Capitaine de l’AC Milan depuis plusieurs saisons, Alessio Romagnoli s’est rapidement imposé comme un cadre de cette formation lombarde. Mais depuis quelques mois, les prestations du natif d’Anzio sont, à juste titre, critiquées. Si bien que Romagnoli n’est plus un titulaire indiscutable et son avenir à Milan est encore incertain.
Lors de l’été 2015 et après une saison (2014-2015) désastreuse où le Milan termine 10e, les dirigeants décident d’opérer un important mercato. Entre les arrivées de Carlos Bacca, Luiz Adriano, Juraj Kucka, Andrea Bertolacci, un jeune défenseur vient d’être recruté pour la somme de 25 millions d’euros : Alessio Romagnoli. Auteur d’une saison prometteuse en prêt avec la Sampdoria, il quitte son club formateur et sa ville de toujours à savoir, Roma. Si au départ le montant investi interroge les tifosi milanais, Romagnoli va parfaitement s’adapter à Milan et devenir un véritable cadre de cette équipe.
Défenseur solide dans les duels et propre techniquement sur les premières relances, l’ancien Romain devient le patron de cette défense. Les saisons passent et Romagnoli maintient le cap malgré la faiblesse de ses compères en charnière centrale : Zapata, Paletta, Alex, Musacchio ou encore Bonucci. L’AC Milan traverse une grosse crise sportive, les résultats sont décevants et les flops se multiplient. Alors lorsqu’un joueur se montre au-dessus du lot, il est mis en avant. C’est le cas de Donnarumma, Suso, Bonaventura et donc Romagnoli.
Le Capitaine stagne
À défaut de parler du «retour du grand Milan», il est clair que les Rossoneri se montrent enfin performants depuis plusieurs mois. Avec à sa tête Stefano Pioli, la formation milanaise retrouve le haut du tableau et de nombreux joueurs se relancent. C’est le cas de Franck Kessié. Sur un nuage depuis juin dernier, le Milan connaît un léger coup d’arrêt en 2021. Forcément, des cadres sont pointés du doigt, en premier lieu Alessio Romagnoli.
Lorsque les Rossoneri enchaînaient les victoires, les critiques envers le capitaine milanais étaient minimes. Désormais, ses performances sont remises en question et sa progression ne se fait pas ressentir. À 26 ans, Romagnoli stagne et semble avoir atteint son plafond de verre. Si sa progression a été impressionnante depuis son arrivée, le défenseur italien traverse une période difficile depuis son retour sur les terrains en octobre dernier. Alors que le Milan se trouve actuellement 2e de Serie A et lutte pour une place en Ligue des Champions, les exigences sont forcément plus importantes que les saisons précédentes.
Lors du dernier derby milanais, l’AC Milan s’est lourdement incliné 3-0. Un match durant lequel Alessio Romagnoli a été malmené du début à la fin par Lukaku. Le lendemain, la Gazzetta dello Sport lui donne la note de 4,5. Un match qui pose des questions concernant la capacité de Romagnoli à se montrer performant lors des matches à haute intensité. Autre exemple en 1/16 de finale de Ligue Europa contre l’Étoile Rouge de Belgrade. Face à un adversaire plus faible, Romagnoli s’est souvent montré débordé. Deux matchs où Fiyako Tomori a réparé les pots cassés de son coéquipier italien.
Une tendance inquiétante quand on sait que Romagnoli est le capitaine numéro 1 du Milan. Très clairement, il n’est plus le patron de cette défense milanaise. Un rôle désormais assumé par Simon Kjaer. Arrivé en janvier 2020, l’international Danois répond parfaitement aux exigences du haut niveau et doit même souvent rattraper les erreurs de son compère Romagnoli.
