[Serie A] Bologne, une saison pleine de promesses

Cette saison de Serie A touche bientôt à sa fin et il est donc possible de tirer un petit bilan des 33 premières journées. L’Atalanta et la Lazio obtiennent les félicitations, la Fiorentina une mise en garde. Bologne mérite très clairement les encouragements. Dans un contexte délicat, les Rossoblù n’ont pas craqué et ont montré une grande détermination tout au long de la saison.

Une saison encourageante

Sans grande difficulté, le club présidé par Joey Saputo a obtenu son maintien, l’objectif principal. Actuellement 10e avec 14 longueurs d’avance sur le premier relégable Lecce, le Bologna FC peut aborder cette fin de saison sans pression. Capable de gagner contre l’Atalanta (2-1), mais aussi de perdre à la maison contre le Genoa (3-0) alors qu’ils étaient sur une série de trois victoires consécutives, les Rossoblù ont manqué de régularité tout au long de l’exercice pour disputer la course à l’Europe. Bologne s’est surtout illustrée cette saison par son agressivité qui était à double tranchant. Celle-ci leur a permis d’aller chercher des résultats en prenant le dessus sur l’adversaire dans l’impact. Néanmoins, cette agressivité leur a aussi porté préjudice. En effet, c’est l’équipe qui a obtenu le plus de cartons jaunes et rouges cumulés : respectivement 101 et 7, selon L’Equipe.

Au vu du contexte, cette actuelle 10e place est un résultat positif. Le Covid-19 a impacté l’ensemble des clubs italiens à tous les niveaux (financier, sportif). Mais le Bologna FC a eu un autre coup de butoir à savoir la leucémie de Sinisa Mihajlovic. En juillet 2019, le monde du football apprend la nouvelle à travers un communiqué du club. Mais le tacticien serbe décide de rester à la tête de son équipe et ne pas prendre cette maladie en excuse. Mihajlovic délègue l’équipe à son adjoint Miroslav Tanjga lors du début de saison et à 12 reprises durant la saison. Son retour sur le banc le 6 octobre dernier reste un souvenir émouvant. Au stade Renato Dall’Ara, Bologne reçoit alors la Lazio (2-2), son ancien club, sous une ovation de tout le stade. Sinisa Mihajlovic s’est exprimé sur cet épisode et les difficultés qu’il a rencontrées, ainsi que son équipe : « Cette année entre ma maladie et le virus nous n’avons pas pu bien travailler […] Ici je me sens bien que ce soit dans le club mais aussi dans la ville. »

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La formation bolognaise était morose ces dernières années, mais avec Mihajlovic, c’est tout l’inverse. Ce dernier apporte une mentalité intrépide à ses joueurs. Au niveau tactique, l’ancien entraîneur du Milan a fait de Bologne une équipe « caméléon». Que ce soit en 4-3-3 ou en 4-2-3-1, elle s’adapte très souvent au style de jeu de l’adversaire, au contraire par exemple de Sassuolo qui impose son jeu. Le match contre l’Inter en est l’exemple parfait. Menés à la pause 1-0, Mihajlovic et ses hommes ont sanctionné la fébrilité défensive milanaise en procédant en contre attaque. Au final, ils remportent ce match 2-1.

Un savoureux mélange des générations

Avec une moyenne d’âge de 26.2 ans, Bologne est la quatrième équipe la plus juvénile du championnat. Et cette jeunesse, mélangée avec des joueurs d’expérience comme Palacio, s’épanouit pleinement. Le défenseur japonais Tomiyasu est l’une des révélations cette saison à son poste, à seulement 21 ans. C’est aussi le cas des deux Gambiens Juwara, auteur du but de la victoire contre l’Inter, et Barrow qui est déjà à 7 buts en 13 matches.

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Cette équipe dispose aussi de joueurs en pleine force de l’âge comme le portier Skorupski, Poli ou encore Soriano. Mais l’attraction cette saison, c’est Riccardo Orsolini. Meilleur buteur de son équipe avec 8 buts, l’international italien s’impose comme le chef d’orchestre de Bologne, grâce à son aisance technique et sa capacité à être décisif aussi bien en attaque rapide qu’en attaque placée.

Bologne, un club ambitieux

Depuis son retour en Serie A, il y a maintenant cinq ans, Bologne ne cesse de progresser. Et il faut dire que la direction réalise un remarquable travail. Tout d’abord, Di Vaio, ancien joueur du club et Sabbatini, ancien international italien, respectivement directeur de recrutement et coordinateur sportif, apportent leurs connaissances du football italien. Mais la mention revient au directeur sportif Riccardo Bogin. Auteur déjà d’un gros travail au Napoli, il est sans aucun doute l’un des meilleurs en Italie à son poste. Depuis son arrivée en 2016, le recrutement est toujours très malin. Andrea Poli alors en grande difficulté à Milan est recruté lors de l’été 2017 à coup zéro. Un recrutement judicieux puisque ce dernier enchaîne les solides prestations dans son rôle de regista. Les exemples sont nombreux : Orsolini, Soriano, Barrow. Des joueurs alors en manque de confiance et/ou de temps de jeu, qui désormais se relancent et/ou se révèlent dans leur nouveau club. Le point à travailler reste le centre de formation, qui n’est pas performant. En effet, seulement un joueur (Mouhamadou Sarr) du groupe professionnel est formé au club.

Preuve que Bologne affiche de grandes ambitions, le club souhaite reconstruire ou du moins moderniser son enceinte actuelle. L’idée est d’utiliser la technologie BIM qui consiste à mettre une coque neuve et moderne autour de l’enceinte actuelle. Cette dernière verra aussi sa pelouse, ses gradins et ses vestiaires entièrement mis à neuf. Le coût estimé est de 100 millions pour le club et la ville, avec des travaux qui débuteraient en mai 2021. Le stade Renato Dall’l’Ara 2.0 devrait voir le jour en 2023. Une conférence des services avec les membres du club, la municipalité, les constructeurs se déroulera en septembre. Il faut attendre quelques semaines avant d’avoir le plan de manière claire et précise.

Une institution qui travaille bien, une équipe et un entraîneur valeureux, Bologne a tout pour jouer le haut de tableau et retrouver l’Europe, 18 ans après sa dernière participation européenne.

Crédit photo : IconSport

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