Arrivé l’été dernier à Manchester City, Ruben Dias s’est déjà imposé comme le boss de la défense des Skyblues. Ses qualités défensives impressionnent. Tout comme son leadership.
Dans son édition du 12 janvier, le Daily Telegraph rapporte une scène éloquente. Dimanche 3 janvier, Manchester City se déplace à Chelsea. Au bout d’une vingtaine de minutes, Gündogan ouvre le score pour les Citizens. Tandis que les joueurs se congratulent, Ruben Dias se dirige vers Zichenko et Sterling pour leur donner des consignes. Impeccable techniquement tout au long de la rencontre, le défenseur portugais n’a pas hésité à prendre en main l’organisation de son équipe. À 23 ans et avec à peine six mois d’expérience en Angleterre s’il vous plaît. Avec Ruben Dias, Manchester City n’est pas juste tombé sur un défenseur d’envergure internationale. Les Skyblues ont trouvé un nouveau patron.
L’homme qui valait 70 millions
Derrière, Ruben Dias est un roc. Arrivé l’été dernier contre environ 70 millions d’euros (cinquième défenseur le plus chère de l’Histoire), le Portugais s’est vite imposé comme un titulaire indiscutable. En quelques semaines, il a solidifié l’arrière-garde mancunienne de manière spectaculaire. La preuve en chiffres : Manchester City a réalisé 14 clean sheets en 22 matches et n’a encaissé que huit buts avec Ruben Dias sur le terrain. Aujourd’hui, le club affiche la défense la plus solide d’Angleterre avec seulement 13 buts encaissés. La quatrième d’Europe derrière l’Atlético Madrid (6), le Paris Saint-Germain (11) et le RB Leipzig (12).
Ruben Dias vs. Chelsea:
◉ Most clearances (6)
◉ Most blocks (4)
◉ Most recoveries (3)Putting in a shift. pic.twitter.com/YYbfA5oRXx
— Squawka Football (@Squawka) January 3, 2021
L’adaptation de l’ancien défenseur du Benfica Lisbonne n’aurait pas pu être plus rapide. Il faut dire que les qualités du joueur correspondent au style de jeu prôné par Pep Guardiola. Ruben Dias est un défenseur intelligent. Sa lecture du jeu, son sens du placement et sa capacité d’anticipation sont remarquables. Déjà habitué à un jeu de possession à Benfica, il n’éprouve aucune difficulté à évoluer haut sur le terrain et à gérer la profondeur. Ses caractéristiques collent en tous points au système de jeu mancunien et aux exigences spécifiques que Guardiola impose à ses défenseurs centraux.
Leader dans l’âme
Les qualités de Ruben Dias ne se limitent pas aux dimensions tactique et technique. Le Portugais est un leader naturel. Il suffit de l’observer sur le terrain pour s’en rendre compte. Ruben Dias parle à ses coéquipiers, les replace, les rappelle à l’ordre, les félicite, les encourage. Cet esprit de compétition doublé d’un enthousiasme communicatif irrigue toute l’équipe. Les joueurs semblent prendre un plaisir rageur à ne pas céder le moindre espace aux attaquants adverses. Le Portugais vient taper dans les mains de ses compères à chaque tir contré, à chaque ballon chaud écarté. Avec Ruben Dias, Manchester City a retrouvé un important repère tant sur le plan technique que psychologique.
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Ce leadership n’est pas nouveau. Au Benfica, il était déjà le patron. Il n’a que 11 ans lorsqu’il rejoint le club lisboète en 2008. Le jeune Ruben Dias y fera toutes ses classes. Ses formateurs sont alors unanimes : le gamin est programmé pour le très haut niveau. Ses qualités intrinsèques sautent aux yeux mais c’est surtout sa rigueur de travail et son ambition qui étonnent. Saison après saison, Ruben Dias monte les échelons jusqu’à intégrer le Benfica B (seconde division portugaise) dès ses 18 ans.
Boss du Benfica
Son entraineur à l’époque, Helder, est bluffé par sa faculté à diriger ses coéquipiers. Dans So Foot, il explique avoir aidé son jeune joueur à canaliser son leadership : «Ruben a toujours été un leader. Très vite, j’ai eu une conversation avec lui au sujet de son leadership, pour qu’il soit plus sectoriel. Il a tellement une âme de leader qu’il voulait communiquer avec les attaquants et dépensait beaucoup en concentration.» L’ancien défenseur du PSG le positionne axe gauche et axe droit. Ruben Dias gagne en polyvalence, et, deux ans plus tard, il est temps pour lui de monter en équipe A. Dès sa première saison en Liga Nos, il est élu meilleur espoir du championnat. Il ne tardera pas à prendre le brassard de capitaine.
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Durant trois saisons, Ruben Dias a largement bonifié le collectif lisboète. Et aujourd’hui, c’est Manchester City qui en profite. Interrogé au sujet du Portugais par le Daily Telegraph, Jamie Carragher a exprimé son admiration face à la maturité affichée par le défenseur des Skyblues : «Tout l’intérêt d’être un leader, c’est de faire en sorte que les autres se sentent mieux, jouent mieux lorsqu’ils sont à vos côtés. Je sais que Dias est jeune mais si vous regardiez les joueurs de City et que vous ignoriez l’âge de chacun, vous diriez que Dias fait partie des anciens.»
Dias-Stones, nouvelle idylle
Un joueur illustre parfaitement le propos de l’ancien patron de Liverpool : John Stones. Depuis qu’il est aligné avec le Portugais, l’Anglais revit. C’est simple : City a gagné neuf matches sur dix lorsque les deux ont débuté ensemble. En pleine confiance, l’ancien joueur d’Everton a même inscrit un doublé dimanche face à Crystal Palace (victoire 4-0). Conséquence de cette nouvelle idylle ? Aymeric Laporte cire le banc. Pas une mince affaire : lors de la saison 2018-2019, année du dernier titre en Premier League, le défenseur français était tout de même le joueur de champ le plus utilisé par Guardiola.
https://twitter.com/MCIFrance/status/1350914515001552897
L’entraineur espagnol est tombé sous le charme du défenseur. Avant d’affronter Arsenal fin décembre, il déclarait que «Ruben ne fait pas une seule erreur» et qu’il avait «le sentiment qu’il sera installé pour les prochaines années» dans la défense des Skyblues. Les supporters aussi n’ont d’yeux que pour le Portugais. En témoigne les nombreux tweets élogieux publiés par les fans suite à sa prestation XXL lors de la victoire face à Chelsea (3-1). Ce soir, ils compteront forcement sur leur nouveau chouchou alors que Manchester City reçoit Aston Villa, en match en retard de la première journée. La hype n’est pas près de retomber.
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