A seulement quinze ans, Rodrigo Rêgo est déjà une référence en défense centrale dans le centre de formation du Sporting Clube Portugal.
Quand est-ce que le Sporting a contacté ton entourage pour rejoindre le centre de formation ?
C’était quand j’avais neuf ans, en 2011 du coup. Je faisais des bons matchs dans mon ancien club, Almada et ils m’ont demandé de participer à des entraînements pour me tester. Ils n’avaient pas encore en tête de me garder mais visiblement, ils ont aimé me voir jouer et m’ont invité à faire partie de l’effectif la saison suivante. Ça n’a pas été une décision simple en raison des relations que j’avais dans mon ancienne équipe, j’étais encore un enfant. Mais comme la détection a eu lieu en plein milieu de la saison, j’ai pu m’entraîner une fois par semaine au Sporting pour permettre une adaptation en douceur en quelque sorte, et heureusement tout s’est bien passé.
Y a-t-il une logique de supporterisme à l’académie du Sporting ? Avez-vous le droit de dire que vous supportez un autre club ?
Non, personne n’est pénalisé de ne pas être supporter du Sporting, nous sommes une grande famille. Le plus important est de tout donner pour le club et d’avoir une attitude professionnelle sur et en dehors du terrain.
Tu as une idole, un joueur qui t’inspire, à qui tu souhaites ressembler ?
Oui, oui. C’est David Luiz parce que je m’identifie relativement bien avec sa façon de jouer, il a une véritable volonté et j’apprécie la passion avec laquelle il joue et bien sûr parce que c’est un bon joueur. C’est un central qui sait relancer très proprement, entre autres.
D’ailleurs, ta coupe de cheveux ressemble à celle de David Luiz, c’est fait exprès ?
Oui (rires). Comme je l’ai dit c’est mon idole donc j’ai les cheveux un peu comme lui. J’aurai pu les couper mais j’ai pensé à lui et je me suis dit que non. (rires)
Actuellement, Pepe est un des meilleurs défenseurs du monde. Ce serait un rêve pour toi de devenir le prochain Pepe ?
Oui, déjà c’est clair que Pepe est un des meilleurs centraux de nos jours et c’est évident qu’atteindre son niveau et gagner ce qu’il a gagné tant au niveau individuel que collectif serait incroyable !
On sait que la Seleção actuelle dispose d’une très bonne génération. Ta génération de U16 possède-t-elle autant de talent ?
Oui, ma génération, comme d’ailleurs bon nombre de sélections U16, possède de grands talents qui peuvent potentiellement devenir des grands noms du football et ainsi accomplir de grandes choses comme l’a fait la A l’été dernier.
Tu peux aussi jouer latéral gauche et sentinelle. Penses-tu que la polyvalence est nécessaire dans le football moderne ?
Je remarque que de plus en plus de joueurs peuvent jouer à plusieurs postes. C’est vrai que j’arrive à jouer dans ces trois positions mais je me sens quand même plus à l’aise en tant que défenseur central. Après, je pense qu’un joueur versatile a un véritable plus car c’est quelque chose que les entraîneurs apprécient et qui peut aider en match de par le fait de connaître certains déplacements et mouvements.
Que penses-tu de la formation au Portugal ?
Je pense que notre formation est dans le top 3 mondial, c’est une que chose dans laquelle on croit et donc qu’on utilise beaucoup, surtout au Sporting qui a une excellente réputation. C’est très bénéfique puisque ça permet d’avoir des bases solides quand on arrive chez les adultes.
Quelle est ton opinion sur la politique des grands clubs portugais qui consiste, entre autres, à recruter des jeunes talents pour les vendre quand ils arrivent à maturité ?
Selon moi, c’est assez réducteur de dire que leur politique passe par cela, du moins au Sporting. Oui, elle passe par la formation de joueurs mais surtout d’hommes préparés au niveau physique, tactique et psychologique pour atteindre le haut niveau de préférence dans le club qui nous a formé et au moment venu de plonger dans le grand bain et d’intégrer des championnats plus compétitifs.
Quel est ton rêve ultime de carrière ?
Mon rêve et mon objectif principal est de devenir professionnel et d’arriver chez les A au Sporting mais mon plus grand rêve est de jouer en Premier League, remporter une Ligue des Champions et gagner un trophée avec la sélection nationale A.
Comment fais-tu pour concilier études et football ?
Ce n’est pas facile de s’organiser en conséquence et de concilier les deux choses. Du coup, j’ai très peu de temps pour sortir et faire des choses que les adolescents normaux, entre guillemets, font. Mais je sais gérer mon temps et avec l’aide de mes parents c’est plus simple.
Si tu n’obtiens pas de contrat pro, qu’est-ce que tu souhaiterais faire ?
En réalité, je ne sais pas trop. Je travaille beaucoup pour accomplir mon rêve et je crois que j’en serai capable, si Dieu le veut. Si je n’y parviens pas, j’essayerai malgré tout de travailler dans quelque chose en relation avec le football mais j’espère évidemment que ce ne sera pas nécessaire.
Y a-t-il, comme dans beaucoup de familles portugaises, une mini-guerre entre supporters de clubs différents dans ta famille ?
(rires) Non, non, du tout. Chacun de nous a ses préférences en termes de joueurs et de clubs et ça se passe très bien. Parfois, on utilise même ça rigoler et se moquer gentiment les uns des autres.
Comment vis-tu au quotidien ta situation de quasiment être footballeur professionnel ? Cela change-t-il quelque chose avec tes amis ?
Non, ça ne change rien, je ne suis pas quelqu’un qui aime dire que je joue dans tel club, que j’ai fait ci, j’ai fait ça. Il faut, selon moi, avoir de l’humilité pour ne pas modifier les interactions que j’ai avec les gens et que les gens ont avec moi. En plus, on ne sait pas ce qui peut se passer dans le futur. Je ne suis encore qu’un jeune joueur banal dans le monde du football et j’ai conscience de ça.
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