Et si la Turquie était un vivier de pépites ?

En cette période marquée par de nombreuses heures passées sur les jeux vidéos, et notamment Football Manager, l’une de nos préoccupations principales est de trouver les talents de demain. Ceux sur lesquels on pourra investir dans le monde virtuel, et ceux qu’on pourra hyper dans le monde réel. Aujourd’hui, nous allons mélanger le réel et le virtuel et nous intéresser à une nation qui produit de plus en plus de talents… La Turquie.

Crédit photo : Bob Thomas/Getty Images

Souvenez-vous des années 2000… La Turquie avait commencé le millénaire avec un intéressant quart de finale de l’Euro, perdu 2-0 face au Portugal. Deux ans plus tard, lors de la Coupe du Monde 2002, elle est allée chercher une très honorable troisième place face à la Corée du Sud, après s’être inclinée sur la plus petite des marges face à un Brésil composé de joueurs qu’on considère maintenant comme des légendes de l’histoire de notre sport. Dans ses rangs, cette Turquie comptait notamment la présence de Rüştü Reçber et surtout d’Hakan Şükür, qui ont su marquer leur génération.

À la fin de cette même décennie, lors de l’Euro 2008, la Turquie s’est une nouvelle fois hissée dans un dernier carré, cette fois en s’inclinant en toute fin de rencontre face à l’Allemagne, sur un but de Philipp Lahm.

Ainsi s’achevait une décennie d’exploits, ponctuée par ce sentiment amer de pouvoir faire encore mieux, d’aller encore plus loin… C’est donc pleine d’espoirs et de rêves qu’elle regardait vers les années 2010. Seulement… Un véritable cauchemar débute avec une non qualification pour le Mondial 2010, suivi d’un nouvel échec aux portes de l’Euro 2012. Comme l’expression nous le rappelle, jamais deux sans trois. Et la Turquie assistait donc chez elle, impuissante, à la Coupe du Monde 2014.

Toutefois, grâce à un groupe de qualification plus homogène et la meilleure troisième place de toute la phase de qualification, elle arrive à renouer avec une compétition internationale, l’Euro 2016.
Et c’est une nouvelle troisième place qui les attend, derrière la Croatie et l’Espagne, mais, cette fois, ils termineront pires troisièmes.

Le malheur continuera une dernière fois après une nouvelle non qualification pour une grande compétition, manquant ici la Coupe du Monde 2018.

Nous ne reviendrons pas aujourd’hui sur les raisons de ces échecs, car elles sont multiples, alors concentrons-nous plutôt sur le (très) positif.

Après la pluie, le beau temps

Crédit photo : Murad Sezer/Reuters

Nous ne sommes encore qu’en début de printemps, les bourgeons viennent à peine d’apparaître. Et pourtant, la Turquie vient de se qualifier pour l’Euro avec un effectif très jeune. Et pourtant, les jeunes Turcs commencent à se révéler dans les championnats européens. Et pourtant, on se prend déjà à imaginer leur éclosion.

Voici donc une liste de cinq jeunes joueurs turcs nés après le 1er janvier 1997 qui sauront nous émerveiller de leur talent.

Avant de vous les présenter, deux petits disclaimers :

  • Ceci n’est pas un classement des meilleurs jeunes turcs. Ces 5 joueurs ont simplement été sélectionnés parmi tant d’autres très talentueux.

  • Nous ne vous parlerons pas d’Emre Mor, soyez rassurés.

Orkun Kökcü

29 décembre 2000 | Milieu central, milieu offensif | Feyenoord Rotterdam

Crédit photo : BSR Agency

Né aux Pays-Bas, le milieu du Feyenoord Rotterdam semble toutefois privilégier le pays de sa famille, et donc la sélection turque. Auteur de 33 matchs d’Eredivisie et de quelques matchs d’Europa League, il a vite su se faire remarquer et ainsi éveiller l’intérêt des plus gros clubs européens. Buteur comme passeur, il a déjà disputé le double (22) de rencontres en Eredivisie par rapport à la saison dernière (11), ce qui prouve son ascension fulgurante au sein d’un championnat réputé pour sortir des pépites à tout va.

Forces : Ambidextre, technique, vision de jeu.
Faiblesses : Manque de puissance, irrégularité.
Note Football Manager : 7,5/10

Ozan Kabak

25 mars 2000 | Défenseur central | Schalke 04

Crédit photo : imago images / RHR-Foto

À tout juste 20 ans, Ozan connaît déjà son troisième club dans le monde professionnel. On pourrait croire que cela entraînerait de l’instabilité dans son développement, mais c’est, en réalité, tout le contraire. Il commence sa première véritable saison à Galatasaray (2018/2019), où il enchaîne 13 matchs de championnat et surtout 4 matchs de Ligue des Champions dans lesquels il impressionne déjà tout le monde. Puissance physique, rapidité, bonne lecture du jeu, c’est déjà un monstre en un contre un. C’est pourquoi, au mercato hivernal de cette même saison, il est transféré à Stuttgart, en Bundesliga. Il y effectue une deuxième partie complète, avec 15 matchs de Bundesliga auxquels s’ajoutent 2 matchs de barrage pour la relégation. Stuttgart finit par descendre, mais Ozan a quand même réalisé la belle performance d’être élu Rookie de la saison 2018/2019 en Bundesliga… avec seulement une moitié de saison dans les jambes.

