Si Maurizio Sarri devait écrire une lettre au père noël, qu’est-ce que l’entraîneur de la Juve pourrait bien écrire ? Ultimo Diez tente de répondre à cette question en imaginant la missive de l’Italien…
Cher père Noël,
Au moment où j’écris ces lignes, je suis à l’endroit que je préfère au monde : sur mon banc. On mène au score, Dybala est sur le terrain, je suis serein. Alors je m’accorde une petite pause. Si les cameras me filment à ce moment précis, crayon à la main, on pensera que je prends des notes tactiques. Tutt’apposto.
Pour être honnête avec toi, je ne sais même pas pourquoi je continue à t’écrire, chaque année. Quand j’officiais à Naples, je t’ai commandé le titre de champion d’Italie, chaque année. Résultat ? Niente. Il fallait toujours que la Juve me finisse devant. J’ai dû partir un an en Angleterre pour essayer d’oublier cette infamie. Une année complète loin de mon pays, à me coltiner une cuisine de merde. Heureusement que les clopes ont le même gout partout.
Et l’année passée, quand je t’ai demandé une solution à cette frustration, qu’est-ce que j’ai eu ? Un poste à la Juve. Moi, un napolitain, à Turin. Moi, l’apôtre du beau jeu, dans le club où le résultat prime sur la manière. Mamma mia. J’ai eu les boules. Les Sarri-boules. De Noël.
Mais, pour être honnête, ça va beaucoup mieux aujourd’hui. Ce fut un peu compliqué au départ, certes. Mes poumons ont eu du mal à s’adapter à l’air frais du Piémont et j’ai chopé une pneumonie. Puis on a essayé de me forcer à porter un costume. J’ai eu beau leur expliquer que j’ai abandonné les costumes en même temps que ma carrière dans la banque, rien n’y a fait. Mais, avec le temps, piano piano, j’adapte la tenue. Encore quelques matchs et je serai de retour dans mon sacro-saint survêtement. Comme à la maison.
Et puis, faut le dire, j’ai été gâté en signant chez la vieille dame. J’ai tellement de joueurs à disposition qu’il m’arrive parfois d’en oublier un. Ce malaise quand j’ai rendu la liste pour la Champion’s League en ayant oublié Can… Pour ma défense, je n’avais même pas compris que lui et Khedira étaient deux joueurs différents. Je pensais que c’était un seul et même joueur qui avait des jours avec et des jours sans à l’entrainement.
Dybala, en revanche, est unique. Quelle merveille. L’étoile tout en haut de mon sapin. Et dire que Fabio Paratici a essayé de me l’échanger contre Lukaku… Hésite pas à échanger les cadeaux de ses enfants avec ceux des enfants de Cristiano Ronaldo, tiens. Le fiston Paratici voulait une PS4 ? Il aura un banc de développé-couché. Ça lui apprendra. Et puisqu’on parle de Cristiano. Incroyable ce joueur. Il est tellement en bonne santé que son agent m’a interdit de lui parler de trop près. Ils ont fait des tests et il paraîtrait que je dégage plus de goudron dans l’air que la chicha de Rabiot.
Bon, j’arrête de tergiverser. Ça part dans tous les sens cette lettre, on dirait un plat du pied de Matuidi. Voici donc ma liste de cadeaux et de souhaits pour cette nouvelle année. Je n’ai pas toujours été très sage, je sais. Khedira et Matuidi titulaires pendant 4 mois, c’était un peu trop. Mais j’ai bon fond. J’ai relancé Dybala et tenté de le faire pour Bernardeschi. Mais je ne peux pas faire des miracles non plus. Alors, s’il te plait, accorde-moi au moins quelques cadeaux dans cette jolie liste.
Maurizio Sarri.
Ma liste :
- Deux poumons tous neufs (mes 60 clopes quotidiennes commencent à peser). Si possible, n’hésite pas à joindre deux mollets avec, un pour Ramsey et l’autre pour Douglas Costa.
- Un survêtement en velours pour la Champion’s League.
- Un contrat à vie pour Dybala.
- Un licenciement pour Fabio Paratici.
- Un nouveau latéral droit (Danilo est super sympa hein. Mais je préfèrerai qu’il travaille son alignement défensif plutôt que celui de ses canines).
- Sergej Milinković-Savić. S’il te plait. En échange, je t’envoie Khedira en Laponie. Il a le même pantalon que tes lutins, personne ne verra la différence.
- Un déguisement de Zaniolo pour Bernardeschi. Histoire qu’il ressemble de nouveau à un joueur de foot.
- Sandro Tonali. J’ai loupé le passage de Pirlo, je ne veux pas manquer celui de son héritier. Et il est super bon dans Star Wars 9.
- Un genou neuf pour Chiellini. Je vais avoir besoin d’un peu de vice en fin de saison.
- Le titre de champion d’Italie. J’aurai l’air bien con si je stoppe la série consécutive des Scudetti de la Juve. Surtout au profit du paranoïaque postiché.
- Allez, j’ose. La ligue des Champions. Pour rentrer dans l’histoire. Celle du club et la mienne. Et puis ça me ferait un superbe cendar’ géant.
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