[Ligue 1] OM : un mercato synonyme de renaissance ?

9 juin 2017 : la date que tous les supporters de l’OM ont en tête depuis de nombreuses semaines. Bien qu’il ne s’agisse là que d’un début, que de la première étape d’un projet à long terme et fait pour durer, cette date est attendue comme celle de la concrétisation d’une renaissance, la renaissance de l’institution OM, de sa dimension, de sa dignité.

Le passé ne suffit plus

Pour tout supporter, l’Olympique de Marseille, au delà d’être leur club, est un grand club. Ce terme très général est souvent associé à une définition floue, abstraite.

Plusieurs dimensions caractérisent un grand club. L’OM c’est une longévité, une tradition, un palmarès et évidemment un peuple. En dehors de la dimension populaire, l’OM est un grand club pour des raisons relatives à son histoire, donc à son passé, un passé principalement lointain.

L’ère qui s’est refermée en octobre dernier par la vente du club à Frank McCourt a duré 20 ans. Durant ces vingt années, les succès firent figure d’exceptions et les joies furent éphémères, rapidement balayées par de nouvelles déceptions, de nouvelles frustrations, de nouvelles colères.

Un grand club doit être marqué par un équilibre, ou plutôt un déséquilibre entre les périodes de succès et les périodes d’échecs. Le succès doit être la norme, l’échec doit être l’exception. En termes de résultats sportifs, il s’agit là d’un élément censé être consubstantiel aux « grands clubs ».

Sous l’ère Louis Dreyfus, la balance a donc penché du mauvais côté, et l’OM est devenu un club habitué à la déception.

Il ne faut pas tomber dans le manichéisme car les beaux moment furent de très beaux moments. L’OM a atteint à 2 reprises une finale de Coupe d’Europe, autant ou plus que n’importe quel autre club français dans toute son histoire. Le club a connu une grande saison 1998/1999 où seul le destin a brisé les espoirs des amoureux du club, alors inconsolables.

L’OM a aussi vu sa légende, Didier Deschamps, apporter son sens de la victoire, concrétisé par un titre de champion, le premier (et le seul) pour toute une génération de supporters, ainsi que 3 Coupes de la ligue et 2 Trophées des champions. L’OM a également connu le maître Marcelo Bielsa, qui en 1 an a donné plus d’émotions que n’importe quel entraîneur de l’ère Louis-Dreyfus. Par sa vision du football et son talent, il a permis au Vélodrome de vibrer plus que jamais. Sous la présidence Diouf, quelques joueurs emblématiques ont généré de la passion et de l’amour venant du peuple olympien.

S’il est aisé de lister les grands moments des 24 dernières années, c’est bel et bien qu’ils sont rares. Le club fut constamment marqué par l’amateurisme, l’incompétence, les crises, l’instabilité ou la stabilité dans la médiocrité, les saisons cauchemardesques, les humiliations, la nocivité intense du contexte marseillais et des ses particularisme (réseaux, pressions, violences) sur la vie du club….

Tout ces éléments ont jalonné l’ère qui vient de se conclure, laissant aux supporters une amertume profonde.

Une croyance enfin légitime

Le nouvel espoir est donc à la hauteur de cette frustration, il est immense, sans limites.

Il n’y a pas de juste milieu, ce club est défini par son excès, sa démesure. L’OM est une foi, elle incarne sous bien des aspects un culte, une religion. Le manichéisme n’est jamais loin : celui qui maltraite l’objet de leurs espoirs et de leur passion représente le mal. Les dirigeants précédents avaient aux yeux des supporters un rôle de bourreau, bourreau de leur fierté, bourreau de leur passion. A l’inverse, celui qui est digne de cette foi et de cet orgueil, celui qui conduit le club vers les succès, est porté aux nues, représente le bien aux yeux des supporters. Il est le sauveur, le messie.

Le dégoût qu’a inspiré le travail de Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune aux amoureux de l’OM est si grand que la vente du club fut ressentie comme une libération. Le jour où Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud ont posé les mains sur l’Olympique de Marseille, ils ont incarné cette image de messie, alors même qu’ils avaient tout à prouver au peuple olympien, tout à donner.

L’OM c’est une fragilité permanente, la haine laisse vite place à l’amour, le désespoir laisse vite place aux espérances les plus grandes et les plus folles. La joie anticipée démontrée par les amoureux du club, depuis le premier jour de cette nouvelle ère, en est la plus belle preuve. Les nouveaux dirigeants incarnent l’espoir. L’espoir de la compétence, de l’honnêteté, d’un club assaini, du développement à long terme et de l’ambition.

Beaucoup de signes positifs ont été constatés avec bonheur. Des discours, des décisions, permettent de croire que le prestige du club puisse être rétabli, et que l’identité du club puisse être respectée et rendue plus forte que jamais. Ce ne sont là que des premiers signes, tout cela est bien trop précoce pour qu’on soit affirmatif et définitif, mais l’espoir semble enfin rationnel et légitime.

L’OM ne peut plus être un grand club uniquement pour son passé, il risquerait au fil du temps de devenir un ancien grand club, ou en tout cas un grand club qui n’a plus que ce titre et la passion qu’il génère. La passion est évidemment l’ADN du club : l’OM c’est son peuple. Mais il est temps que les résultats soient à nouveaux dignes de cette ferveur.

L’OM doit retrouver sa dignité, et se réaffirmer en tant que grand club.

Le 9 juin 2017 ferait une belle date de (re)naissance.

Photo credits : AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS

@Kerlond3

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