C’est le grand rendez-vous de ce vendredi. La trêve internationale est enfin terminée, l’occasion pour chacun de reprendre ses habitudes, à commencer par ce derby entre Lyon et Saint-Etienne, vieux de près de 70 ans. On vous a sélectionné les dix meilleurs.
10 – 28 octobre 1951 : OL 4 – 2 ASSE
C’est le premier derby de l’histoire. Les seuls images que nous en avons sont d’un noir et blanc qui rend le Stade Gerland très triste. Il y avait pourtant près de 18 000 personnes amassées pour voir ce qui est aujourd’hui un rendez-vous incontournable du foot français. Ce jour-là, Lyon s’impose notamment grâce à un triplé de Fritz Woehl face à qui même les stéphanois s’inclinent comme en témoigne cette phrase de René Alpsteg, buteur pour Saint-Etienne pendant le match : « Il faut avouer que Woehl a été remarquable ». C’était la première page de cette longue histoire.
9 – 24 février 1985 : OL 1 – 5 ASSE
La situation est délicate puisque Lyonnais comme Stéphanois sont en deuxième division lors de cette rencontre. Il y a quelques années encore, ils fanfaronnaient en tête de l’élite mais durant cette année 1985, la situation est tout autre. Et comme la division 2 n’a pas la finesse de sa grande sœur, on connait des matchs très brouillon, dans tous les domaines. Saint-Etienne finit le match à 10 après que ses joueurs ont été victimes de trois blessures successives. Cela ne les empêchera pas de malmener les Gones. Et Le Progrès, journal lyonnais, de titrer « Le derby de l’humiliation ».
8 – 15 septembre 1990 : ASSE 0 – 1 OL
Un derby peu extraordinaire en apparence. Dans les faits aussi, à quelques détails près. Cette année-là, Saint-Etienne a des ambitions européennes et s’est forgé une équipe pour s’y tenir. De son côté, Lyon entame sa remonté depuis la prise de pouvoir par Jean-Michel Aulas et peut compter sur son entraîneur, Raymond Domenech et quelques joueurs attachés au club dont un certain Bruno Génésio. Et alors que Saint-Etienne a dominé toute la partie, Lyon revient de nulle part avec un but improbable, un centre de Bouafia que le défenseur stéphanois Kastendeuch envoie dans son propre but alors même qu’il n’y avait aucun lyonnais dans la surface. Un but improbable et un commentaire pas moins extraordinaire.
7 – 31 octobre 2009 : ASSE 0 – 1 OL
Alors que les Lyonnais ont perdu au mois de mai leur titre de champion au profit des Bordelais, ils repartent à l’offensive dans cette nouvelle saison et se réarment avec l’arrivée de… Bafétimbi Gomis. L’attaquant formé à Saint-Etienne s’était déjà illustré dans les derbys avec deux buts pour les Verts en 2007. Cette fois-ci, il est remplaçant mais dans un match où les deux équipes se neutralisent, Claude Puel n’hésite pas une seconde à faire entrer son nouveau joyau pour gagner le match. Gomis entre sous les sifflets véhéments du Chaudron et l’histoire donne raison à Puel. A la 83ème minute, sur un corner mal apprécié par Jérémy Janot, Bafétimbi Gomis pousse le ballon au fond et offre la victoire à l’OL. Peu gêné, il célèbre son but avec la plus grande des rages, la panthère rugit.
6 – 5 octobre 1969 : OL 1 – 7 ASSE
Les Lyonnais auraient mieux fait de tenir leur langue avant le match. La semaine qui précède le match, Saint-Etienne a éliminé le Bayern Munich de la Coupe d’Europe des Clubs Champions aux termes des prolongations. Les Lyonnais sont confiants, les Verts seront fatigués et la victoire leur tend les bras. Oui, mais sur le terrain, la réalité est tout autre et Saint-Etienne écrase son voisin rhodanien qui subit là la plus grande défaite à domicile de son histoire en première division. Finalement, Saint-Etienne sera champion de France après avoir battu l’OL 6-0 au match retour et les Gones terminent, quant à eux, quinzième sur dix-huit.
