Le média UltimoDiez tire sa révérence

Voilà. Après 7 années de bons et loyaux services, 7 années de couverture quotidienne de l’actualité footballistique, 7 années de décryptage, de vulgarisation et parfois de moqueries, il est l’heure de vous dire merci.

On aurait pu simplement vous dire au revoir, faire un petit tweet ou sombrer dans l’anonymat à petit feu sans rendre de compte à personne. Mais on a préféré choisir notre moment, le temps d’un dernier merci.

Merci car sans vous, lecteurs assidus comme plus irréguliers, nous n’aurions pas tenu toutes ces années. Merci car durant sept années, notre crédibilité n’aura fait que progresser. Merci car durant sept années, le projet aura pu évoluer avec votre bienveillance et votre soutien. Merci car durant sept années, une cinquantaine de personnes ont démarré leur carrière dans des médias, des clubs, ou encore en indépendant.

Démarré à l’automne 2014 avec la volonté de traiter les lecteurs et le football avec respect, le projet n’a eu de cesse d’évoluer, passant du format blog à une première version de site internet (dégueu) pour enfin arriver au site tel que vous le connaissez depuis plusieurs années. De la première à la dernière version, tout fut «homemade». Des nuits à apprendre des lignes de codes, à s’arracher les cheveux sur WordPress. Des journées au téléphone à se bagarrer avec notre hébergeur OVH. Et surtout des heures et des heures à tâcher de vous produire du contenu de qualité, sous toutes les formes.

La question est revenue sans cesse depuis notre annonce Twitter d’il y a quelques semaines : pourquoi UltimoDiez s’arrête ? C’est la résultante de plusieurs paramètres que l’on vous livre ici en totale transparence.

  • Tenir au quotidien un média à côté de sa vie professionnelle  et personnelle (UltimoDiez a toujours été un projet bénévole), c’est compliqué. Nous ne comptons plus les heures passées devant de sombres matches à défaut d’être avec les copains ou en famille. Et ces sacrifices pèsent au moment des décisions importantes, à l’heure où nos vies ont évolué, et où elles tendent aujourd’hui plus vers l’achat d’un Kangoo et d’une bâtisse que vers des dimanches devant Angers-Nantes.
  • Nous avons sans doute raté un tournant digital. L’ensemble de la sphère médiatique est aujourd’hui présente sur Snapchat, Twitch, TikTok … Loin de nous de juger les «business models» des uns et des autres, mais cette façon d’aller au devant d’une clientèle consumériste plus que de l’amener à prendre le temps d’une analyse, d’un portrait, d’une enquête… ne convenait pas avec notre ligne éditoriale de départ. Et nous ne souhaitions pas forcément en changer. Vous l’aurez compris, tenir si longtemps avec un «simple» site internet et quelques podcasts, est un relatif exploit.
  • Nous avions misé gros, tant médiatiquement que financièrement, sur le projet de documentaire avorté avec le Vannes Olympique Club. Notre intégrité et le respect de la parole donnée étant plus forts que les changements demandés par la direction du club, nous n’avons pu que voir notre plus gros projet partir en fumée un soir d’automne.

https://twitter.com/Ultimo_Diez/status/1316431984181293059

  • Nous avons tenté de professionnaliser le média. En vain. Depuis des années, nous sommes contactés par des «business angels» nous promettant monts et merveilles. Nous les avons toujours écoutés, par respect, mais jamais personne n’a réussi à nous convaincre de céder notre média. Alors ces derniers mois, forts d’un rapprochement avec l’agence Com’Over, nous avons tenté de nous professionnaliser au début de l’année 2021. De créer deux emplois temps pleins, correctement payés, dans un contexte épineux pour monter une société, et encore plus un groupe média. De s’établir physiquement, avec des locaux. De donner vie à ces sept années de sacrifices. Des échanges avec des avocats et comptables plus tard, la réalité nous a rattrapés. Il est économiquement quasi impossible de faire son trou dans la sphère médiatique sans mécène, groupe média établi derrière soi ou sans céder aux sirènes des bookmakers.

Nous avons pris la décision d’arrêter suite à ces éléments. Il aurait été possible de vivoter, de se faire quelques milliers d’euros au travers de campagnes publicitaires. Mais toutes les heures de labeur, à trimer sans rien demander à personne, avec comme seul carburant vos bons mots et des statistiques toujours plus enthousiasmantes auraient été bafouées par ce brusque changement de cap. Nous n’avions pas fait tout ça pour que ça se finisse ainsi.

