[Premier League] Les 5 choses à retenir de ce début de saison

C’est presque chaque année la même histoire. Durant le mercato estival, les amoureux de Premier League se disent que la saison à venir va être plus haletante, plus pétillante et plus passionnante que jamais. Une fois encore, cette nouvelle édition commence sur les chapeaux de roues. Mais des choses ont changé. Les cadors se sont encore plus renforcés, et les plus modestes essayent de suivre la cadence. Avec une certaine réussite pour certains. Retour sur ce magnifique début de saison en 5 points clés.

1 – Alexandre Lacazette : une adaptation en demi-teinte, puis un record

 

AFP PHOTO / Ian KINGTON

 

Il est LA recrue phare du mercato des Gunners. Acheté 53 millions d’euros, l’attaquant français est devenu le plus gros transfert de l’histoire d’Arsenal. Alors évidemment, on imagine qu’il a une certaine pression sur ses épaules. Surtout lorsque les médias répètent sans cesse qu’il peut, – et inconsciemment, qu’il doit (!) -, devenir le nouveau Titi Henry des Gunners. Mais on peut se l’avouer, l’ex-lyonnais a déçu lors de ses premiers matchs. Ou du moins, n’a pas immédiatement répondu aux attentes. Avec seulement deux buts inscrits en huit matchs joués avant la réception des Baggies hier soir, Lacaz ne se montrait ni assez décisif, ni suffisamment incisif. Mais l’attaquant de 26 ans souhaite remettre de l’ordre. Auteur d’un doublé face à West Bromwich devant ses supporters, il a permis aux siens de l’emporter sur le score de 2-0. En plus des trois points offerts à son équipe, l’international français est devenu le premier joueur des Gunners depuis Brian Marwood (1988) à marquer lors de chacune de ses trois premières apparitions à domicile. Anecdotique, certes, mais classe.

De quoi être positif quand on sait qu’avant cette rencontre, l’intensité de la Premier League le bouleversait, le gênait. Muet face à Liverpool (30 minutes jouées) et totalement impuissant face à Chelsea (sorti à la 66ème), il n’a pas donné aux fans l’impression d’être le top-player tant attendu à Arsenal. Pourtant, de leurs côtés, Morata et Lukaku brillent de mille feux et se classent en tête des meilleurs buteurs du championnat aux côtés d’El Kun.

Une chose paraît cependant évidente : l’instabilité du club londonien n’aide pas notre attaquant français. Après des magnifiques saisons sous le maillot de l’OL, Lacazette s’est engagé dans un club tout de même fragile, qui peut imploser à tout moment. On sait la tension qui existe entre les supporters et Wenger, les envies de départ de son joueur phare Alexis Sanchez… C’était un risque à prendre et il l’a pris. Maintenant, pas de quoi s’alarmer non plus. On connait tous les qualités de l’ancien lyonnais, et une fois vraiment acclimaté au championnat anglais, il pourra à nouveau faire mal.

Mais le temps n’attend pas en Premier League, et dans les profils d’attaquants qui réussissent sur les pelouses vertes du Royaume-Uni, on peut s’apercevoir qu’il s’agit habituellement de garçons grands et physiques, ou au contraire de moyenne taille mais très vifs. Et il semble que Lacaz doive gagner en vivacité. Si sa technique est excellente et que ses choix sont très rarement mauvais, il s’est parfois trop fait prendre de vitesse par les défenseurs adverses depuis le début de la saison. Wait and see, mais n’oublions pas que non loin derrière se trouve un Olivier Giroud aux dents très longues et très apprécié des fans… Attention à ne pas tomber dans la cour des flops du dernier mercato ! Keep going Alex.

2 – Benjamin Mendy : tous l’ont (déjà) adopté

 

AFP PHOTO / Oli SCARFF

 

En 2014, Marcelo Bielsa disait de Mendy qu’il deviendrait « l’un des meilleurs latéraux du monde ». Aujourd’hui, le natif de Longjumeau évolue dans l’équipe la plus spectaculaire d’Europe. Et il est pour beaucoup dans l’état de forme actuel des Citizens. Titulaire indiscutable de la formation de Guardiola sur l’aile gauche, l’ancien marseillais démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent. Son entente avec les deux défenseurs centraux ainsi qu’avec l’armada offensive des Skyblues est étonnante et détonante. Comme s’il jouait avec ses coéquipiers depuis plusieurs années. 5 victoires et un nul depuis le début de la saison, Manchester City a inscrit la bagatelle de 21 buts en 6 matchs. C’est tout simplement de la folie ! Proches des centraux ou plus offensifs, les deux latéraux Mendy et Walker se montrent irréprochables. Le sourire aux lèvres sur le terrain et en dehors, le smartphone en permanence dans la poche prêt à être dégainé pour amuser le peuple anglais (supporters de ManCity ou non) sur les réseaux sociaux, Benjamin Mendy est partout. Et ne cesse de régaler. Et dire que l’international français a encore énormément à apprendre…

