Après près d’un tiers de notre cher championnat hexagonal, Ultimo Diez vous propose de faire un rapide tour d’horizon sur la Ligue 1 Conforama en mettant en exergue les surprises et déceptions à cette date.
Les surprises
Dans cette partie nous n’allons pas nous intéresser (une fois n’est pas coutume) aux équipes phares de notre championnat qui, sans surprise, dominent la Ligue 1. Place cette fois aux clubs qui, contre toute attente, montrent le bout de leur nez dans la première partie du classement. Notre embarcation suivra le cours du classement par ordre croissant et appareillera donc des rives de l’Erdre, passera par l’Orne et amarrera sur les rives du Lez.
FC Kita
Avant le début du championnat, le club du président Kita était l’une des attractions de la saison 2017-2018. En effet, les observateurs et amateurs du ballon rond étaient impatients de voir comment le groupe allait digérer l’intersaison et le départ de l’homme providentiel sur le banc de la Beaujoire qui a réussi à sortir d’une position difficile le FCNA.
Conceiçao reparti dans son club de cœur, Waldemar ne pouvait pas confier les rênes de l’effectif professionnel à un technicien français en stand-by sur les plateaux télé ou dans les studios radio. Après bien des mauvais choix, le dirigeant polonais s’est et a offert aux supporters nantais un beau cadeau pour souffler sa dixième bougie à la tête du club de Loire-Atlantique en convainquant Mister Ranieri d’y officier.
Cette signature a été LE move du mercato nantais, c’est la raison pour laquelle beaucoup étaient sceptiques quant aux chances de réussite du technicien italien. Ses qualités n’étaient pas du tout remises en cause mais sans manquer de respect aux joueurs présents dans l’effectif, on voyait mal le club réaliser un début de saison aussi réussi.
Après deux défaites de suite en début de championnat, le FCN a réussi à enchaîner huit matchs de suite sans défaite et a engrangé 23 points sur 30 possibles. Grace à ce parcours digne d’un prétendant à la Ligue Europa, le club surprise de ce début de championnat a réalisé plus de la moitié du chemin menant au maintien.
Le « Process » est d’une simplicité limpide : avant de faire vibrer la Beaujoire avec le beau jeu d’antan, le technicien s’attache à acquérir des certitudes défensives quitte à tomber dans la caricature de la victoire à l’italienne. L’aura de Claudio lui a permis d’insuffler à son groupe une confiance et une rigueur tactique et défensive de tous les instants. Résultat : hormis lors de la première défaite à Lille, Tatarusanu n’est parti chercher le cuir dans ses filets qu’à six reprises.
Beaucoup d’observateurs tentent la maladroite comparaison avec le miracle de Ranieri en BPL avec Leicester mais nous ne nous aventurerons pas à cet exercice hasardeux et intellectuellement malhonnête. Laissons le Mister appliquer sa recette et l’avenir nous dira où le club terminera sa saison.
FC Fortin
Après un maintien obtenu à l’arrachée l’an passé, le club Normand a semble-t-il su tirer les leçons de sa saison galère. Les joueurs critiqués dans la presse écrite et toujours présents dans l’effectif ont reçu le message de Garande et ont rehaussé leur niveau de jeu.
Hormis le black-out au Vélodrome lors de la dernière journée, Malherbe a trouvé une assise défensive avec un Vercoutre qui s’est refait une seconde jeunesse.
Au milieu l’apport de Aït Bennasser, qui est une énième fois prêté par l’ASM, compose avec Féret une doublette complémentaire dans l’entre jeu. L’attaque est quant à elle portée à bout de bras par le binôme Rodelin-Santini qui à eux deux ont inscrit plus de 60% des buts de leurs clubs (deux buts pour le premier cité et trois pour le second).
Le positif dans ce début de saison, c’est que les Caennais ont battu bon nombre de leurs concurrents directs. Citons pêle-mêle Metz, Dijon, Amiens ou Troyes. Avoir engrangé 18 points à ce stade de la compétition est positif pour la mission principale qui est d’assurer le maintien. Cependant pour atteindre la barre mythique des 42 points, les résidents de d’Ornano devront être plus efficaces dans les deux surfaces de réparation afin de grappiller des points contre d’autres clubs que les concurrents directs au maintien.
