On tient à avertir ceux qui n’ont pas vu un match de football (ou du moins des deux protagonistes) depuis quelques temps, il y a assez peu de chances que cette rencontre entre le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain soit une partidazo. Malgré une affiche alléchante, on risque d’assister au seul huitième de finale de Ligue des champions avec deux perdants.
Depuis le dernier Barça – PSG, où les Catalans en mettent 6 aux Parisiens pour une remontada historique, les choses ont bien changé. Exit la MSN côté barcelonais, avec le N parti à Paris juste après. Suarez a rejoint les rangs du futur champion d’Espagne. Pour les joueurs de la capitale, l’effectif a muri et profite des arrivées du Ney et de Kiki.
Les deux clubs ont connu plusieurs entraineurs depuis 2017 : 4 à Barcelone et 3 au Paris SG. D’un point de vue structurel, les Français semblent d’ailleurs le club le plus stable. Même si Pochettino vient d’arriver, pas de grands changements à la tête du club. Alors qu’en Catalogne on attend toujours d’élire le nouveau président, avec Koeman instauré coach par l’ancienne direction.
La remontada du Barça face au PSG en 2017
Deux nouveaux entraîneurs donc, avec tous deux des problèmes à leur arrivée. Koeman et son 4-2-3-1 qui ne fonctionne pas vraiment. Pochettino qui cherche encore le système qui gagne, avec en prime une infirmerie pleine à craquer. Aujourd’hui c’est le FC Barcelone qui semble le mieux se porter entre ces deux bêtes blessées. Mais pour autant, le club connaît, comme le PSG, des contre-performances suffisamment importantes pour croire en une victoire adverse. Le 10 février dernier, les deux clubs jouaient chacun leur match de Coupe nationale : le Barça perd 2-0 contre Séville en n’ayant rien montré sur 90 mins pendant que le PSG se sort difficilement du piège caennais grâce aux fulgurances de Neymar. Le Brésilien sortira sur blessure, et Umtiti aligné pour une fois, fait un match digne d’un joueur de National. 6 jours après : le match de Ligue des champions.
Allez, on se mouille la nuque.
Une ligne victime par club
Au FC Barcelone, qui reçoit pour ce match aller, la charnière centrale est décimée. Piqué revient tout juste de blessure, Araujo est blessé, reste Lenglet, Umtiti et Mingueza pour palier au manque. Le problème étant que les deux Français, pourtant habitués au top niveau, sont devenus des joueurs lambda de Liga. Voir même pire parfois. Avec un ratio d’au moins une erreur défensive par match, menant souvent à un but adverse, Koeman va devoir se creuser les méninges pour trouver une charnière moins nulle qu’une autre. À savoir que Mingueza et Araujo, sont déjà des jeunes de la B montés en A depuis les fulgurances de Lenglet.
Eric Garcia aurait pu venir cet hiver, mais le Barça n’a plus de direction pour prendre ce genre de décisions. Les candidats à la présidence s’étaient mis d’accord pour attendre juin et la fin de son contrat pour le voir débarquer en Catalogne. Sans doute plus par intérêt financier s’ils prennent le poste ensuite, que sportif.
Au PSG, c’est la ligne d’attaque qui a pris un sévère coup. Di Maria, héros de la victoire 4-0 lors du match aller en 2017, devra se contenter d’une place sur son canapé après sa blessure lors du Classique. Neymar, blessé sur les terrains de la Coupe de France sera lui LE grand absent des Parisiens. Pas de retrouvailles avec Leo Messi sur un carré vert, pas de 1% de chance 99% de foi face à son ex. Même si Icardi revient en grande forme, que Kean continue à planter, que Mbappé devrait être là lui aussi. Il ne reste qu’à jouer avec des joueurs tous attirés par l’axe, qui finissent par se marcher sur les pieds. Même si c’est évidemment dans cet axe qu’il faut taper, avec un maximum de ballons dans le dos des deux défenseurs centraux barcelonais.