Titulaire à 27 reprises cette saison, Alessio Romagnoli enchaîne les matchs ce qui peut aussi expliquer sa méforme. Et son corps a vraiment du mal à suivre ce rythme effréné, comme en témoignent ses nombreuses blessures chroniques. Et depuis sa blessure au mollet en juillet dernier qui l’a éloigné des terrains pendant trois mois, le numéro 13 de l’AC Milan a vraiment du mal à retrouver ses meilleures sensations. Romagnoli n’est plus aussi solide dans les duels et il est systématiquement en difficulté lorsque l’attaquant adverse impose un gros rythme. Sorti sur blessure le 10 mars dernier contre l’Hellas Verona (2-0), son visage était une parfaite personnification de sa saison.
Une concurrence performante
Longtemps considéré comme titulaire indiscutable, son statut a quelque peu changé en vue de ses prestations. Mais Stefano Pioli reste mesuré concernant son capitaine : «Alessio n’est pas le seul coupable, il a énormément joué. Nous devons améliorer nos prestations collectives.»
Alors qu’Alessio Romagnoli a toujours été sur un matelas confortable, il doit désormais faire face à une concurrence plus âpre à son poste. Prêté cet hiver par Chelsea, Tomori s’est parfaitement adapté aux exigences du football italien. L’Anglo-Canadien enchaîne les grosses prestations et apporte un nouvel air frais à cette défense lombarde. Tomori a toutes les qualités que Romagnoli n’a plus: rigueur, physique et détermination. Sa prestation contre la Roma (2-1) est là pour en témoigner.
Désormais, trois joueurs se battent pour être titulaire en charnière centrale : Romagnoli, Kjaer et donc Tomori. La tendance actuelle penche pour ces deux derniers. D’autres jeunes joueurs ont des arguments à faire valoir dont Pierre Kalulu et Matteo Gabbia. Si pour le moment, ils semblent limités pour être des titulaires, ils restent une menace pour Romagnoli notamment pour la saison prochaine.
Un avenir incertain
Sous contrat jusqu’en juin 2022 avec un salaire annuel de 3,5 millions d’euros (4e plus important de l’effectif), Alessio Romagnoli n’est pas encore certain de rester à Milan. Surtout que les négociations avancent au ralenti. Son agent Mino Raiola se montre comme à son habitude très gourmand. Il demande une hausse du salaire annuel à 6 millions d’euros. Compte tenu de la situation économique actuelle et du niveau affiché par l’international italien, la direction lombarde refuse.
L’AC Milan espère tout de même finaliser le dossier Romagnoli rapidement pour ne pas vivre la même situation que cette saison avec Donnarumma et Calhanoglu. Si un terrain d’entente n’est pas trouvé avant le début de la saison prochaine, alors un départ du capitaine milanais n’est pas à exclure. Surtout que les récentes prestations de Tomori ont convaincu la bande à Paolo Maldini. Les dirigeants Rossoneri seraient prêts à lever l’option d’achat du défenseur de 23 ans fixée à 28 millions d’euros par Chelsea. Dans les médias transalpins, le ton est donné : «Ce sera Romagnoli ou Tomori.» Maldini reste très actif sur le marché des transferts. Le directeur technique observe de nombreuses pistes à ce poste, notamment celle menant à Odilon Kossounou qui réalise une saison remarquable avec le Club Bruges.
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L’avenir en Lombardie d’Alessio Romagnoli est actuellement en suspens. Une interrogation qui existe aussi en sélection nationale. Avec l’Euro 2021 qui arrive à grand pas, l’ancien Romain n’est pas certain de faire partie de l’aventure. La concurrence à son poste est grandissante: les vieux briscards Bonucci et Chiellini, mais aussi Acerbi et la nouvelle génération avec les Bastoni, Mancini ou encore Lovato.
De retour dans le groupe ce jeudi pour ce 1/8ème de finale retour contre Manchester United et annoncé comme titulaire, Alessio Romagnoli peut encore se reprendre en main. La saison est encore longue et elle sera décisive pour l’AC Milan qui aura grandement besoin de son capitaine au sommet de sa forme.
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