Autrefois deux clubs d’un niveau différent, Manchester United et Manchester City se tire aujourd’hui la bourre pour savoir qui est le meilleur club de la ville. Avant un derby plus que décisif dans la course pour le titre, retour sur ces joueurs qui ont poussé les portes des deux clubs de la ville, avec ou sans traitrise…
10 – Andreï Kanchelskis, le stagiaire :
Repéré par Sir Alex Ferguson lors d’un match entre Manchester United et le Shakhtar Donetsk, le milieu russe signe peu de temps après dans le club mancunien. S’adaptant très rapidement au jeu anglais, il devient l’un des joueurs importants du Manchester des années 90 aux côtés de Cantona, Ince ou encore Robson. En 1995, il s’en va pour Everton avant de s’envoler pour Florence puis de revenir au Royaume-Uni chez les Glasgow Rangers, devenant alors le plus gros transfert du club. Mais deux ans à peine après son arrivée, Kanchelskis cherche du temps de jeu et rebondit lors d’un court prêt de trois mois dans un club anglais du bas de tableau, Manchester City. Il jouera en tout dix matchs pour le club bleu ciel.
9 – Peter Barnes, le baroudeur :
Il fait partie de ceux que les voyages ne dérangent pas. Il est difficile d’établir une liste de tous les clubs dans lesquels il est passé tant le nombre est important et suspicieux. Ce qui est sûr c’est que le jeune Barnes formé à Manchester City a très vite impressionné et a gagné le statut de grand espoir outre-manche où il a notamment remporté le trophée de meilleur jeune en 1976. Mais ne voulant pas rester dans sa ville natale, il s’enfuit en 1979 vers West Bromwich Albion. Cinq clubs plus tard, il débarque à Manchester United où il retrouve un entraîneur qu’il connaît bien, Ron Atkinson. Mais ce dernier est bientôt remercié et remplacé par Sir Alex Ferguson qui ne lui offre que peu de temps de jeu. L’histoire chez les Red Devils tourne donc court et Peter Barnes s’en va pour retrouver son premier club Manchester City où il ne jouera finalement que huit matchs et partira en prêt découvrir d’autres destinations. La suite de sa carrière se résume en transfert successifs dans des clubs alternant exotisme et Angleterre natale…
8 – Owen Hargreaves, le mal aimé :
Vainqueur à seulement 20 ans de la Ligue des Champions avec le Bayern Munich, Owen Hargreaves se prédestine à une carrière de folie. D’ailleurs il signe à Manchester United en juillet 2007 pour près de 25 millions d’euros. Une année plus tard, le milieu récidive et remporte la Ligue des Champions avec le club anglais. Mais cette victoire sera certainement la dernière pour celui qui sera par la suite constamment blessé. Deux ans après le début des problèmes, il revient pour Manchester United et se blesse au bout de 4 minutes. La messe est dite. Owen Hargreaves ne jouera que 40 matchs en quatre années pour les Red Devils qui décident de ne pas prolonger son contrat. Sans club pendant plus de trois mois, Hargreaves débarque fin août chez le voisin City où il est bien décidé à rejouer. Mais là encore, les chiffres sont faibles. Il ne joue en tout que quatre matchs pour Manchester City. Le club bleu ciel décide donc de ne pas prolonger son contrat à la fin de l’année.
7 – Andy Cole, so british :
12. C’est le nombre de clubs dans lesquels Andy Cole a évolué. Et ils sont tous anglais. Formé à Arsenal, le minot s’en va rapidement en quête de temps de jeu. Il passe par Fulham, Bristol puis s’installe deux ans à Newcastle où il s’impose comme un buteur redoutable. Ferguson le recrute alors et l’installe à côté de Cantona puis de Dwight Yorke avec qui il formera un formidable duo d’attaque qui gagnera tout pour le club anglais. Il s’en va en 2001, dépassé par la nouvelle génération, avec un palmarès bien fourni et des statistiques plutôt flatteuses. Toujours en recherche de temps de jeu, il part à Blackburn où il réalise deux belles saisons puis repasse par Fulham avant de revenir à Manchester pour se rapprocher de sa famille. Cette fois-ci il signe à Manchester City pour qui il jouera une vingtaine de match en une saison pour deux fois moins de buts. Honorables mais les blessures auront raison de sa pérennisation à City. Il s’en va alors passant successivement par cinq clubs anglais avant de prendre sa retraite en 2008.