Alors c’est ainsi que tout s’arrête. Après avoir vu la belle Italie renaître et se poser sur le toit de l’Europe. Nous souhaitions partir «au top». Partir alors que la rédaction compte encore une trentaine de membres plus ou moins actifs. Partir après avoir couvert l’Euro 2020 (même avec un an de retard). Partir alors que le site est toujours lu et fonctionnel. Partir alors que vous avez (littéralement) été des centaines et des centaines à vouloir nous faire changer d’avis. Notre plus belle réussite se lit à travers vos mots et vos réactions. Et si on a modestement pu amener certains d’entre vous à la lecture, à l’écriture, ou à l’envie de construire votre propre média, peu importe son audience et sa caisse de résonance, nous n’aurons pas fait tout ça pour rien.

La liste des remerciements serait trop longue pour être exhaustive, et commencer à lancer des s/o c’est prendre le risque d’en oublier. Malgré tout, certains font office de passage obligé.

  • Roméo, Edu, Titi, Moha, Rayan, Alba, Bilel, Elias, Yannis, Enzo, Hugo, Majd, Franco et ceux de la première heure.
  • Chloé, Simon, Coco, Nico, Charaf, Marion, Rafik, Thib, Mathieu, Pierrick… lorsqu’à dix on faisait le boulot de 30.
  • Les vieux briscards Walid, Babacar, Julien et tant d’autres…
  • Toute la troisième vague qui a fait rebondir le site comme jamais. Mention spéciale à Anna, Jeffrey, Théo, Arthur ou encore Tristan sans qui nous aurions vécu une saison 2020/2021 très compliquée.
  • Monta, mi Tom Brady, mi génie de l’informatique qui nous a sortis de galères monstrueuses à toutes les heures.
  • Seb pour son précieux travail du quotidien.
  • Et chaque contributeur, qu’il soit passé en coup de vent ou qu’il soit resté des années. La force de la rédaction résidait dans la pluralité de ses avis, de ses plumes et de ses profils.

Et évidemment, car l’aventure n’aurait pas été aussi belle sans les rencontres, merci à nos partenaires les plus fidèles :

  • Toute l’équipe de beIN Sports, drivée par le chef d’orchestre de la communication Henri Galipon. Merci à Omar, Benjamin, Darren, Margot et les autres pour les échanges…
  • Mention toute particulière à Smaïl pour sa bienveillance et les échanges durant toutes ces années.
  • Toutes les équipes de feu Onzeo qui nous ont offert un superbe cadeau avec les passages télés.
  • Kipsta, Adidas, Puma qui nous auront accompagnés et vous auront régalés de cadeaux textiles.
  • La Sand’Fabrik et Yann pour l’événement PSG-Dortmund de mars 2020 où 250 personnes ont regardé, fêté et célébré la qualification parisienne en contexte Covid. On peut maintenant l’avouer, on a longtemps cru que l’ARS allait porter plainte contre nous…
  • L’UNFP qui nous a permis de bosser sur les trophées UNFP.
  • Les clubs et les joueurs, de France et d’ailleurs, qui ont pour la plupart toujours été très sympas et réceptifs.
  • Et globalement toutes les structures avec lesquelles on a monté des projets ou échangé, de l’Agence July29 Sports Management aux copains de TrashTalk, en passant par tant d’autres. On s’est réellement nourri de tout ça et on vous souhaite le meilleur.

Le dernier merci, le plus important de tous, est pour vous qui lisez les dernières lignes du projet. On n’a pas tout bien fait. On s’est parfois trompé. Mais dans les bons comme les mauvais jours, vous avez toujours été présents. Sans le savoir, vous avez sans doute changé des destins. Et on ne pourra jamais assez vous en remercier.

À une époque où les projets digitaux sont légion, où l’offre est importante et variée, tâchez de donner autant d’amour à nos collègues que vous nous en avez donné. Petit ou grand projet, généraliste ou spécialiste, mettez en avant ces forcenés qui se sacrifient par passion. Dites à ces créateurs de contenus que vous les soutenez. Car malgré ce qu’on tend à voir de plus en plus sur les réseaux, le sport, le foot et les numéros 10, ce sont avant tout des histoires d’amour.

Prenez soin de vous.

Maxime.

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