Ode à la Mercurial Vapor II

Vingt années sont passés depuis l’apparition de la première paire de crampons qui allaient changer l’histoire. Qui aurait pu penser après sa sortie qu’elle aurait autant impacté une génération, deux décennies plus tard ? Oui, évidemment, on parle ici de la fameuse « Nike Mercurial R9 », un nom qui en jette et qui est rentré dans les mœurs. Quand on parle de Mercurial Vapor, c’est la première à laquelle on pense. Pour les 20 ans de cette chaussures mythique, Nike a décidé de ressortir le modèle pour le bonheur des collectionneurs et amoureux de la paire. Et nous aussi, on a décidé de rendre hommage à la marque à la virgule, à la Mercurial mais aussi à Ronaldo, la première grande égérie du football.

Vitesse, dribble, accélération

Trois mots qui décrivent parfaitement ce que dégage la chaussure la plus célèbre de chez Nike. Car aujourd’hui, le statut de la Mercurial Vapor est à ériger dans celui du panthéon des chaussures de football. 20 ans après la première sortie du modèle, le sentiment est toujours le même quand on évoque son nom. La sensation de parler d’un monument qui a traversé les années avec des hauts et des bas. De la fameuse « Mercurial R9 » aux mercurial vapor flous devenues la hantise des entraîneurs de haut niveau, la paire favorite des adolescents a eu un rendement irrégulier en 20 ans de carrière. Mais à l’approche de la Coupe du Monde et des opérations communications de Nike, on ne peut que penser que la Mercurial Vapor va revenir faire du sale en Russie.

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Car oui, avec la réédition de la Mercurial R9, Nike a décidé de taper fort. 2018 sera l’année de la virgule. Aussi surprenant soit t-il, il existe aussi des statistiques dans l’univers des marques de sport. Malheureusement, elle ne parle pas en faveur de la marque américaine. Depuis 2002, aucune équipe sponsorisée Nike n’a gagné la coupe du monde, une stat qui fait tâche. A défaut de s’assurer de voir une équipe sponsorisée l’emporter en Russie, on inonde le marché d’opérations commerciales. La nouvelle Mercurial en fait parti et les égéries ont été très bien choisies.

« Vitesse, dribble, accélération » ne pouvait qu’être porté par eux. Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé ont été désigné pour porter la nouvelle création. Talentueux, adepte des skills, jeune et fougueux, les deux français possèdent des caractéristiques qui rappellent de près ou de loin le Ronaldo de l’époque. Evidemment, l’idée n’est pas de comparer nos deux cracks à l’immense brésilien mais bien de rendre hommage de la meilleure des manières à Il Fenomeno. Et la meilleure des manières était de mettre en lumière deux jeunes joueurs qui devraient logiquement être les stars de la prochaine Coupe du Monde. Un excellent coup de communication qui rappelle un autre fait récemment pour les 20 ans de la TN.

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L’histoire de la Mercurial a accouché d’une conclusion, cette paire a été conçue pour les joueurs rapides et techniques. Exit les Ali Ahamada et autres défenseurs centraux rugueux qui se sont accaparés cette oeuvre d’art, veuillez porter des Timberland et balancer des parpaings en touche s’il vous plait. Le mythe est tellement grand que des joueurs comme Hiroki Sakai portent aujourd’hui des Vapor en hommage à Ronaldo. Une génération a rêvé de porter ces crampons, des synthétiques de la région parisienne aux terrains en terre de Rio ou de Yaoundé. Maintenant, la Mercurial a pris un nouveau virage. Les modèles de Nike conçu à partir de la « R9 » ont fasciné les amoureux du modèle. Après la Air Max Mercurial OG sorti en 2016 pour l’occasion, la marque américaine s’est encore réinventée. La Air Max 270 a eu droit à un lifting qui rappelle à tous les amoureux de la paire favorite de Ronaldo. La R9 pour la Coupe du Monde 1998, la Mercurial III aux couleurs du Brésil et celle prévue pour la Coupe du Monde 2010 ont été choisies en hommage à la longévité du célèbre modèle.

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Nike peut se permettre un tel pari, plusieurs générations ont été touchées par les Mercurial. Sa longévité le prouve, elle n’a que très peu d’équivalent dans l’univers des crampons. Le choix de l’égérie principale a tellement marqué à l’époque que les répercussions sont encore présentes de nos jours. Avoir choisi Ronaldo pour promouvoir ce modèle est une des meilleures idées chez Nike. L’aura dégagée par le Brésilien dépassait les terrains, la première grande égérie du football mondial à coup sur.