6 – Sammy McIlroy, le destiné :
Il y a des histoires qui semble écrites d’avance. Sammy McIlroy c’est près de 350 matchs avec les Reds Devils, plus de 50 buts mais surtout ce match, son premier… Un derby de Manchester. Il n’a alors que 17 ans mais un caractère bien trempé, celui d’un nord-irlandais qui a vécu dans l’admiration de l’idole du pays George Best. Alors pour son premier match, Sammy McIlroy marque un but au rival Manchester City. L’histoire commençait bien mais malheureusement pour lui, il n’a pas connu les meilleures années du club ne pouvant éviter la relégation de Manchester United en 1974. Il s’en va en 1982 pour Stoke City chez qui il s’imposera en remportant notamment le titre de joueur de l’année du club. Et puis comme pour combler une volonté de boucler la boucle, il revient dans la ville qui a été son premier berceau du football, à Manchester City cette fois, pour une année où il ne jouera que 13 matchs.
5 – Peter Schmeichel, l’invincible :
Il fait partie des plus grands. L’un de ceux qui écrivent les légendes. Arrivé en 1991 en provenance de Brondby au Danemark, Peter Schmeichel est encore méconnu et peine à s’imposer dans les cages mancuniennes. Mais en 1992 et au terme d’une compétition épique, le portier danois s’impose avec son équipe en finale de l’Euro. Il gagne alors en visibilité tant il a enchaîné les bonnes prestations. Devenue dès lors titulaire dans le onze mancunien, Peter Schmeichel écœure les attaquants et s’impose comme l’un des plus grands si ce n’est le plus grand gardien de l’histoire de Manchester. Jusqu’à son départ, il ne perd pas un seul match contre le voisin Manchester City. Il s’en va finalement en 1999 après l’incroyable triplé Coupe-Championnat-Champions League réalisé par Manchester United et s’envole pour le Sporting Lisbonne. Après un cours passage à Aston Villa, il revient à Manchester libre de tout contrat. Mais c’est cette fois ci, c’est chez le rival Manchester City qu’il signe. Avec les Skyblues, Schmeichel joue 30 matchs mais ce dont on se souviendra le plus, c’est que durant cette saison, il n’a pas perdu contre United. Le géant danois aura donc réussi cet exploit de ne jamais perdre un derby de Manchester !
4 – Carlos Tevez, le trublion :
Sauveur de West Ham avec un but qui évita la relégation pour le club londonien, Carlos Tevez est repéré par Manchester United où il signe durant l’été 2007. Chez les Red Devils, Tevez se régale et Manchester aussi. En deux ans, l’attaquant argentin glane deux Premier League, une Ligue des Champions et une Coupe du Monde des clubs. Un festin de trophée qui ne va pas empêcher Carlitos de vouloir s’en aller à l’été 2009. Et pour cause, l’attaquant argentin a du mal à s’entendre avec Berbatov qui lui vole trop de temps de jeu. Alors Carlos Tevez cherche un nouveau club et n’aura pas beaucoup de chemin à faire pour le trouver puisque c’est chez le voisin Manchester City qu’il pose ses valises. En pleine expansion depuis l’arrivée des émiratis, le club citizen se permet même de chambrer les Red Devils avec une affiche « Welcome to Manchester » pour célébrer l’arrivée de l’attaquant argentin. Chez les Skyblues, Tevez s’impose aussi à la pointe de l’attaque mais il va passer près d’un an en froid avec ses dirigeants et notamment Roberto Mancini qui lui reproche de ne pas avoir voulu entrer en cours de jeu. 6 mois plus tard, il s’excuse publiquement et revient dans l’équipe pour une fin de saison tonitruante ou Manchester City s’impose sur le fil devant… Manchester United.
