Les ingrédients pour une belle Coupe du Monde

Elle est là, elle approche. La Coupe du Monde 2018 est sur le point de démarrer et tu n’en peux déjà plus. Mais au fond, pourquoi est-ce qu’on aime autant ce mois de folie, de passion, de barbecues et de partiels foirés pour ne pas manquer un Panama-Corée du Sud ? Tour d’horizon des points de passage obligatoires pour un Mondial réussi.

Avant la Coupe du Monde

Une chanson qui te reste dans la tête

Elle va inonder les radios, faire son apparition dans toutes les playlists Spotify et Deezer, passer en boîte, rentrer dans ton crâne pour ne jamais en sortir, te pourrir la vie, te faire apprendre la chorégraphie malgré toi et créer un malaise incommensurable lorsque ton oncle dansera dessus à un mariage, d’ici un ou deux ans. La chanson de la Coupe du Monde, tu n’y échapperas pas, alors prépare-toi.

Des matchs de préparation pour te chauffer

Du 26 mai, date de la finale de la Ligue des Champions, au 14 juin, début du Mondial, les journées seront longues. Très longues. Au début, tu essayeras de compenser l’ennui avec Roland-Garros. Mais l’élimination des Français dès la première semaine et la suprématie de Rafael Nadal auront vite raison de ton intérêt pour la petite balle jaune. Alors tu écumeras les sites de streaming pour apercevoir les matchs amicaux des qualifiés à la Coupe du Monde, dénicher les perles rares avant tout le monde et te faire une idée sur les surprises possibles, pour prévoir tes investissements à venir sur les sites de paris en ligne. Et c’est l’occasion de voir la sélection italienne sur un terrain de football. Profites-en.

Pendant la Coupe du Monde

Un gros qui sort dès le premier tour

Tes paris, justement, ils vont très vite être mis à mal par les résultats calamiteux de ce gros, celui qui décide qu’un mois en Russie, c’est beaucoup trop long. L’Espagne en 2014, soit, « fin de ciclo », tout ça… L’Italie en 2010, c’était pour aider la France à se sentir moins seule, OK. Les Bleus en 2002, ça commence à faire beaucoup… Alors tu te méfies, mais tu as du mal à voir lequel des géants planétaires se fera sortir avant même les huitièmes.

Des petits en qui on a envie de croire

Poser des yeux attendris sur un petit qui bouscule les gros lors des phases de poules, c’est fédérateur. Du puriste un peu lourd qui affirme que « Bien sûr qu’ils sont costauds, je les avais annoncés moi les Panaméens, leur double pivot est infranchissable, mais pour le savoir, faut s’y connaître un minimum… » au Français moyen qui trouve que « Eux au moins, ils mouillent le maillot, et pas pour des millions », tout le monde y trouve son compte. Dernier exemple en date à l’Euro, où les Gallois et les Islandais ont surpris toute l’Europe. On se rappelle aussi du Costa Rica en 2014 : moins de 5 millions d’habitants et une épopée jusqu’en quarts de finale qui avait permis de révéler un certain Keylor Navas aux yeux du monde. Alors, un back to back des Ticos ? Des Marocains prêts à faire chuter les champions d’Europe ? Un retour en grâce du clapping islandais ? Ou bien une nouvelle démonstration de Mo Salah pour porter le peuple égyptien ?

Des bons gros clichés nationaux

Les Allemands en forme de rouleau-compresseur, les Brésiliens qui tricotent, les Uruguayens qui se rendent merveilleusement détestables en désossant tout ce qui passe… Une Coupe du Monde, c’est avant tout un condensé de nations qui cherchent à s’imposer sans renier une identité bâtie sur on ne sait trop quoi. Et au moment de s’attaquer à la plus grande des compétitions, les écarts de niveau sont tellement réduits que ces particularismes nationaux, ces valeurs fortes plus ancrées dans l’imaginaire collectif que dans les centres de formation peuvent reprendre le dessus et faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

D’un autre côté, les tribunes et les rues des villes hôtes sont de merveilleux espaces de créativité pour les nombreux fans qui feront le déplacement jusqu’en Russie. Et tous les quatre ans, c’est l’occasion de ressortir les clichés, qui seraient probablement très vite qualifiés de raccourcis un poil racistes à n’importe quel autre moment. Bien sûr, la figure inénarrable de l’Anglais complètement pinté à 14h à l’entrée du stade, beuglant que oui, « This year, we’ll do it ! » est indispensable au bon déroulement d’un Mondial. L’élimination contre l’Ossétie du Sud qui en suivra l’est tout autant d’ailleurs. Du côté des Français, on ressortira les casques d’Obélix, sans trop savoir pourquoi lui plutôt qu’un autre. De la même manière, on attendra des Argentins une énième rengaine lancinante, chantée en agitant le bras comme si leurs vies en dépendaient. Une Coupe du Monde n’en serait pas non plus une sans ces supporters japonais émerveillés, achetant à prix d’or des billets au marché noir à l’entrée des stades, sans les Sénégalais et Nigérians ambianceurs de « fan zones », ou sans les drapeaux algériens, présents malgré tout en tribunes. L’édition 2018 sera aussi très vraisemblablement marquée par l’apparition de quelques pharaons dans les gradins. En hommage à vous-savez-qui, évidemment.

Des séances de tirs au but sans fin

Les plus beaux parcours passent par là, les plus belles émotions également. La marche infinie du rond central au point de pénalty, l’application avec laquelle le joueur, seul face au destin de sa sélection, pose le ballon sur cette petite tâche de peinture blanche, le regard échangé entre le tireur et le gardien… Le tout une dizaine de fois en moyenne. Tragique au possible, on n’a pour l’instant pas trouvé mieux pour départager deux équipes qui n’auraient pas su le faire dans le temps imparti. Alors on s’en accommode, pour le plus grand bonheur de Thiago Silva.

Après la Coupe du Monde

Des carrières (re)lancées

Une intervention défensive magistrale, une frappe de mammouth en pleine lucarne, deux ou droits dribbles réussis… Bref, de quoi marquer les esprits, jusqu’au 31 août. Lorsque l’imagination des cellules de recrutement se tarit peu à peu, les solutions apparaissent avec plus de facilité lors des mercatos post-mondiaux. Sans parler de « panic buy », certains achats laissent parfois songeurs. Et d’autres offrent à des joueurs la possibilité de s’exprimer à l’étage au-dessus, grâce à un mois de juin passé sur un nuage.

Des affaires à la pelle

Des billets frauduleusement vendus par des dirigeants de la FIFA, des joueurs qui avouent avoir joué blessés, des tensions internes aux vestiaires, des primes pas versées… L’été et les mois qui suivront apporteront, comme tous les quatre ans, leur lot de révélations plus ou moins sensationnelles. Probablement pas de quoi nous empêcher d’attendre, avec la plus grande impatience, ce plus qu’alléchant Russie-Arabie Saoudite. Le 14 juin, à 17h. Ne mens pas, tu seras devant ta télé.

Crédit photo : Christophe Simon/AFP

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Diezista en freelance entre Madrid et Bordeaux. Souvent au stade, toujours dans l'info.