Lors du tirage des quarts de finale de la Ligue Europa 2017-18, il y avait des équipes à éviter et d’autres un peu moins. Mais que penser de Leipzig ? L’Olympique de Marseille doit-il être satisfait ? Pas forcément. Le RB Leipzig s’installe tranquillement parmi les meilleures équipes de Bundesliga. Le club allemand n’est pas le plus aimé dans son pays mais il faut avouer qu’il a de belles qualités. Et l’OM devra forcément s’en méfier.
Un club qui n’a pas encore 10 ans
Le RB Leipzig voit le jour en 2009. Connaissez-vous Red Bull ? La boisson qui donne des ailes. La marque a décidé de se faire connaitre à travers le sport. Et ça fonctionne plutôt bien. Vous l’avez d’abord vue dans les sports extrêmes puis la Formule 1 avec notamment Sebastian Vettel qui sera sacré champion du monde quatre fois de suite avec Red Bull Racing. Mais le patron autrichien Dietrich Mateschitz n’a pas l’intention de s’arrêter là. Il veut aussi que sa marque soit présente dans le football. C’est d’abord chose faite avec le Red Bull Salzbourg puis le New-York Red Bulls. Suite à ça, il désire une plus grande nation du football : l’Allemagne. Il essaie donc de s’installer à Leipzig. Les supporters du FC Sachsen et du Lokomotive s’opposent au projet. C’est le SSV Markranstädt qui devient le RB Leipzig. Le Red Bull Leipzig ? Non. RB pour RasenBallsport. Vous pouvez sourire.
En 2009, le RB Leipzig est donc créé avec un nouveau logo et de nouvelles couleurs. L’Autrichien a plus d’un tour dans son sac et semble contourner toutes les règles qui existent dans le monde du football allemand. Le club a par ailleurs bénéficier d’un nouveau stade de 44000 places qui avait été refait pour la Coupe du monde 2006. En Allemagne, un club qui voit le jour de cette manière, sans réelle histoire, sans culture, contrôlé et financé par une entreprise comme Red Bull, ça ne passe pas. Dans la ville, tout le monde est partagé. Dans le pays, de nombreuses actions sont mises en place et des boycottes sont organisés contre ce club.
Un club qui progresse vite
Le RB Leipzig n’a jamais caché ses intentions : accéder à la Bundesliga, jouer la Ligue des champions et obtenir le titre de champion d’Allemagne. Oui, le club n’est pas là pour enfiler des perles. Impossible ? 2 objectifs sur 3 sont déjà remplis.
L’aventure commence en Oberliga (5ème division allemande) en 2009. Leipzig accède directement à la Regionaliga (4ème div) en 2010. Lors des deux saisons suivantes, le club manque de peu la montée mais obtient son billet pour la 3. Liga en 2013. La saison d’après, c’est la 2. Bundesliga. Et deux ans plus tard, voilà le RB Leipzig en Bundesliga. Un parcours incroyable et le club compte bien jouer un rôle important lors de la saison 2016-17. Encore une fois, il n’a pas déçu. Il a longtemps tenu tête au Bayern Munich au classement. Leipzig s’est même payé le luxe de terminer la saison devant l’habituel dauphin du Bayern, le Borussia Dortmund. Oui mesdames messieurs. Une deuxième place et un billet pour la Ligue des champions dès sa première saison en Bundesliga.
Un club qui alterne entre le bon et le moins bon lors de cette saison 2017-18
Le RB Leipzig est actuellement 4e après 28 journées de Bundesliga. Le club n’a cessé de progresser depuis sa création mais semble être un peu moins en forme cette année. Certes, il n’est qu’à 6 points de la 2e place. De plus, ça bouge beaucoup derrière le Bayern Munich au classement. Oui, il y a du moins bon mais c’est à relativiser. Leipzig a fait tomber celui qui sera tout bientôt sacré champion d’Allemagne lors de la 27e journée. Une victoire 2-1 sur sa pelouse face au leader. Et ce dernier ne peut pas se cacher derrière le fait qu’il a fait tourner pour ce match puisque Leipzig l’a fait aussi.
La saison précédente, Leipzig avait terminé avec 20 victoires, 7 nuls et 7 défaites en 34 matches. Le club a atteint sa 7e défaite dès la 23e journée cette saison et en compte 8 aujourd’hui. Il avait encaissé 39 buts et en est déjà à 37 après 28 journées. Oui, c’est moins bon que l’année dernière. Mais cette saison 2017-18, Leipzig est présent sur la scène européenne pour la première fois de son histoire et ça rajoute forcément des matches.
Et il faut dire que pour une première, ce n’est pas mal du tout. Tombé dans un groupe très équilibré en Ligue des champions avec le Besiktas, Porto et Monaco, le club a terminé 3e. La suite se passe donc en Ligue Europa. Pas de chance, le RB Leipzig tire Naples, l’un des favoris, en 16e de finale. Sur le papier, c’est un mauvais tirage mais les Allemands n’ont rien à perdre. Une victoire 3-1 là-bas, une défaite 2-0 à la RB Arena et Leipzig sort les Italiens de la compétition grâce aux buts à l’extérieur. Au tour suivant, c’est le Zénith Saint-Pétersbourg qui se présente. Une victoire 2-1 à domicile, un nul 1-1 en Russie et direction les quarts de finale.
Un club qui s’appuie sur la jeunesse
Le RB Leipzig est une équipe jeune, avec de gros potentiels et pleine d’énergie. Ça joue vite et principalement dans la verticalité. L’attaquant est le premier défenseur. Une première ligne gène la relance de l’adversaire. Leur pressing est tout simplement monstrueux. Le porteur de balle adverse est harcelé et les lignes de passe sont très bien coupées. Résultat : de nombreuses pertes de balle, interception et tout ce que vous voulez. Une fois le ballon récupéré, ça part très vite devant et les solutions sont multiples. Entre la vitesse des uns et les précisions des autres, les contres font très mal.
Les joueurs à surveiller sont nombreux. L’idée n’est pas de tous les citer mais de se pencher sur quelques uns d’entre eux.
Derrière, comment ne pas parler du Français de 19 ans, Dayot Upamenaco. Après deux saisons à Salzbourg, il rejoint Leipzig en 2017. Puissant et rapide, il a su s’imposer avec plein d’autorité et de sérieux.
Au milieu de terrain, Emil Forsberg (26 ans et meilleur passeur de Bundesliga la saison précédente), Naby Keita (23 ans) et Marcel Sabitzer (24 ans), jouent très très bien au ballon. Précis, rapides, techniques, ils sont capables de marquer et faire marquer.
Devant, Yussuf Poulsen incarne plutôt bien le club à la petite histoire. Le joueur de 23 ans est arrivé à Leipzig lorsque le club était en troisième division allemande, en 2013. Après les montées, les arrivées de joueurs et les changements d’entraineurs, il est toujours là. S’il n’enchaine pas les buts, il est très important dans le collectif de son équipe. Mais le plus gros danger vient forcément de l’international allemand Timo Werner. À 22 ans, il a déjà montré tout son talent. Arrivé au club en 2016, il a mis 21 buts lors de sa première saison. Et il y a un autre Français. Transféré l’été dernier, il sera motivé comme jamais face à l’OM. Il s’agit de Jean-Kevin Augustin (20 ans), l’ancien du PSG.
Deux objectifs pour le RB Leipzig en cette fin de saison : accrocher la deuxième place en Bundesliga et remporter cette Ligue Europa.
Crédits photos : ROBERT MICHAEL / AFP