Huit journées de Pro League se sont écoulées et certains nouveaux talents ont déjà commencé à marquer le championnat de leur empreinte. S’il n’avait disputé que 93 minutes de jeu en 2019-2020, Nicolas Raskin est devenu un élément incontournable de l’effectif du Standard de Liège à seulement 19 ans. Déjà comparé à d’anciens joueurs emblématiques de Sclessin, le jeune liégeois est la grande révélation de ce début de saison.
Des débuts en deux temps
Né à Liège et formé au Standard depuis l’âge de 7 ans, Nicolas Raskin est un pur produit du bord de Meuse. Après un court passage dans les équipes de jeunes d’Anderlecht et de Gand, il signe en pro chez les Buffalos et dispute son premier match pro à l’âge de 16 ans, devenant le premier joueur né au XXIe siècle à apparaitre lors d’une rencontre dans le championnat belge.
Ensuite, c’est en janvier 2019 que le Standard annonce avoir rapatrié sa jeune pépite pour un montant avoisinant les 200 000€. Après plus d’un an d’absence sur les terrains de Pro League, le jeune médian est titularisé à la surprise générale lors du match au sommet face au Club de Bruges le 12 février 2020. Raskin sera remplacé après 66 minutes de jeu, au cours desquelles il a agréablement surpris le public tant il ne s’est pas laissé noyer par la pression. À seulement 18 ans, le Liégeois avait été capable de tenir tête au milieu de terrain brugeois, considéré comme le meilleur du pays. Cette première prestation avait mis l’eau à la bouche des supporters locaux qui espéraient pouvoir continuer à observer le jeune jouer. Cependant, Michel Preud’homme ne lui accordera que 27 minutes de temps de jeu les deux matchs suivants, puis le laissera sur le banc.
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L’arrivée de Philippe Montanier va marquer un tournant dans la jeune carrière de Raskin. Déclarant vouloir faire jouer les meilleurs, peu importe leur âge et leur statut, le jeune médian avait une opportunité à saisir. Énormément utilisé lors des rencontres de présaison où il a su impressionner les supporters ainsi que son coach, ce dernier décida de le titulariser lors de la première journée de championnat, propulsant l’excellent Gojko Cimirot sur le banc.
Depuis ses débuts, Raskin a été titularisé lors de 7 des 8 dernières rencontres de championnat et comptabilise 667 minutes de temps de jeu. Il a également inscrit un but et délivré 3 assists, une moyenne d’un but provoqué tous les deux matches impressionnante pour un milieu relayeur.
La révélation
Si son potentiel avait déjà été remarqué depuis ce début de saison, c’est lors du derby contre Charleroi que le milieu de terrain a démontré l’étendue de son talent. Une prestation qui n’aura échappé à personne en Belgique. Durant toute la rencontre, le Liégeois n’aura cessé d’harceler le milieu de terrain carolo, l’empêchant de développer son jeu et provoquant de nombreuses pertes de balle. Son but venu ponctuer son excellente prestation est d’ailleurs un parfait exemple de sa polyvalence. Vision de jeu et interception à la base, dribbles rapides et finition mauvais pied à l’arrivée, le jeune joueur est capable de beaucoup de choses et il n’en a pas fallu plus pour voir son nom inonder les réseaux sociaux dès la fin du match.
🤩 @RASKIN_24 🤩
Récupération ⚽️ – Accélération ⚡️ – Finition 💥
Recuperatie ⚽️ – Versnelling ⚡️ – Afwerking 💥#CHASTA #COYR 🔴⚪️ pic.twitter.com/D4mAaGdxbH
— Standard de Liège (@Standard_RSCL) October 5, 2020
S’il était déjà la nouvelle coqueluche de Sclessin, ce match lui a permis de franchir un cap puisque son talent a été reconnu à l’échelle nationale. Si beaucoup de jeunes talents sont présents en Jupiler Pro League, Nicolas Raskin est incontestablement la révélation de ce début de saison. En seulement huit matches, il a su s’imposer comme un élément crucial de la composition de Philippe Montanier et a colmaté la brèche laissée par la blessure de Samuel Bastien, normalement de retour aujourd’hui. Un éventuel trio Cimirot – Raskin – Bastien pourrait devenir une option cinq étoiles pour le coach français.
Enfin, ses bonnes prestations rendent légitime une éventuelle sélection en équipe nationale U21. Même s’il n’a pas encore été sélectionné, supporters et spécialistes s’accordent à dire que cela ne saurait tarder au vu de la forme et des qualités physiques et mentales du joueur. En effet, si ses capacités physiques ne sont plus à démontrer, c’est sont sa maturité et son aisance qui sont les plus frappantes. Nicolas Raskin joue de façon décontractée comme s’il était dans l’équipe depuis deux ans. Ses coéquipiers n’hésitent pas à lui faire confiance, et lui n’a pas peur de prendre ses responsabilités.
Stop aux comparaisons
Un jeune milieu de terrain au caractère bien trempé, accrocheur et polyvalent qui explose au Standard, il n’aura fallu que de quelques semaines pour voir les comparaisons affluer. En tête de liste, l’ancien capitaine de la maison «Rouche» : Steven Defour. Si ce nom est désormais haï des supporters liégeois depuis le passage de leur ancien joueur fétiche à Anderlecht, il reste flatteur pour un jeune joueur. Cependant, ce genre de comparaison n’a pas toujours lieu d’être et peut mettre une pression inutile sur les épaules d’un jeune talent. Avant de jouer au jeu des ressemblances, il serait mieux de le laisser se développer et atteindre son potentiel maximum. L’ancien capitaine de la maison, Paul-José Mpoku, ainsi que le consultant d’Eleven Sport, Alexandre Teklak, se sont d’ailleurs exprimés sur Twitter ou en direct sur ces comparaisons inutiles qui collent des fausses étiquettes sur des jeunes en plein développement.
Laissez Raskin être Raskin!
— Paul-Jose Mpoku (@PaulJoseMpoku) October 4, 2020
En revanche, il est indéniable que le parcours actuel du jeune Raskin fait penser à celui de la génération 2007-2008, délivrant le club après 25 années sans titre. Au même titre qu’Arnaud Bodart et Zinho Vanheusden, il incarne une nouvelle génération de jeunes joueurs issus de l’académie qui parviennent à établir une vraie connexion avec les supporters locaux avec qui ils partagent les valeurs de la maison : Passion, Fierté et Ferveur.
Ce soir, le Standard affronte le club de Bruges à Sclessin, un match symbolique pour Raskin puisqu’il a débuté chez les Rouches lors de cette même rencontre. Avec le retour de Samuel Bastien, Montanier pourrait dès ce soir aligner un triangle capable de concurrencer l’entrejeu brugeois.