3 – Liverpool : quand une défense pas au niveau contrarie leur début de saison

 

AFP PHOTO / Oli SCARFF

 

Les saisons s’enchaînent et se ressemblent sur les bords de la Mersey. Du moins jusqu’à présent. Malgré un mercato plus qu’intéressant concernant les arrivées de joueurs offensifs (Salah, Chamberlain, Solanke) et la conservation du joyau Philippe Coutinho, Jürgen Klopp en a oublié l’essentiel : des renforts défensifs. Bien que les dirigeants de LFC aient, durant de longues semaines, négocié avec Southampton pour s’offrir l’excellent néerlandais Virgil Van Dijk, – en vain -, ils ne lui ont trouvé aucune alternative. Pire encore, le manager allemand a définitivement souhaité vendre son ancien soldat, Mamadou Sakho.

Étrangement, les duos Matip-Klavan ou Lovren-Klavan mis en place depuis août dernier se montrent plus qu’insuffisants. Pas au niveau d’un Liverpool qui rêve de conquérir son 19ème titre de champion d’Angleterre. Même l’association Matip-Lovren sensée être la plus « safe » encaisse bien trop des buts. Et avec la Ligue des Champions, compétition dans laquelle les Reds ont historiquement toujours brillé et veulent briller à nouveau, avoir Mamad comme alternative aurait fait grand bien. Enfin bon, personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé entre le défenseur français et l’ancien coach du Borussia, mais ça n’a pas du être joli. Le saura-t-on un jour ?

Au final, Liverpool peut regretter d’avoir déjà laissé filer beaucoup trop de points. Les deux matchs nuls, face à Watford lors de la 1ère journée (3-3) et contre Burnley (1-1) à l’occasion de la 5ème journée, ont fait ressortir les carences défensives du club. Il reste trois mois avant l’ouverture du mercato hivernal. Trois mois de réflexion pour les dirigeants des Reds qui se doivent de recruter un défenseur central en vue de la seconde partie de saison. Les Firmino, Coutinho, Mané et Salah vont encore devoir serrer les fesses. Parce que même si l’on peut parfois pointer du doigt leur manque de réalisme par rapport au nombre d’occasions crées, ou plutôt leur manque de chance devant la cage, ils n’ont globalement rien à se reprocher. Devant, l’attaque de Liverpool est en feu, pour le plus grand plaisir d’Anfield !

4 – Watford : nouvel entraîneur pour une nouvelle vie

 

AFP PHOTO / OLLY GREENWOOD /

 

C’est bel et bien la surprise de ce début de saison. Watford, 17ème du dernier exercice et qui restait sur 6 défaites consécutives en championnat, réalise un départ canon dans cette Premier League. Avec un revers seulement en 6 matchs, les Hornets font preuve de caractère et d’une incroyable solidarité, à l’image de leur dernière victoire acquise au forceps face Swansea à la 90ème minute (2-1). Et leur nouveau coach Marco Silva y est pour beaucoup. Arrivé en provenance d’Hull City en mai dernier, le manager portugais a révolutionné la philosophie des jaune et noir. Toujours portés vers l’avant, les coéquipiers d’Étienne Capoue pratiquent un jeu rapide et technique. À l’image de leur nouvelle pépite arrivée cet été en provenance de Fluminense, le brésilien Richarlison. Vif, dribbleur et en pleine réussite, il réalise un début de saison flamboyant. Sur son côté gauche, le joueur de 20 ans impressionne tous les fans, qui n’ont d’ailleurs pas attendu longtemps pour réaliser une chanson à son effigie…

Dans les cages, le vétéran Heurelho Gomes (36 ans) régale toujours. Quasi imparable sur sa ligne, il permet de rassurer une défense parfois hésitante (cf : les trois buts encaissés contre Liverpool lors de la 1ère journée et la raclée reçue par City à l’occasion de la 5ème journée 6-0). Positionné en milieu défensif, l’ancien rennais Abdoulaye Doucouré s’impose comme le maître à jouer de son équipe. Si les Hornets ont inscrit 9 buts depuis le début de la saison, il faut savoir qu’il y a eu sept buteurs différents. Ce chiffre montre bien que la formation de Silva ne compte pas uniquement sur un seul homme pour enfiler les buts, et illustre surtout la grande diversité dans l’organisation des phases de jeu. Un tel agencement permet de tromper les défenseurs, ce qui peut s’avérer être une grande force.