Sauf surprise, les Normands devraient reculer de plusieurs places pour terminer l’exercice dans le ventre mou de notre chère Liguain.
FC Nicollin
La saison 2017 – 2018 est l’an I de l’ère Laurent dans la dynastie Nicollin. Ce millésime était annoncé comme celui de l’hommage au président emblématique du club Héraultais. Comme tous les ans, l’objectif prioritaire du onzième budget de Ligue 1 est d’assurer son maintien à l’issue de la 38ème journée. Pour atteindre le Graal, c’est un ancien de la maison Pailladine qui a pris place sur le banc de touche. En effet, Michel Der Zakarian, après un intermède en Ligue 2 du côté de Reims, a accepté le challenge lui permettant de retrouver l’élite du football hexagonal.
Après un début de saison très poussif avec seulement quatre petits points glanés en cinq journées, le MHSC a entreprit sa folle remontée à l’extérieure avec une victoire importantissime en terre auboise face à un concurrent direct à la course au maintien. Après cette bouffée d’oxygène, le calendrier était tout sauf clément puisque les résidents de la Mosson allaient enchaîner avec le PSG, l’ASM, Nice et Saint Etienne. Rien que ça !
Pour la réception du club de la capitale, Der Zak a mis en place un nouveau système à trois défenseurs et a misé sur une pelouse de district pour réduire le fossé technique entre les deux formations. Pari réussi, le match se solde par un score nul et vierge au parfum de victoire pour les locaux. Convaincu par la performance de son équipe, le coach montpelliérain reconduit son schéma et réussit à rester invaincu sur cette période avec au passage deux victoires de rang contre Nice et à Geoffroy Guichard. Peu de clubs pourront se targuer d’un tel bilan après avoir rencontré ces équipes.
Pour parvenir à ces résultats, Michel a pu s’appuyer sur un Hilton qui se bonifie au fil des saisons, deux latéraux très performants (Roussillon sur le flanc gauche et Aguilar sur le droit) ainsi qu’un Lasne repositionné devant la défense en compagnie de l’espoir du club Skhiri.
A l’instar de son homologue normand, Montpellier devrait sans surprise reculer de plusieurs rangs. S’ils veulent réellement rendre un hommage appuyé à leur défunt président, les joueurs de la Paillade devront réaliser un parcours honorable en coupe de France, compétition chère à Loulou.
Les déceptions
Notre embarcation va maintenant entrer dans eaux plus mouvementées où les dépressions du manque de résultats orientent les bateaux des trois clubs vers l’Iceberg de la relégation…
FC Rivière
L’an passé, le club azuréen était LA surprise du championnat puisqu’en réalisant un parcours digne d’un champion dans d’autres saisons, les Aiglons ont accroché la troisième place du podium. Comme lors de chaqe exercice, les clubs réalisant de telles performances doivent gérer au mieux l’intersaison et quand le club n’est pas programmé pour jouer le haut du classement, l’exercice peut être périlleux.
La perte de Dalbert en est le symbole puisqu’au début de saison le pauvre Malang Sarr a été aligné (trop souvent) à ce poste.
Des feuilletons ont animé le mercato niçois comme le vrai faux départ du Trequartista Seri au Barça ou celui de l’architecte suisse qui a failli signer au BvB. La cellule de recrutement était longtemps louée comme étant une si ce n’est la référence de l’Hexagone mais force est de constater que le choix de Lees Melou, par exemple, n’est pas la meilleure pioche.
Outre l’apport limité des recrues, l’autre raison du faible rendement de l’équipe est la diminution des performances des joueurs présents la saison dernière. Cardinale n’est que l’ombre de lui-même (#surrégime ? sans mauvais jeu de mots), Dante n’est plus aussi solide et Super Mario est encore plus sur courant alternatif… Le retour de Cyprien sera un vrai renfort même si un retour au top niveau après une telle blessure demande toujours du temps, les performances de Pléa pouvant illustrer ces propos.
