Ce soir, l’OM affronte les Portugais du Vitória Guimarães, équipe piège par excellence, dans le cadre de la troisième journée d’Europa League. Un petit focus sur le club de la région du Minho paraît donc nécessaire.
Une équipe abordable sur le papier pour les Phocéens…
Sur le papier, cette équipe portugaise n’a rien d’insurmontable. Premièrement parce que l’effectif marseillais est intrinsèquement au-dessus de celui de Guimarães. Ensuite parce que le classement de Guimarães est loin d’être fameux. Derniers de leur groupe en Europa League avec un petit point, ils ressortent défaits de Konyaspor lors de la dernière journée. En Europe, la forme n’est donc pas au beau fixe. En Liga Nos, le constat est le même : une neuvième place qui ne fait absolument pas les affaires des Vimaranenses, et ils ne méritent pas vraiment mieux.
Et oui, car le plan de jeu proposé par Pedro Martins et ses joueurs n’est pas satisfaisant alors que le club a terminé quatrième la saison passée. Ce contrecoup est en grande partie dû au départ des joueurs qui étaient prêtés, comme par exemple Marega (qui salue d’ailleurs les supporters monégasques), et qui étaient fondamentaux dans l’animation offensive.
L’animation offensive, venons-en, car c’est largement dans ce domaine que pêche Guimarães et donc sur lequel nous allons nous attarder. Avec 10 buts inscrits en 13 matchs, les joueurs du Vitória ont plus que du mal à trouver la faille. D’abord, le club a énormément de difficultés à trouver un attaquant de pointe titulaire. Ainsi, Texeira, Tallo et Estupinan brillent par leur inefficacité. Les trois joueurs se partagent le poste de numéro 9 sans jamais vraiment convaincre (aucun n’a marqué cette saison). En somme, ils ne sont pas au niveau et semblent ne pas progresser.
Autre élément : le manque de réussite. Même dans des matchs où Guimarães domine son adversaire, il manque ce petit quelque chose qui fait basculer le match et leur donne l’avantage. Le match-type pour évoquer cela est sans aucun doute celui perdu contre Belenenses le 1er octobre dernier. Guimarães étant une équipe qui joue rapidement vers l’avant, il ne faut pas attendre qu’elle temporise au milieu. C’est comme ça qu’ils se sont retrouvés avec trois fois plus d’occasions franches que Belenenses pour finalement perdre 1-0… Et oui, c’est bien beau de remonter 70 mètres en dix secondes mais si derrière les attaquants, en plus d’être imprécis, font les mauvais choix dans la surface, toute tentative de but est compromise. Ce qui est dommage en soi car il y a des joueurs de qualités au milieu comme Hurtado (on en parle après), Raphinha ou Wakaso qui mériteraient de toucher un peu plus le cuir.
…mais qui peut s’avérer dangereuse
Après avoir dressé un portrait négatif de Guimarães, on va essayer de rééquilibrer les débats et d’exposer ses (minces) chances de faire un résultat ce soir.
Déjà, Guimarães est une équipe qui sait souffrir et que ça ne dérange pas de serrer les fesses pendant 90 minutes pour exulter après un 0-0. A l’image de son match nul 1-1 contre le Red Bull Salzburg lors de la première journée où Salzburg a tiré 18 fois contre 5 pour le Vitória (on rappelle que Salzburg a justement battu Marseille). C’est sûrement comme ça que va jouer Guimarães et briser ce verrou devrait s’avérer être une tâche relativement ardue pour l’attaque de l’OM.
Marseille aura aussi affaire à une équipe qui peut, parfois, prendre le meilleur sur un adversaire qui lui est supérieur grâce à la Pedro Martins madness. C’est ce qu’il s’est passé contre Marítimo fin septembre, où Guimarães s’est imposé deux buts à un. Guimarães a dominé, toujours en restant dans son plan de jeu très direct, et cela a fini par payer.
C’est souvent dans le premier quart d’heure que les Vimaranenses, en mettant beaucoup d’intensité, parviennent à prendre le meilleur sur leur adversaire. Attention donc pour la bande à Rudi à ne pas se faire engloutir d’entrée en pensant que le calme arrivera après la tempête. Le calme n’arrive pas, ou alors en fin de match quand les joueurs sont carbos.
Un joueur dont il faut se méfier : Paolo Hurtado
On aurait aussi pu citer Raphinha mais Hurtado est véritablement l’homme fort de cette équipe. Il n’a pas joué depuis un mois mais devrait être opérationnel contre l’OM.
Le Péruvien est arrrivé au club il y a deux ans et demi. C’est la saison dernière qu’il s’est affirmé comme le métronome du Vitória. Cette année rebelote mais pas de chance pour lui, (comme évoqué précédemment) les finisseurs d’action sont partis. C’est principalement lui qui fait la transition entre le milieu et l’attaque et il a une intelligence telle qu’il est celui qui sait quand et comment mener les offensives rapides propres à Guimarães.
Polyvalent, il peut évoluer en 8 pour organiser le jeu, en 10 pour faire office de maestro ou ailier gauche en rentrant pied droit pour distiller des bons ballons ou frapper. Évidemment, cette qualité permet des permutations qui perturbent énormément les défenses. En 4-2-3-1 quand il joue 10, il peut par exemple passer à gauche et l’ailier gauche (souvent Raphinha) passe en pointe ; on se retrouve en 4-4-2 avec deux sentinelles très solides et une puissante force de frappe devant.
Malgré son infériorité apparente, jouer le Vitória Guimarães sera loin d’être une partie de plaisir pour des Olympiens pour qui la victoire se doit d’être le seul objectif si de réelles ambitions européennes sont affichées.
Photo credits : AFP PHOTO / MIGUEL RIOPA