[Euro U19] La génération 99 du Portugal est-elle la meilleure de l’Histoire ?

Qualifiée pour les demi-finales de la compétition et donc pour le Mondial U20 de l’an prochain, la sélection portugaise des moins de 19 ans fait face à une question qui divise. En effet, depuis deux ans maintenant, les observateurs portugais se déchirent : la génération de joueurs nés en 1999 est-elle la meilleure de l’histoire de la sélection portugaise de football ? Certains affirment que l’on n’a jamais vu mieux à tous les postes qui soient, d’autres qu’elle ne pourra jamais surpasser la génération 1977 (Deco et Maniche, entre autres) ou encore la génération 1983 (Quaresma ou Meireles). Ligne par ligne, il semble pourtant effectivement que le Portugal n’a jamais disposé d’autant de qualités. Le palmarès parle en plus pour cette équipe avec, entre autres, des victoires pendant l’Euro U17 de 2016 et au Mondial de Montaigu qui a eu lieu cette année. On précise que certains joueurs évoqués ici (Diogo Leite, Diogo Dalot, Gedson Fernandes, João Felix, Rafael Leão) ne sont pas à l’Euro pour diverses raisons.

Solidité et intelligence comme maîtres-mots défensifs

La charnière centrale, déjà, affiche un très bon niveau avec Diogo Queirós et Diogo Leite, les deux centraux de l’équipe de jeunes du FC Porto qui est parvenue jusqu’en demi-finale de Youth League la saison dernière. Dans toutes leurs interventions, ils affichent une sérénité impressionante et ont la lucidité de joueurs qui ont 10 voire 15 ans de plus qu’eux. Queirós a d’ailleurs rejoint l’effectif A du FCP pour la saison 2018-2019 et il semble qu’il disposera d’un rôle important dans la rotation du club. Leite n’étant pas à l’Euro, c’est Romain Correia qui le remplace. Bien que moins bon, il tient tout de même la baraque et s’est avéré très complémentaire associé à Queirós.

Les latéraux (Diogo Dalot à droite et Ruben Vinagre à gauche) sont eux aussi extrêmement précoces. Bien qu’il n’ait joué que 6 mois en pro, Dalot a tapé dans l’oeil des scouts des plus grands club européens, d’où sa signature à Manchester United pour un peu plus de 20 million d’euros. Vinagre joue quant à lui aussi en Premier League, du côté de Wolverhampton. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils possèdent les mêmes qualités à des postes symétriques. Rapides, excellents sur leur bon pied, véloces quand c’est nécessaire, ils vont sans aucun doute aller titiller les titulaires habituels de la Seleção d’ici à trois ans, tout au plus.

Diogo Costa, gardien lui aussi formé à Porto, est déjà considéré comme un crack car il est très bon sur sa ligne en plus de disposer d’un excellent jeu au pied. Il se couche parfois un peu tôt, mais nul ne doute qu’il améliorera cela avec le temps.

Un milieu qui jongle entre créateurs et récupérateurs (ou les deux)

On reproche parfois au Portugal de ne pas avoir de vraie sentinelle devant la défense. En voilà une toute trouvée avec Florentino, le 6 de l’équipe B du SL Benfica. Dur sur l’homme et en même temps très bon relanceur, il rentre parfaitement dans les critères type du milieu défensif de plus en plus demandé dans le football actuel. Cependant, impossible de le limiter à cela puisque certaines de ses montées balle au pied rappellent un certain William Carvalho.

Le milieux box-to-box de l’équipe : Gedson Fernandes. Son absence dans cette Coupe d’Europe se fait ressentir car il sait tout simplement tout faire. Demandez-lui de se placer devant la défense, il performera. Au poste de relayeur ? Il assurera le liant entre défense et attaque avec brio. Même derrière l’attaquant il a déjà montré des qualités qu’on ne lui soupçonnait pas. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si Benfica a refusé de le lâcher pour cette compétition : ça sent bon le passage en équipe première.

Domingos Quina, troisième homme de ce milieu est un joueur à mi-chemin entre regista et 10, ce qui le rend très important notamment par les possibilités de permutations qu’il offre. Il dispose d’un volume de jeu que peu de joueurs peuvent se targuer d’avoir et se prend, parfois, à mettre des tops buts. Sa vision du jeu fait aussi peut-être de lui le plus gros crack de cette génération.

Incontestablement la meilleure attaque de jeunes portugaise

Pouvant jouer ailier à gauche, en pointe et neuf et demi, João Filipe, aussi connu sous le nom de Jota, fait lui aussi partie de cette génération d’immenses talents. Jouant avec les B de Benfica, il a été autrefois (il y a un an et demi, quand il ne coûtait pas encore 30 millions) scouté par quasiment l’intégralité des top clubs qui se l’arrachaient tous. Il faut dire que certains le comparent même à Cristiano Ronaldo (souvent des supporters du SLB).

A droite, Francisco Trincão a marqué les esprits suite à ses trois très bons matchs durant l’Euro. Rapide, technique et surtout doté d’un gros QI football, le joueur du SC Braga s’avère lui aussi très polyvalent puisqu’on l’a déjà vu évoluer à tous les postes offensifs : à gauche, à droite, en pointe, en 10 et électron libre derrière l’attaquant.

On termine le tour des titulaires avec João Félix. Tactiquement, il est très important pour la système portugais car, tout en jouant 9 sur le onze de départ, il passe parfois en trait pour lancer les ailiers dans la profondeur. Avec des joueurs comme Trincão ou Filipe qui sont rapides et qui sont de bons finisseurs, cela peut déstabiliser littéralement la défense adverse.

La sortie de banc portugaise en attaque est également remarquée pour l’attaquant du Sporting Rafael Leão qui a joué plusieurs matchs avec l’équipe A du SCP la saison dernière et qui risque d’encore plus avoir de temps de jeu en 2019. Il a un physique qui pourrait faire croire à un 9 nonchalant qui axe son jeu sur le physique mais il n’en n’est rien. Technique, rapide et intelligent dans son placement, il a impressionné tout le monde en jouant ses premiers matchs en A l’année dernière.

Meilleure génération ou pas, ce sera finalement l’avenir qui nous le dira. Néanmoins, le Portugal a encore de beaux jours devant lui. 

Crédits photos : Paulo Oliveira / DPI / NurPhoto

0

4-4-2 losange et presunto comme exutoires.