La 2. Bundesliga, ce n’était pas pour lui. Alors quand Schalke 04, parmi d’autres clubs, a payé sa clause de 15 millions d’euros, c’est tout naturellement qu’il y a vu une opportunité. Après des débuts compliqués par une blessure, c’est à son tour de profiter des absences des autres en gagnant une place de titulaire et en s’imposant même comme l’un des meilleurs défenseurs centraux du championnat allemand. Nul doute que cela ne fait que commencer. Son rêve, d’ailleurs, c’est la Premier League.

Forces : Athlétisme, danger sur CPA, lecture du jeu
Faiblesses : /
Note Football Manager : 9/10

Mert Müldür

3 avr. 1999 | Latéral droit | Sassuolo

Crédit photo : Marco Luzzani/Getty Images Europe

Transféré à Sassuolo à l’été 2019, le natif de Vienne connaît un début de carrière intéressant et mûrement réfléchi. Après avoir découvert le football professionnel au Rapid, en Bundesliga autrichienne et même en Europa League, le jeune latéral a fait le choix du développement progressif dans un club et un championnat tous les deux connus pour aider les joueurs de son calibre à franchir les paliers. Après 29 matchs de Bundesliga autrichienne et 12 matchs de Serie A, Mert compte déjà deux sélections avec la Turquie.

Forces : Athlétisme, agilité, lecture du jeu
Faiblesses : Projection vers l’avant, choix dans le dernier tiers
Note Football Manager : 8/10

Ahmed Kutucu

1er mars 2000 | Attaquant, neuf et demi | Schalke 04

Crédit photo : Rolf Vennenbernd/ dpa

Possédant la double nationalité germano-turque, Ahmed Kutucu fait partie de ces nombreux joueurs de famille turque à être nés dans la Ruhr, et plus précisément à Gelsenkirchen, comme cela peut être le cas pour Mesut Özil, Ilkay Gündogan, Kaan Ayhan ou les frères Altintop. Il rejoint alors les équipes de jeune du club de sa ville et de son coeur, le FC Schalke 04, à 11 ans. C’est à ce moment que l’histoire d’amour commence. Il gravit les échelons, passant par les excellentes équipes U17 et U19 du club bleu et blanc, tout en marquant et en se faisant remarquer. C’est au cours de la saison 2018/2019 qu’il intègre le groupe professionnel et qu’il fait 13 apparitions. Sa première saison complète sous le maillot des Knappen, il la débute en 2019/2020, où il connaît principalement des rôles de supersub, faisant toutefois la différence à 5 reprises (3 buts et 2 passes décisives) en 348 minutes de Bundesliga, soit une implication dans un but toutes les 69 minutes.

Ses apparitions restent, pour le moment, encore très limitées, contrairement à son compatriote Ozan Kabak, mais une chose est sûre, le club place déjà beaucoup d’espoirs en son jeune attaquant et veut à tout prix le protéger. Après tout, il fait d’ores et déjà partie des favoris des ultras du club de Gelsenkirchen et à son âge, ce n’est pas rien.

Forces : Instinct, athlétisme, dernier geste.
Faiblesses : Notions tactiques
Note Football Manager : 8/10

Ömer Faruk Beyaz

29 août 2003 | Milieu offensif, milieu central | Fenerbahce

Crédit photo : tff.org

Alors lui, c’est le phénomène. C’est le joueur qui est libellé avant même d’avoir effectué un seul match en pro, celui qui est associé à plusieurs grands noms du football. Du haut de ses 1,71m, le gaucher donne l’impression d’avoir deux classes d’âge d’avance au minimum sur ses coéquipiers ainsi que sur ses adversaires. Pourtant, il n’a pas encore atteint un stade de maturité physique. Ce qui le distingue dans toutes les équipes de jeunes et qui le rend si intéressant pour les observateurs, c’est sa faculté à se promener sur le terrain, entre les lignes, entre deux voire trois joueurs, sans pour autant rencontrer trop de difficultés. Nul doute que beaucoup attendent de le voir au plus haut niveau.

Forces : Vitesse, agilité, technique, vision, créativité
Faiblesses : Duel aérien, physique, manque de certitudes au niveau professionnel
Note Football Manager : /

Petite énumération de quelques autres joueurs turcs de moins de 23 ans (1997 et après) qui auraient pu figurer dans cette liste : Merih Demiral, Cengiz Ünder, Emre Demir, Ravil Tagir, Mustafa Kapi, Yunus Akgün, Atalay Babacan.

Ces nouvelles générations turques risquent bien de vous surprendre. On se donne rendez-vous dans quelques années.

Crédit photo :  Seskim/Icon Sport

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