Le but de Moise Kean contre Nice samedi dernier (2-1)
Lorsque l’on demande à Cyril de @FCB_Fra ou Luca de CulturePSG s’il est pire de jouer sans Neymar ou sans défense centrale, la réponse est unanime : il vaut mieux jouer sans Neymar.
«Malgré que Neymar soit une pièce maitresse du PSG, ils ont d’autres très bons joueurs offensivement pour pallier cette absence» estime le supporter catalan. Même son de cloche pour Luca, qui déplore l’absence du brésilien mais pour qui «le PSG s’est aussi habitué à devoir composer sans Neymar dans plusieurs grands matchs.» Mais il est plus inquiet par l’absence d’ailiers «Sans Neymar ni ADM, l’équipe perd cruellement en créativité. Il faut qu’on puisse se procurer suffisamment d’occasions pour profiter des largesses de Barcelone derrière. Chez nous, c’est dans les couloirs qu’on ne se rassure pas.»
Points forts de l’un, points faibles de l’autre
Pourtant ces mêmes couloirs sont du côté du Barça l’un des points forts. Défensivement, les latéraux catalans répondent présents, que ce soit par Jordi Alba à gauche ou Mingueza à droite qui assure une bonne couverture défensive et de jolies percées dans le demi-terrain adverse. Les joueurs de couloirs défensifs sont en parfaite harmonie avec les joueurs offensifs devant. En manque d’actions offensives, Koeman a étiré son jeu en passant à un 4-3-3 pour permettre à Dembélé de manger la ligne de touche. Avec Mingueza qui vient faire le replis défensif pour deux. À gauche c’est l’inverse, quand Alba monte très haut, Griezmann assure défensivement. À voir comment les attaquants parisiens arrivent à utiliser ces couloirs bien gardés.
Un jeu bien régulé que le PSG pourrait envier à ses adversaires, puisqu’avec l’absence de Di Maria et Neymar, la création dans les couloirs risque d’être très limitée. Mais aussi défensivement, puisqu’en latéraux on trouve Layvin Kurzawa à gauche ou Florenzi à droite, qui devront mardi, couvrir les couloirs laissés vides par Kean et Mbappé, qui n’apprécient guère les exigences de replis. Sûrement pas de quoi faire peur à un Léo Messi enragé.
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En défense centrale en revanche, là où se concentrent toutes les peines du FC Barcelone, le PSG assure. La boulette de Marquinhos contre Nice n’était qu’anecdotique, et il vaut mieux pour le Brésilien qu’elle ait eu lieu en Ligue 1. Kimpembe de son côté est sans doute le meilleur défenseur central de cette saison en France. Quand on se rappelle de son match transcendant au match aller en 2017 face à la MSN avec 4 ans de moins, on se dit que le titi parisien n’a aucune excuse pour passer à côté cette fois-ci.
En revanche, si l’attaque du PSG a perdu des joueurs capitaux, le Barça n’a toujours pas de numéro 9. Le danger repose sur l’ensemble de la ligne d’attaque : Dembélé, Messi et Griezmann, qui doivent suffisamment bien combiner pour se créer des occasions. On aura deux lignes d’attaques aux caractéristiques totalement différentes ce mardi, l’une devrait passer par les côtés quand l’autre s’engouffrera dans l’axe friable.
Au milieu : LA BAGARRE
Deux philosophies vont s’affronter au milieu de terrain, pour on l’espère, un match rempli de gestes techniques plutôt que de tacles en retard. On aura d’un côté un milieu très physique au PSG quand en Catalogne on opte pour un milieu plus technique. Le tout pour un duel des plus attendus au milieu, avec en plus le retour de Verratti côté parisien.
Koeman a déjà ses hommes au milieu, qui ont eu le droit à un peu de repos le week-end dernier contre Alavés. On peut d’ores et déjà s’attendre à voir Busquets, de Jong et Pedri fouler les pelouses du Camp Nou aujourd’hui. Le Néerlandais, aligné en défense centrale mais intenable au milieu devrait retrouver son poste de prédilection. Capable d’enfiler sa cape de buteur héroïque si besoin, on voit mal comment Koeman pourrait se priver d’un tel apport offensif.
