[Premier League] James Maddison, nouveau Lion chez les Foxes

Pour les plus férus d’histoire d’entre vous, le nom de James Madison rappellera le souvenir du quatrième président des Etats-Unis d’Amérique, qui gouverna au début du XIXème siècle. Pour d’autres, le madison est une danse, très prisée par les quinquagénaires légèrement alcoolisés. Mais pour nous, et bientôt pour tous, James Maddison, avec deux D, est celui d’un jeune milieu offensif, qui brille cette saison sous la tunique des Foxes de Leicester City. Convoqué en sélection par Gareth Southgate il y a quelques jours, le natif de Coventry pourrait être l’avenir des Three Lions en pleine renaissance.

 

Il y a un peu moins de trois mois, l’équipe nationale d’Angleterre renaissait de ses cendres. Après une décennie de galères et de contre-performances, les Anglais allaient jusqu’en demi-finale du Mondial russe. « It’s coming home ! » nous disaient l’Angleterre tout entière avant son élimination par la Croatie. Si la Coupe du monde n’est pas rentrée à la maison cet été, le sélectionneur anglais Gareth Southgate s’est affairé pour faire en sorte que cela puisse être le cas un jour. Sa deuxième liste des 23 post-mondial l’atteste, Southgate essaye de trouver sa pépite, son jeune joueur sur qui tous les espoirs du foot anglais se reposeront. Pour cela, il tente. Parmi les « surprises » de cette liste annoncée à la presse jeudi dernier, plusieurs noms ressortent. On y trouve par exemple Jadon Sancho, le youngster du Borussia Dortmund, actuel meilleur passeur décisif de Bundesliga. On pourra observer également Mason Mount, le jeune joueur de l’académie de Chelsea, actuellement en prêt sous les ordres de Frank Lampard à Derby County. À leurs côtés, un nom est passé plus inaperçu en France. C’est celui de James Maddison. Auteur d’un excellent début de saison dans le Leicester City de Claude Puel, sa sélection apparaît outre-Manche presque comme une évidence, tant sa progression est linéaire et ses limites ne semblent pas proches.

Né fin 1996 à Coventry, James Maddison connaît ses premiers émois footballistiques dans le club de sa ville natal. À Coventry City, le petit James fait ses classes, de l’âge de 7 ans à celui de 19. Après avoir fait ses débuts professionnels dans son club de League One (troisième division anglaise), il est repéré par Norwich City, qui lui fait signer un contrat début 2016. Il attendra cependant quelques mois avant de de faire ses débuts à Carrow Road. Il finit la saison à Coventry avant de commencer la suivante à Aberdeen, en Écosse. Jusque là, James est un joueur anonyme. En dehors des fans de Coventry et d’Aberdeen, sa réputation est loin d’être forgée. Après plusieurs changements de coach, Maddison connaît enfin la stabilité qu’il lui fallait pour lancer sa carrière. L’arrivée de Daniel Farke sur le banc des Canaries lui garantit enfin une place dans la rotation.

Une chance qu’il saura faire fructifier. En une saison complète dans la peau d’un titulaire, le joueur marque les esprits de l’Angleterre entière. Il dispute une quarantaine de matchs sur la saison et fait jouer ses qualités pour inscrire 15 buts toutes compétitions confondues et 8 passes décisives. Il s’affirme comme l’un des tous meilleurs joueurs de Championship (deuxième division anglaise), et montre qu’il est fin prêt pour l’échelon supérieur.

Une étape qu’il gravit l’été dernier. Après Coventry City et Norwich City, c’est à Leicester City qu’il pose ses valises. Dans une équipe qui ne ressemble en rien à celle victorieuse du championnat en 2016, Maddison a la lourde tâche de prendre le relais de Riyad Mahrez. Leur poste et leurs qualités sont loin d’être similaires, mais avec le départ de l’international algérien à Manchester City cet été, les Foxes ont perdu la caution technique et créativité de l’équipe. Transféré pour une vingtaine de millions d’euros, Maddison a fait un choix judicieux pour faire ses premières armes en Premier League. Au-delà du rôle de leader technique effectivement libre à Leicester, il a fait le choix d’un club de milieu de tableau, avec une pression moindre que chez certains cadors. Mais il a surtout fait le choix d’un coach avec une certaine réputation quand il s’agit de faire grandir des jeunes talents. En signant à Leicester, James Maddison se met sous les ordres de Claude Puel.` Il n’y a d’ailleurs pas de temps d’adaptation pour James chez les Foxes. Le jeune anglais est tout de suite titulaire et frappe fort d’entrée. Il inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs mi-août contre Wolverhampton, et se dévoile comme le dépositaire du jeu de son équipe. Son parcours, pas forcément très linéaire (il jouait encore en troisième division à 19 ans) rend plus aisée son adaptation dans un vestiaire composé de forts caractères, de joueurs qui comme lui ont dû se battre pour arriver au plus haut niveau. Excellent exemple du type, Jamie Vardy est le type de joueur avec lequel Maddison s’entend bien sur un terrain. Mêlant impact et création, le milieu offensif de 21 ans excelle quand il s’agit de tirer les ficelles et de faire le jeu derrière un attaquant besogneux, de caractère.

 

Sa sélection en équipe nationale n’est donc pas tant une surprise que ça. Malgré son inexpérience internationale au plus haut niveau, il ne manquera pourtant pas de repères. Avec déjà 4 sélections chez les espoirs, Maddison connaît Southgate, et inversement. Mais au-delà de cette connaissance, c’est un respect mutuel pour le travail de l’autre qui s’est créé. Le jeune joueur, qui se confiait dans The Telegraph en août, disait que grâce au travail de Southgate, il connaissait déjà les conditions de vie d’un joueur appelé en A. En effet, depuis sa prise de pouvoir à la tête de la sélection anglaise, Gareth Southgate a tout mis en place afin que les équipes de jeunes côtoient un maximum les A. De quoi faciliter l’acclimatation des jeunes joueurs comme James Maddison. De bon augure pour un joueur dont le rêve est de disputer une Coupe du monde avec la tunique des Three Lions. Le chemin est encore long, mais avec une telle marge de progression, qui sait ce qui pourra l’arrêter ?

Crédits photos : AFP PHOTO / Adrian DENNIS

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J'arrive toujours soigné comme une passe de Toni Kroos.