5 – 6 septembre 2000 : ASSE 2 – 2 OL
Cette année-là, l’OL dessine les prémices de son règne alors que l’ASSE s’apprête à vivre un calvaire. Et pour débuter ce calvaire, rien de mieux qu’un scandale de début de saison. Pour contourner les règles qui limitent le nombre de joueurs non-européens, les Brésiliens Alex et Aloiso étaient muni de faux passeports. Mais Jean-Michel Aulas menace de porter réclamation si les deux joueurs jouent. L’affaire éclate au grand jour. Saint-Etienne s’en sortira finalement sans sanction mais descendra en Ligue 2 au terme de la saison. Pour ce qui est du derby, les deux joueurs en question n’ont pas joué et Saint-Etienne s’en tire avec un honorable match nul. On notera la prestation des Bad Gones qui voulaient certainement eux aussi connaitre la célébrité du scandale avec cette banderole : « Les Gones inventaient le cinéma, quand vos pères crevaient dans les mines »
4 – 23 mars 1969 : OL 1 – 2 ASSE
Nous sommes en mars 1969, dans un Stade Gerland aux virages pas encore couverts. Lyonnais comme Stéphanois s’affrontent avec un maillot barré par l’inscription VITTEL, le nom de la marque d’eau. Mais ce match où Vittel triomphait de son hégémonie sur les sponsors devait aussi être le premier derby retransmis à la télévision. Le problème est que les chaînes ne souhaitent pas montrer de sponsor à l’image. Les joueurs changent donc de maillot à la mi-temps et troquent leur tenue sponsorisé pour un maillot vierge de toute publicité. Chez eux, les téléspectateurs n’ont vu que la deuxième période. Le score ? 2-1 pour les Verts. Mais cela importe peu.
3 – 5 novembre 2017 : ASSE 0 – 5 OL
On connaît l’histoire mais il n’est pas mauvais de la rappeler. Ce soir-là, le Chaudron est bouillant. Le match doit même être interrompu à cause des fumigènes des supporters stéphanois. Romain Hamouma aurait pu être le héros du match, il en a été le zéro. Un face-à-face perdu contre Lopes, un corner mal tiré qui permet à Depay d’inscrire le premier but de la partie et un remplacement au bout de 13 minutes. Fékir marque le deuxième but lyonnais, Mariano le troisième, Traoré le quatrième puis vient cet instant magique et insolent, ce but de Fékir et cette célébration face aux supporters stéphanois, maillot brandi, fierté hardie.
2 – 3 octobre 2004 : ASSE 2 – 3 OL
Les hommes d’Elie Baup savent que ce match est spécial et que même si le papier ne leur donne aucune faveur, eux qui viennent de remonter en Ligue 1 après trois ans en deuxième division pendant que l’ogre lyonnais lançait sa belle série, ils peuvent réaliser l’exploit. D’ailleurs, à la 84ème minute, tout Geoffroy Guichard y croit, les Verts mènent 2-1. Mais une minute plus tard, Janot se rend coupable d’une faute sur Govou. Pénalty pour Lyon. Juninho s’élance et Janot repousse. Mais comme le dit Denis Balbir au commentaire, « Juninho est trop bon sur pénalty ». Le brésilien reprend le ballon et le met au fond. Janot, en colère, inflige un high-kick à son poteau. Mais le supplice n’est pas terminé. A la 92ème minute, Govou marque un troisième but et offre la victoire aux Lyonnais.
1 – 22 septembre 1963 : OL 4 – 5 ASSE
Le score en dit déjà beaucoup, mais le scénario de ce match confirme qu’il est le plus beau derby. Après seulement 20 minutes de jeu, Saint-Etienne mène 2-0 à Gerland. Stupeur sur la ville des lumières. Mais c’était sans compter sur Rambert qui s’offre un doublé en quelques minutes et permetà Lyon de revenir à 2-2 à la 27ème minute. La deuxième mi-temps relance les hostilités : Rivoire donne l’avantage à l’OL avant que Mekhloufi égalise pour les Verts. Mais Rambert s’offre un triplé et par-là même le but du 4-3, à dix minutes de la fin. Tout semblait joué. Il ne manquait qu’un doublé d’André Guy pour que les Stéphanois renversent la vapeur et s’offre le plus beau des derbys chez son voisin.
Crédit Photo : Philippe Merle / AFP.