C’est lundi que la nouvelle est tombée. C’était dans les tuyaux. C’est désormais officiel. Mehdi Tahrat quitte Angers et rejoint Lens. Le défenseur algérien était prêté depuis 6 mois à Valenciennes. Arrivé au SCO en 2016, il n’aura joué que 17 matchs avec le club angevin et est donc transféré deux ans plus tard chez les Sang et Or. Mais UltimoDiez est partout. UltimoDiez sait tout. Derrière ce transfert se cache une zone d’ombre. Et s’il y avait un rapport avec Olive et Tom ? On a enquêté et on vous explique la principale raison de ce transfert.
Une passion partagée avec Pierrick Capelle
Lors de son arrivée à Angers, le défenseur de 28 ans s’est tout de suite trouvé un point commun avec Pierrick Capelle. Il s’agit de cette passion pour le dessin animé Olive et Tom.
Pour Capelle, la première fois, il est tombé dessus par hasard. Il raconte : « J’avais 6 ans et je jouais au FC Saint-Leu dans le Val-d’Oise. Je rentrais d’un entrainement et j’étais complètement crevé. Je me suis posé sur le canapé et j’ai allumé la télé. Et là je suis tombé sur Olive et Tom. À l’époque, ça passait dans le Club Dorothée sur TF1. J’ai adoré. C’est très vite devenu un rendez-vous pour moi. Le football, les personnages, le dessin animé, tout était là. »
Arrivé à Angers un an plus tôt, il a sauté de joie quand il a appris que Tahrat, lui aussi, était un grand fan. Ça les a forcément rapproché. Avec cette passion commune, les deux joueurs ont vite compris qu’il fallait faire quelque chose. C’est là qu’ils ont eu l’idée de tenter un tir. Au début, ils ne savaient pas lequel. Ils étaient plus sur la Catapulte infernale mais Stéphane Moulin leur a mis un stop. S’ils voulaient que ce soit secret, le coach les a surpris pendant qu’ils travaillaient ce fameux tir. Autant dire qu’ils se sont pris un sacré savon. Du coup, d’autres tirs les intéressaient mais ils ont eu peur d’avoir de nouveaux problèmes. Ils en ont donc choisi un qui semble moins dangereux mais tout aussi technique : le Tir des jumeaux.
Suite à ce petit imprévu avec leur entraineur, les deux joueurs ne voulaient pas en rajouter et préféraient garder ça pour eux. Et puis, sur un projet comme ça, il faut être concentré à 100%. « On ne peut pas se laisser distraire ou perdre du temps avec les questions des copains. » précise Tahrat. Surtout qu’il se murmure que certains ne sont pas fans du dessin animé du côté du Maine-et-Loire. Et ça semble être le cas du coach.
Après chaque entrainement, Tahrat et Capelle restaient plusieurs minutes sur le terrain à la Baumette. Ils partaient tellement tard qu’il n’y avait plus personne. Ils devaient fermer les portes, éteindre les lumières et tout ça. Au moins, ça leur permettait d’éviter les questions. Mais ça n’a duré qu’un temps. Forcément, les coéquipiers ont commencé à trouver ça louche. Ils ont bien tenté de s’en sortir par une pirouette en expliquant qu’ils travaillaient les coups de pieds arrêtés. Tahrat en rigole désormais « Sur le coup, on n’a pas réfléchi. Il nous fallait une excuse rapide. C’est Thomas qui les tire tous avec sa patte gauche exceptionnelle mais celle de Pierrick est pas mal non plus. » Après s’être enfoncés dans leur mensonge, les deux joueurs ont décidé d’aller bosser ça à l’extérieur, à l’abri des regards.
Caen-Angers – 9e journée de Ligue 1 de la saison 2017-18
C’est le samedi 14 octobre, à Caen, que Tahrat et Capelle ont décidé de tenter ce Tir devant les caméras. Ils étaient prêts. Et les conditions étaient réunies. Caen était en forme et pointait à 3 points du podium. Ils restaient sur 5 victoires en 6 matchs. Ils encaissaient peu de buts. C’était la meilleure défense, seulement 4 en 8 matchs. Même Paris en avait encaissé un de plus. Et le SCO était en milieu de classement. Il perdait peu mais gagnait peu aussi. Une victoire, une défaite et 6 matchs nuls. Capelle se rappelle très bien « Il fallait que l’on trouve une solution pour gagner. Et pour ça, il fallait mettre des buts à Rémy Vercoutre. Il était en grande forme. Avec Mehdi, on s’est dit que c’était le moment. »
Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. Rien, d’ailleurs. « On était dégoûtés. Clairement. ». Dès le début du match, Angers met la pression. Forcément, dans l’euphorie, les deux Angevins ont très vite voulu tenter ce tir. Et l’occasion s’est présentée. Sur une tête de Romain Thomas, Rémy Vercoutre est à la parade mais relance plein axe. Capelle est bien placé et voit Tahrat arriver. C’était maintenant.
Le Tir des jumeaux de Pierrick Capelle et Mehdi Tahrat est à voir à partir de la trentième seconde juste ici :
« Le coach était fou ! Mais on avait bien préparé ça. On n’est pas arrivés à Caen en se disant « on verra bien ce que ça donne ». Non ! On savait que l’on était prêts. » se souvient Capelle.
Heureusement pour eux, au SCO, il y a un joueur capable de marquer dans n’importe quelle situation. On se dit que l’on ne prend pas trop de risque si l’on gâche une occasion. Karl Toko Ekambi a ouvert le score et Angers s’est imposé 2-0 grâce à un second but d’Angelo Fulgini. Cette victoire a fait du bien au club, d’ailleurs.
Un retour dans le Maine-et-Loire compliqué
Dans le bus, une ambiance assez bizarre. Tout le monde fête la victoire mais il y a clairement des regards sur les deux apprentis joueurs d’Olive et Tom. Le coach est toujours en colère. Si Tahrat et Capelle sont très heureux de la victoire, à côté de ça, ils ne peuvent pas s’empêcher de penser à ce Tir des jumeaux manqué. Ils étaient prêts, pourtant. L’incompréhension s’installe. Puis, la déception.
Les fans savent que pour réussir ce Tir des jumeaux, il faut une grosse préparation mais aussi que les tireurs soient très proches. Des inséparables quoi. Les deux Angevins le savent aussi. C’est pourquoi, après ça, leur amitié a été remise en questions. Ils s’entendaient bien, en apparence, mais s’ils avaient échoué, c’est qu’ils n’étaient sûrement pas de si bons amis que ça. D’ailleurs, suite à ça, ils ne sont plus vus ni parlés. Cet échec leur a fait très mal, il faut le dire. Ça a commencé à jouer sur la vie du groupe à Angers. Tahrat a d’abord était envoyé en prêt à Valenciennes dès le mercato hivernal. Cela n’a pas suffi aux deux joueurs pour oublier. Cette histoire sera toujours présente dans les têtes. C’est pourquoi il a été transféré à Lens. C’est plus simple pour tout le monde.
Crédits photos : AFP PHOTO / CHARLY TRIBALLEAU