Mais qui pouvait bien s’imaginer le 22 juin dernier, jour de la signature de Mohamed Salah à Liverpool, que le prodige égyptien marcherait sur les traces d’un certain Luis Suárez ? Arrivé en provenance de la Roma contre 42 millions d’euros, le joueur d’1m75 éclabousse la Premier League de son talent, pour le plus grand plaisir des fans de Liverpool et de son coach, Jürgen Klopp.
Oh qu’elle semble loin l’époque où Brendan Rodgers devait piocher dans les Borini, Lambert, Balotelli et Markovic pour rendre sa formation dangereuse offensivement. Depuis le départ d’El Pistolero, jamais les Reds n’avaient connu un joueur aussi réaliste devant le but. Tout fraîchement élu Footballeur Africain BBC de l’année 2017 et meilleur joueur du mois de novembre en Premier League, Mohamed Salah est devenu hier le 1er joueur à inscrire 20 buts sur une saison en match officiel avec Liverpool depuis Suárez (31 buts) et Sturridge (25 buts) lors de la saison 2013-2014 ! Et nous sommes qu’en décembre… Alors tout naturellement, la comparaison entre l’Urugayen et l’ancien Giallorosso fait surface.
Pas le même poste, mais des statistiques (très) ressemblantes
Si le profil des deux protagonistes est bel et bien différent, leur réalisme devant les cages semble très proche. Sur son côté droit, Mo Salah est un véritable détonateur. Toujours très intelligemment positionné lorsque son équipe subit une attaque adverse, il est l’élément indispensable aux Reds pour mener à bien une contre attaque éclair. Vif, technique, et d’une rapidité hors norme, Salah est le feu follet qui fatigue les défenses adverses et affole les gardiens par ses choix imprévisibles. Bien aidé par un Philippe Coutinho avec qui il s’entend à merveille sur le terrain, le natif de Basyoun a déjà inscrit la bagatelle de 20 buts toutes compétitions confondues, et siège sur le trône du classement des buteurs de Premier League grâce à ses 14 pions inscrits, devançant ainsi Harry Kane, Raheem Sterling, Sergio Agüero ou encore Romelu Lukaku.
Si Suárez marquait lui un but toutes les 96 minutes lors de la saison 2013-2014 quand Salah trouve actuellement le chemin des filets toutes les 104 minutes, l’Égyptien se montre plus précis que son prédécesseur avec 69,3% de ses tirs cadrés contre 53,3% pour El Único Suárez. Bien que “Mo” donne parfois l’impression de manquer de réalisme, son pourcentage de réussite devant la cage est même plus élevé que celui du Pistolero, avec 21,4% de conversion de ses tirs, contre 17,1% pour l’Uruguayen.
Une réussite toute bénef pour Klopp
Depuis son arrivée sur les bords de la Mersey, Jürgen Klopp a fait le choix de former une équipe à vocation offensive, dans un schéma tactique qui ne s’appuie pas sur un seul buteur, mais qui offre la possibilité à des profils offensifs différents de trouver le chemin des filets. Mané, Coutinho, Firmino, Salah : voilà le quatuor fou des Reds dans lequel Klopp a placé le plus d’espoirs. Sans oublier les Lallana (blessé jusqu’ici), Solanke, Chamberlain, Sturridge, Ings & la pépite Ben Woodburn, eux aussi attendus pour planter des buts lorsque du temps de jeu leur est offert. La philosophie du coach allemand vise donc à ce que chacun des joueurs offensifs alignés sur la feuille de match soient en capacité de scorer, alors voir un Mohamed Salah côté droit planter 20 buts à lui tout seul en une demi saison, quand Mané (7 buts), Coutinho (10 buts) et Firmino (13 buts) trouvent également le chemin des filets, ce n’est que du bonus ! 50 goals à eux quatre déjà depuis la reprise, cela fait de Liverpool l’une des meilleures armada offensive d’Europe !
Le profil idéal pour devenir l’idole du Kop
Joueur d’instinct, perfectionniste et toujours le sourire aux lèvres, Salah illustre parfaitement le type de gars que le Kop aime chanter, aime acclamer. Loin des égos surdimensionnés que peuvent avoir d’autres joueurs de Premier League, l’ancien de la Fio est un mec simple qui vit tout simplement pour le football. Sa réussite exceptionnelle de ce début de saison lui vaut d’être sous le feu des projecteurs, mais le melon du principal intéressé ne gonfle pas pour autant. Pour Klopp, avoir ce type de mec dans son effectif, c’est que du bonheur.
« Je suis une personne vraiment chanceuse. J’ai eu l’opportunité de travailler avec quelques joueurs exceptionnels et je suis heureux que ce soit maintenant avec Mo. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’il est encore jeune, il peut encore progresser, il a beaucoup de potentiel. C’est un grand plaisir, pour être honnête, de travailler avec lui » indiquait le manager des Reds il y a quelques jours.
Très certainement dans la meilleure période de sa jeune carrière, Mohamed Salah apporte une fraîcheur particulière et singulière à Anfield. Généreux, créatif et hargneux, pourquoi ne pas penser qu’il puisse participer au retour du grand Liverpool sur la scène européenne ? Car même si l’on sait le Real intéressé par son profil, et que Zizou annonçait il y a deux jours que Salah était «un grand joueur» et qu’il l’«appréciait beaucoup», il n’en reste pas moins pour l’heure un Reds qui ne marchera jamais seul, dirigé par un coach plus que jamais déterminé à rendre au club de Liverpool son aura d’antan.
Alors, Salah et les Reds, l’histoire d’amour ne fait-elle que commencer ?
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