Le 26 janvier, Thomas Tuchel devient le nouvel entraîneur de Chelsea, en remplaçant la légende vivante du club, Frank Lampard. Après un passage mi figue-mi raisin au PSG, le coach allemand retrouve un banc prestigieux, quelques semaines après avoir été limogé du club de la capitale. Un retour au premier plan qui a commencé sur les chapeaux de roue et qui laisse déjà entrevoir quelques motifs d’espoir pour la suite.
Tuchel, des principes de jeu à retrouver
À Dortmund, entre 2015 et 2017, Thomas Tuchel était réputé pour mettre en place des équipes extrêmement joueuses. Une philosophie de jeu attrayante et tournée vers l’offensive. Au PSG, ses principes de jeu étaient moins visibles. Un autre contexte cela dit, puisqu’il fallait gérer des stars comme Mbappe ou Neymar.
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À Chelsea, les attentes sont élevées sur le plan comptable mais également dans le style dégagé par l’équipe. Son prédécesseur a d’ailleurs essuyé quelques critiques à ce niveau-là.
Un style marqué par la possession
Pour son entrée en matière face à Wolverhampton, Tuchel insuffle déjà un style et une direction à son équipe. Un système hybride, qui oscille entre un 4-2-3-1 sur phase défensive et un 3-4-2-1 sur phase offensive. Azpilicueta retrouve une place dans l’axe lorsque les Blues ont le ballon, ce qui permet à Hudson-Odoi de devenir piston droit et d’étirer tout le bloc adverse. Dans cette configuration, Chelsea attaque avec deux numéros 10 pour faire le jeu avec Ziyech et Havertz. Les deux pistons créent de la largeur, ce qui est censé libérer de l’espace pour les deux maitres à jouer, notamment dans les half-spaces. Face à une équipe sans idées et en totale manque de confiance, Chelsea contrôle le cuir en atteste les 79 % de possession, mais peine à se montrer dangereux.
Le schéma de jeu est bien respecté mais le manque de projections des milieux ainsi que des joueurs de côté ne parvient pas à mettre en difficulté le bloc très compact et resserré des Loups. Un manque de présence sur le front de l’attaque est également visible et Olivier Giroud est bien trop esseulé pour tirer son épingle du jeu. Une première sans trouver la faille, mais le plan de Tuchel est déjà bel et bien visible.
Dans la foulée, les protégés de Tuchel font face à Burnley. Une partie rondement menée face à une opposition inoffensive. 2-0, une première victoire en poche et des certitudes qui s’affirment dans le jeu.
Tottenham, un 1er test à passer
Mais le regard est d’ores et déjà tourné vers Tottenham. Un derby de Londres qui donnera quelques indications sur la réelle valeur du Chelsea de Tuchel.
Un test réalisé avec succès. Le technicien allemand aligne une équipe en 3-4-1-2. Mason Mount est le dépositaire du jeu. L’objectif est de le trouver entre les lignes. Werner est chargé d’attaquer la profondeur. Callum Hudson-Odoi occupe un rôle hybride. Tuchel le positionne en tant que second attaquant. Très en jambes il va causer plusieurs problèmes à l’animation défensive des Spurs. Capable d’attaque la profondeur à l’instar de son homologue allemand, il peut également se déplacer entre Davies et Dier. Des permutations qui ont gêné le bon équilibre défensif des Spurs.
Encore une fois, les Blues déroulent et l’emportent sur la plus petite des marges, 0-1.
Face à Sheffield, Chelsea est quelque peu bousculée en 1e mi-temps. Les hommes de Chris Wilder ont bien analysé leurs adversaires. Par intermittence, Sheffield joue très haut et effectue un pressing intense pour gêner la 1ere relance des Blues. Mais les Blues font le dos rond et récupère une nouvelle fois les 3 points, grâce à un Timo Werner en progrès.
Un 11 à trouver
Thomas Tuchel découvre peu à peu son effectif et procède naturellement à des turnovers pour affiner son analyse. Contrairement au PSG, il dispose d’un effectif plus malléable qui peut lui permettre de réaliser des choix impérieux sans créer une quelconque polémique. Venu avec l’étiquette de relancer les Allemands du groupe, cette mission connait plus ou moins de succès. Titulaire et globalement décevant face aux Wolves, Havertz prend place sur le banc depuis cette rencontre. À l’inverse, Antonio Rudiger est un titulaire indiscutable sous les ordres de Tuchel, ce qui n’était plus le cas avec Lampard.