Ronaldo, l’égérie ultime

La rockstar brésilienne n’a que 20 ans lorsqu’il va briser le monde du sponsoring sportif. Une révolution va avoir lieu et R9 va en être une des pièces maitresses. Nous sommes en 1996, Ronaldo évolue au FC Barcelone et est considéré à juste titre comme le potentiel meilleur joueur de tous les temps. Dans une époque où les sportifs ne signent que très rarement de contrats avec des marques, une idée folle va émerger dans l’esprit de Nike. Alors que l’équipe national du Brésil est en renégociation concernant le nouveau équipementier de la Seleçao, la marque  américaine veut faire coup double. Après avoir fait signer un bail à Michael Jordan, Nike veut s’attaquer à un autre sportif dominant, l’attaquant du FC Barcelone. Vont aboutir les accords les plus fous de l’époque pour un joueur et une fédération sportive. La CBF se retrouve avec le contrat le plus cher jamais signé par une sélection avec un équipementier et une clause folle. Nike n’avait pas le droit de délivrer un contrat onéreux à une autre sélection que le Brésil. Il a fallu attendre la signature d’un contrat entre la France et la marque à la virgule pour voir la Seleçao au second rang des pays possédant le plus gros contrat sponsoring.

La signature avec Nike va engendrer celle de Ronaldo avec la même marque. Un contrat énorme pour l’époque, 1,5 millions de dollars par an pour porter la virgule. Le jeune brésilien de 20 ans rejoint des joueurs comme Eric Cantona, Luis Figo, Patrick Kluivert et Paolo Maldini dans l’écurie américaine. Mais il est clair que celui qui attire toute la lumière, c’est bien l’attaquant du FC Barcelone. Jeune, talentueux et un côté street qui attire l’attention. Alors que Michael Jordan est au crépuscule de sa carrière, Nike cherche à tout prix un joueur du même standing et qui va régner sur sa discipline. Si la somme paraissait excessive à l’époque, les retombées vont être énormes pour la marque. Maintenant, Nike a les deux pieds dans le monde du foot et rivalise avec Adidas qui avait le monopole dans le jeu de balle au pied. Les spots publicitaires brisent le monde de la télévision. Créativité, culot et street sont les voies choisies par l’équipementier. On veut du sensationnel et en mettre plein les yeux, surement le côté américain. Nike a 10 ans d’avance sur les autres, et anticipe le courant « street » que va prendre les marques dans le futur. La preuve avec ce spot publicitaire extraordinaire, quelques semaines après la signature du contrat avec Ronaldo, ou plutôt « R9 ».

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Pour couronner le tout, la marque a plusieurs objectifs avec son nouveau joujou. Le premier est de créer une chaussure unique que Ronaldo serait le seul à porter. A l’instar de la Air Jordan, la marque américaine veut faire parler. Après mure réflexion, la Mercurial Vapor va naître pour la Coupe du Monde 1998. Nike a un but bien précis avec ce contrat, posséder dans ses rangs le potentiel meilleur joueur de la coupe du monde 1998. À défaut de sponsoriser le tournoi, la marque américaine veut posséder celui qui va soulever le trophée et va marcher sur la compétition. Ronaldo est au courant des attentes derrière lui, autant de la part des supporters auriverde que de son équipementier qui compte énormément sur lui. Malheureusement pour son armoire à trophée, c’est la France remportera le Mondial 98. Un échec pour l’équipementier qui espérait voir sa star être couronnée, c’est finalement le pays hôte et son numéro 10, Zinédine Zidane qui prend la coupe.

Mais la défaite est beaucoup plus douloureuse que prévu. L’équipe de France et Zizou sont sponsorisés par Adidas et ont éclipsé le Brésil durant cette finale. Le milieu offensif de la Juventus va remporter le Ballon d’Or de la même année, Ronaldo lui termine troisième, derrière le Croate Davor Suker. Mais le mal est beaucoup plus profond pour les deux parties. R9 n’aurait jamais du jouer cette finale, le malaise dont il avait été victime à une heure du coup d’envoi entérine ses espoirs de titularisation dans un premier temps.

La nouvelle fait le tour de la planète et c’est finalement Edmundo qui va débuter. Même pas le temps d’envisager un potentiel bluff qu’une autre composition avec le nom de Ronaldo sort. D’après les rumeurs, c’est Nike qui aurait forcé la titularisation du Brésilien malgré le veto des docteurs de la Seleçao. Pour l’équipementier du Brésil, il est inconcevable que SA star ne soit pas titulaire lors de la finale, et il vaut mieux un Ronaldo à 20% qu’un Edmundo à 100%. Il Fenomeno sera finalement titulaire pour le résultat que l’on connait.

La marque américaine sera égratignée dans l’affaire, on l’accuse d’avoir forcé R9 à jouer alors qu’il n’était pas en condition. Mais une image va marquer des générations entières, celle de Ronaldo avec ses Mercurial Vapor spéciale autour de son cou. Un cliché qui a traversé les générations, jusqu’à aujourd’hui, aucun joueur n’a réussi à autant mettre en avant une paire. Si Messi a bien essayé en finale de Ligue des Champions avec ses F50 turquoise, l’envergure de la photo de Ronaldo n’a jamais été atteint. 20 ans plus tard, on espère Kylian Mbappe faire la même photo, avec ses Mercurial Vapor, le trophée entre ses mains et cette fois-ci un grand sourire.

 

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« Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois.»