vers l’avant et d’assurer également défensivement. 

En parlant de l’AS Monaco, quels sont tes meilleurs souvenirs de ton passage en Principauté ?

La victoire en Gambardella face à Lens au Stade de France (3-0 en 2016, ndlr) restera mon meilleur souvenir. J’ai pu soulever le trophée en tant que capitaine, devant mes proches et ma famille. Une superbe aventure avec mes coéquipiers. J’en suis très fier. 

Ma première apparition en professionnel, face au PSG en Coupe de France, restera également gravée. C’était au Parc des Princes. Il y a une lourde défaite à la clé (0-5) mais j’avais pu livrer un prestation correcte, sans être ridicule. J’en garde de super souvenirs. Débuter au milieu de terrain face au grand Paris Saint-Germain en demi-finale de Coupe de France, c’était incroyable. En face, il y avait une grosse équipe : Motta, Verratti, Matuidi comme adversaires directs au milieu de terrain. Rien que ça !

La Madjer de Cavani face à Monaco en demi-finale de Coupe de France 2017 (5-0)

Que peut-on te souhaiter pour 2021 ? 

Garder une bonne santé, ne pas connaitre de blessure importante et avoir un maximum de temps de jeu.

Un mot pour finir ?

Merci à vous et bonne année 2021 à la Team Ultimo Diez, ainsi qu’aux lecteurs. 

Merci à Tristan Muyumba pour le temps accordé et à son club de l’En Avant Guingamp.

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