Le but de Frenkie de Jong contre la Real Sociedad en janvier dernier (1-1, 2-3 aux tirs au but)
Mauricio Pocchettino n’a pas encore son milieu à 3, s’il maintient ce schéma. Gueye, Herrera, Paredes ou Verrratti ? Les dernières prestations de l’Argentin devraient lui offrir un ticket pour le match. Verratti, qui revient de blessure, a été gardé au frais le week-end dernier pour s’assurer le voyage en terres catalanes et sans doute un spot dans le XI. Songeant à raviver un système en 4-2-3-1 en l’absence de Ney et Di Maria, Verratti pourrait être placé en numéro 10. Reste toujours à savoir qui sera le 3e homme au milieu.
C’est sans doute dans le milieu de terrain qu’aura lieu la plus grosse bataille entre les deux clubs. L’entraîneur parisien doit chercher toutes les solutions du monde pour confisquer le ballon au milieu barcelonais, qui a appris à (très bien) jouer en possession du cuir.
Des surprises ?
À chacun ses petites victoires du côté des supporters. Pour les supporters parisiens, Sergi Roberto, l’homme du 6-1, a fait une rechute lors du match contre Granada et sera absent mardi. Les supporters barcelonais se réjouiront eux de l’absence de Di Maria, qui avait marqué un doublé lors du 4-0 il y a 4 ans. Même s’ils devront composer avec le fait de voir Rafinha sous le maillot parisien, lui qui avait joué le match de sa vie lors de la remontada et qui affiche pourtant des volontés revanchardes pour la com’ du PSG.
Mais la plus grosse surprise pourrait être la titularisation de Piqué dans le XI du Barça. Le boss de la défense catalane ne devait pas revoir les terrains avant mars, mais il est déjà dans le groupe pour affronter le PSG. Après seulement trois sessions d’entraînements avec le groupe. Coup de poker de Koeman ou véritable rétablissement du capitaine ? On verra ça ce soir, mais la nouvelle tombe au meilleur moment pour Barcelone.
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Les Français pourraient aussi être les grands protagonistes de cette affiche, avec côté catalan Dembélé et Griezmann qui empilent les buts et les passes décisives depuis quelques matchs. Et côté parisien un Kimpembe royal en défense avec devant, Mbappé qui retrouve son football et son rôle de leader technique en l’absence de Neymar.
Pour nos supporters des deux clubs, le match sera malgré tout suivi avec attention, les souvenirs des dernières confrontations dans un coin de la tête. Cyril, supporter de Barcelone, croit dans la victoire de son équipe : «Je le sens mieux qu’il y a quelques mois déjà. Le début de saison faisait très peur, mais depuis début janvier le Barça a repris du poil de la bête.» Il se dit «impatient mais stressé». Pour Luca, supporter parisien, cette confrontation a des airs de «revanche», même s’il semble moins confiant que Cyril : «Mauricio Pochettino semble encore rechercher sa recette. Ce qu’on a pu voir dernièrement me pousse à ne pas aborder la rencontre avec grande confiance.» En précisant qu’avec les difficultés des deux équipes, il ne voit «aucune des deux équipes me paraît asseoir sa supériorité.»
Au jeu des pronostiques, le CM de @FCB_fra voit «une victoire 3-1 avec un doublé de Messi et un but de Griezmann pour le Barça, et un but de Mbappé sur une grosse profondeur pour le PSG.» Quand le contributeur de CulturePSG reste plus modéré : «Je partirais sur un 2-2. Côté parisien, un but de Mauro Icardi et de Marquinhos. À Barcelone, Messi et Griezmann. Ça nous offrirait un bon match retour en perspective !»
Crédit photo : Icon Sport – Barcelone-PSG