Le parcours en Ligue Europa sera énergivore et coûtera sûrement des points aux Rossoneri mais ils devraient sans nul doute retrouver une place dans la première partie du classement assez rapidement.
FC Lopez
Avec l’arrivée d’un nouveau board et surtout d’un nouveau technicien, le LOSC était l’une des attractions de cette nouvelle saison. Le nouveau propriétaire a répondu positivement à toutes les demandes du Professeur Bielsa. En outre, des joueurs voulus par le technicien argentin sont venus garnir les rangs de l’effectif nordiste, des anciens ont été priés d’aller chercher du temps de jeu loin du Nord-Pas de Calais et des travaux importants ont été réalisés dans le domaine de Luchin pour permettre au groupe de rester sur site entre les deux sessions concoctées par Marcelo et son staff.
Avant la première journée, tous les voyants étaient donc au vert puisqu’El Loco l’avait dit lui-même lors de sa présentation : « Il est très difficile d’imaginer des meilleures conditions de travail qu’ici. J’espère que nous mériterons tout ce que vous nous donnez. Et j’espère que quand tout ceci s’arrêtera, il y aura eu des résultats et un retour pour la confiance que vous nous avez donnée. Merci de tout mon cœur. »
L’enthousiasme était de mise à l’issue de la démonstration lilloise lors de la première journée puisque le jeune groupe a réalisé une partition Bielsesque avec un pressing de tous les instants, un jeu offensif flamboyant qui démarre par les relances propres de son gardien.
Malgré de belles intentions de jeu, les résultats n’ont plus été positifs et la seule régularité est la chute au classement. L’absence de cadres couplée au dogmatisme du technicien argentin et le manque de réussite sont les raisons principales de la situation actuelle (19èmes). La qualification à l’arrachée dans le derby du Nord en Coupe de la Ligue et la victoire salvatrice à Saint-Symphorien ont redonné une dose de confiance ainsi qu’une bouffée d’oxygène au groupe lillois.
Avant la trêve hivernale, on peut miser sur une remontée au classement du LOSC. Quelques ajustements au mercato devraient permettre au club de continuer son ascension. Cette saison est celle de la culture pour Gérard Lopez. Il récoltera les fruits du labeur de Marcelo l’an prochain comme ce fut le cas à Bilbao.
FC Serin
Le club lorrain réalise un début de saison catastrophique avec un bilan famélique de seulement trois points à l’issue de la douzième journée.
Après un bilan aussi calamiteux, il était logique que Hinschberger soit le fameux premier coach à ne pas passer l’hiver malgré le fait qu’il ait été le seul technicien à permettre au club de Moselle d’enchaîner deux saisons de suite parmi l’élite depuis près de vingt ans.
Pour prendre le relais et réussir l’exploit de se maintenir, une vieille connaissance de notre chère Liguain a été nommée en la personne de Frédéric Hantz. La première du nouveau technicien s’est soldée par une lourde défaite à domicile face à un concurrent direct. La trêve internationale tombe à pic pour remobiliser un groupe sonné et avoir du temps pour permettre d’intégrer les directives du nouveau boss. Les chantiers prioritaires sont d’une part trouver une assise défensive et ainsi arrêter l’hémorragie (pire défense du championnat avec une moyenne de deux buts encaissés par match) et d’autre part trouver une animation et une réussite offensive (pire attaque avec seulement cinq buts inscrits…). Les recrues offensives ne sont pas au rendez-vous et le fabuleux Cheick Diabaté manque cruellement à l’attaque des Grenats.
Le course au maintien est loin d’être finie à ce jour, mais la tâche sera compliquée. Si Frédéric parvient à relever son challenge, il s’agira là d’une très grosse performance.
Pour clôturer cet article Ultimo Diez s’est prêté à un exercice : réaliser un 11 sans citer les joueurs des quatre premiers clubs au classement. N’hésitez pas à réagir et à tenter l’exercice vous aussi !
Crédits photo : AFP PHOTO / LOIC VENANCE