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Timo Werner en proie à de grandes difficultés depuis plusieurs semaines retrouve peu à peu des couleurs, en témoigne sa passe décisive face à Sheffield et les pénaltys provoqués lors des deux derniers matches.
Dans cette lignée, comment ne pas évoquer l’impact de deux jeunes anglais sous la houlette de Tuchel. Mason Mount et Callum Hudson-Odoi rayonnent depuis l’arrivée de l’ancien coach de Mayence.
Callum Hudson-Odoi est polyvalent. Tantôt piston droit, ailier droit ou second attaquant, il donne pleinement satisfaction à son entraîneur. Mis de côté lors du premier match de Tuchel, Mason Mount s’est imposé comme la clé de voute du collectif londonien depuis Burnley et ne quitte plus le 11. Mason Mount est l’archétype du joueur modèle.
Très fin techniquement, pas avare en efforts, intelligent dans ses déplacements, il fait parfaitement la liaison entre milieu et attaque. Des impressions qui sont partagées par son entraineur : « Je ne veux pas mettre une limite à son développement, il est évident qu’il a beaucoup de potentiel. C’est un grand footballeur et un gars super sympa, avide d’apprendre, avide de gagner, ouvert d’esprit et pour cela, il peut jouer pour n’importe quel manager. »
Pour autant Thomas Tuchel ne bouleverse jamais son duo Jorginho – Kovacic. Un double pivot qui semble le convaincre pour l’instant. À voir maintenant comment le tacticien compte utiliser Ngolo Kanté dans les semaines à venir.
Comme au PSG, Thiago Silva répond présent et livre des prestations de haute volée.
Une arrière-garde défensive imperméable
On dit souvent que la meilleure défense c’est l’attaque. On peut également dire avec le Chelsea de Tuchel que la meilleure défense réside dans la possession de balle.
Avec 1 seul but encaissé en 4 matches, les coéquipiers de César Azpilicueta se montrent intraitables pour protéger l’arrière garde des Blues. Chelsea est la seconde défense de Premier League avec City et Brighton depuis les débuts de Tuchel.
Un seul but encaissé inscrit par Antonio Rudiger. Aucun joueur adverse n’a réussi à tromper la vigilance d’Edouard Mendy depuis l’arrivée de Thomas Tuchel. Un constat intéressant mais qui reste à nuancer tant les adversaires de Chelsea ont été minimalistes dans leur approche offensive.
En seulement quatre matches de championnat, les Blues sont déjà sous le charme de leur nouvel entraineur. Avec 10 points récoltés sur 12 possibles, Chelsea ne se retrouve qu’à un point du top 4, synonyme de qualification à la Ligue des Champions. Avant la prise de fonctions de Thomas Tuchel, Chelsea était à 5 points de Liverpool et à 6 points du top 4 (avec un match de retard). Symbole d’un championnat qui se veut très homogène, les Blues ne se retrouvent qu’à 6 petites longueurs de Manchester United, encore en course pour le titre. Le bilan comptable est donc satisfaisant.
Offensivement l’équipe exprime encore quelques difficultés comme le souligne le principal intéressé : « Nous devons nous créer plus d’occasions franches. C’est mon objectif et c’est sur quoi je travaille. Je ne blâme personne parce que je n’ai jamais marqué dans ma carrière, quand je jouais en deuxième et troisième division. C’est l’une des choses les plus difficiles du football : marquer et garder son sang-froid. Nous avons confiance en nos joueurs et nous allons travailler pour nous créer plus d’occasions, plus nettes, plus efficaces. » Mais défensivement Chelsea affiche beaucoup de sérénité.
En l’espace de quelques jours, Thomas Tuchel a su redonner de l’allant à une équipe amorphe sur les dernières semaines. Totalement relancé en championnat, Chelsea vise à assurer confortablement une place dans le top 4 afin d’être en phase avec ses objectifs.
Thomas Tuchel évoque ses nouveaux joueurs :
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