Auteur d’un excellent début de saison avec sa nouvelle équipe, Marco Silva (40 ans), vainqueur de la Coupe du Portugal en 2015 avec le Sporting et champion de Grèce en 2016 avec l’Olympiakos, a bien l’intention de continuer à en étonner plus d’un. Pour le moment, la machine est bien lancée.

5 – Crystal Palace : un effectif séduisant, des résultats alarmants

 

Photo Sebastian Frej / ProSportsImages / DPPI

 

6 : comme le nombre de défaites des Eagles depuis le début de la saison en six journées. 0 : comme le nombre de buts inscrits par le club situé au sud de Londres dans cette édition de Premier League.

De match en match, Crystal Palace améliore son record du pire début de saison de l’histoire en Angleterre. Car oui, il s’agit bien de la première fois en 129 ans qu’un club de l’élite anglaise réalise un début de championnat aussi calamiteux. Et quand on voit son effectif, il y a de quoi pleurer. Offensivement, c’est talentueux. Arrivé sous forme de prêt durant le mercato estival en provenance de Chelsea, le jeune Loftus-Cheek fait partie des nombreuses pépites formées (puis délaissées ?) par les Blues. En évoluant à gauche de Benteke et non loin du très rapide Townsend positionné côté droit, il participe à l’animation offensive des Eagles, mais jusqu’à lors sans résultat escompté. Le géant attaquant Belge, pourtant habitué à trouver le chemin des filets en moyenne 18 fois par saison, se montre également méconnaissable. Abandonné à la pointe de l’attaque par un Wilfried Zaha blessé, l’ex avant-centre de Liverpool sera en plus de cela absent des terrains pour au moins 6 semaines après avoir été gravement touché au genou droit lors de la défaite des siens contre Manchester City (5-0) samedi dernier. Ce n’est donc pas de sitôt que l’ancien chouchou d’Aston Villa retrouvera le chemin des filets.

Puncheon, positionné beaucoup trop bas, se révèle bien moins remuant que ce qu’il a l’habitude de faire d’ordinaire. Auteur de superbes saisons depuis son arrivée à Palace, le voilà en train de traverser un grand vide. À 31 ans, le milieu offensif a pourtant encore beaucoup à prouver. Cependant, ni De Boer (limogé après quatre matchs de championnat seulement), ni Hodgson ont réussi à le redynamiser.

Hodgson parlons-en… Qu’est-ce que c’est que ce choix de la part des dirigeants de Crystal ? C’est du n’importe quoi. Figurez vous que depuis 2010, le club londonien a connu, tenez vous bien… 13 entraîneurs différents. Et là ils nous ramènent un Roy Hodgson de 70 ans pour donner un coup de pied dans la fourmilière ? Depuis sa finale de Ligue Europa avec Fulham en 2010, le coach anglais n’a fait que décevoir. Il a amené Liverpool au plus bas, maintenu West Brom dans une stabilité douteuse et bancale, et a démissionné de son poste de sélectionneur des Three Lions quelques années plus tard après avoir été incapable de les emmener dans le dernier carré d’une compétition majeure, voire de les sortir des poules… Comment voulez-vous que Crystal Palace retrouve de la stabilité avec un manager pareil. Il aurait fallu un homme au sang chaud, un meneur d’hommes, un fin tacticien. Que nenni ! L’effectif plein de promesses des Eagles risque de continuer sa descente aux enfers progressivement. Et ce n’est pas un Mamadou Sakho tout fraîchement arrivé qui va pouvoir tenir la baraque à lui tout seul et organiser sa défense… Un temps suivi par l’Olympique de Marseille cet été, Cabaye part également petit à petit aux oubliettes. Méconnaissable, il n’affole plus aucune défense adverse. Lui qui peut pourtant être un véritable poison pour ses adversaires reste muet. Sans véritable philosophie de jeu, l’avenir de ce club aux supporters si chauds s’annonce bien sombre. Pourtant, individuellement, tous ont leurs propres qualités suffisantes pour former un XI spectaculaire comme il l’était il y a encore quelques mois.

Regrettable de voir ce club dans une telle situation, mais finalement tellement logique et inévitable quand on voit la gestion de ses dirigeants.

Rendez-vous dans quelques semaines pour un autre point Premier League !

 

Photo credits : http://lebuzz.eurosport.fr

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