3 – Bryan Kidd, la double lame :
Enfant de Manchester, Bryan Kidd intègre dès ses 16 ans l’académie de Manchester United. Deux ans plus tard, il s’offre sa première sélection avec l’équipe première. Une première qui en entraînera d’autre puisqu’il restera au club durant sept années, jusqu’en 1974. Après la relégation des Red Devils en deuxième division, l’attaquant anglais file à Arsenal où il s’impose comme un buteur régulier. Mais deux ans seulement après être arrivé, le filou revient dans sa ville natale non pas chez les Reds mais chez les Skyblues de Manchester City pour lesquels il jouera trois ans. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Trop amoureux de sa ville, Bryan Kidd revient à Manchester United de 1991 à 1998 pour être l’adjoint de Ferguson. Un poste qui lui va plutôt bien puisqu’il est encore aujourd’hui entraîneur adjoint à… Manchester City
2 – Denis Law, l’idole :
Il n’est pas dans la même catégorie que les autres. Il fait partie des plus grands, de ceux qui ont une statue à son effigie devant Old Trafford. Charlton, Best et Law. Le trio qui a permis au club mancunien de surmonté le drame de 1958. Le trio qui a amené les Red Devils sur le toit de l’Europe en 1968. Il était d’ailleurs le premier des trois à avoir eu le ballon d’or. Law en 64, Charlton en 66 et Best en 68. Un trio de légende et une statue devant le stade pour immortaliser ce qu’ils ont donné au club. Une trace indélébile laissé par Law, par celui qui a pourtant joué chez le rival Manchester City. Formé à Huddersfield, il s’envole en 1960 pour Manchester et signe chez le club Skyblue. Après une saison réussie et un cours séjour en Italie au Torino, Law revient en 1962 à Manchester mais cette fois-ci chez les Red Devils. Il y restera jusqu’en 1973 après 11 années de bonheur, 404 matchs joués et 237 buts marqués. Un bilan pharaonique qu’il entache d’un affront mémorable. Il signe en 1973 chez Manchester City pour une dernière saison au cours de laquelle il marque contre Manchester United un but qui enverra son ancien club en deuxième division…
1 – Billy Meredith, le pionnier :
Cure-dent dans la bouche, moustache bien taillée… Billy Meredith est d’un autre temps. Né en 1874, le gallois William Henry Meredith passe son enfance à Chirk au Pays de Galles. Après des premières classes dans le club de sa ville natale et au Northwich Victoria Football Club, au nord de Manchester, le jeune gallois signe en 1894 à Manchester City en tant qu’amateur. Son premier match à domicile sera contre le club de la même ville Newton Heath, plus connu aujourd’hui sous le nom de Manchester United. Dès ses 21 ans, il est capitaine de City et enfile but sur but. Mais avec le temps, les rapports s’effrite et une sale histoire de corruption qui le fera suspendre un an et demi alliée à un problème de salaires non payés éloignent Meredith du club Skyblue. Ce dernier s’en va alors gratuitement et signe à United où il devra attendre près d’un an avant de pouvoir jouer. Une fois revenu, le gallois s’éclate et remporte le championnat d’Angleterre. Mais là encore, salaires non payés et matchs truqués viennent entacher son passage dans le club mancunien. Billy Meredith, qui n’avait pas hésité à jouer un match de gala sous les couleurs bleu ciel de Manchester City contre United alors qu’il était encore joueur des Red Devils, se lasse du système des transferts et regrette que United demande une somme pour le laisser partir. Celui qui a créé en 1907 le premier syndicat de footballeur en Angleterre réussi à partir de United pour revenir à City gratuitement en 1921. Il y restera jusqu’en 1924, l’année de ses 50 ans…
Bonus : Mark Hugues : C’est lui qui a sauvé la tête de Ferguson en 1990 en égalisant à la 113e minute, offrant alors un replay où les mancuniens s’imposeront. La suite : Ferguson s’enfile les titres et Mark Hugues cherche à devenir un bon entraîneur en passant notamment par Man City. En 2013, Ferguson s’en va sur un titre de champion, une année après l’avoir perdu à cause d’un but de Agüero à la 94e minute contre Queens Park Rangers dont l’entraîneur était… Mark Hugues
Bonus 2 : Ryan Giggs : Avant d’être la légende que l’on connait, Ryan Giggs était un enfant qui jouait au club de Deans FC, dans la banlieue de Manchester. Son entraîneur ? Dennis Schofield, un scout de Manchester City qui le pousse à s’inscrire à l’académie du club bleu ciel. Malgré quelques années passées dans cette académie, Giggs sera repéré bien assez tôt par United pour que ces derniers profitent pendant plus de 25 ans de ce héros gallois
Bonus 3 : Sir Matt Busby : Parce qu’avant Ferguson, il y a eu Busby. Parce qu’il a réussi à faire d’une équipe démolie par un crash d’avion la meilleure équipe d’Europe. Parce qu’il est resté 24 ans à la tête du club mancunien. Et parce que la majeure partie de sa carrière de footballeur, il l’a fait à Manchester City (le reste à Liverpool donc c’est pas mieux), Sir Matt Busby mérite d’être dans ce top.
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