[Football Manager] Que donnerait le foot sans les côtés ?

A l’occasion de la sortie de Football Manager 2018, Sport Interactive et UltimoDiez ont décidé de s’associer afin de vous présenter ce nouvel opus riche en nouveautés. Quelles sont les équipes les plus jouées ? Quels sont les plus beaux challenges à tenter ? Pourquoi préférer un jeu de gestion à un jeu de simulation ? et bien d’autres articles vous seront proposés afin de vous faire (re)découvrir le plus grand jeu de gestion footballistique du monde. 

Que donnerait le foot si l’on utilisait pas les côtés ? Ça peut paraître niais voire complètement stupide mais y a-t-on réellement réfléchi ? Évidemment, répondre à cette question est quasiment mission impossible car aucun coach ne veut se risquer à cela probablement à raison. Étudier les réactions des blocs équipes est donc impossible en l’état des choses. Pour cette raison, on allume l’ordi et on lance Football Manager !

Le foot sans les côtés, comment ça marche ?

En bons petits joueurs qu’on est, on lance une carrière avec le Real Madrid. Mal en point cette saison, c’est néanmoins l’équipe qui dispose du plus gros vivier de très bons joueurs dans l’entre-jeu avec Modric, Isco, Kroos et même des gros potentiels comme Ceballos ou Kovacic. En terme d’effectif, on est donc bien fourni. A cela, on ajoute l’achat de Chiellini qui sera placé en patron de la défense entre Ramos et Varane.
Concernant le dispositif, on opte pour un 3-5-2 avec une sentinelle, deux relayeurs et deux 10 ; original. La compo s’organise autour de : Navas, Ramos-Chiellini-Varane, Casemiro-Modric-Kroos-Isco-Asensio, Cristiano-Benzema. On utilisera également des consignes privilégiant largement le jeu dans l’axe afin de ne pas trop déborder sur les côtés (mdr).

  

Et on se retrouve à la fin de la saison !

Alors, ça se tente ou pas ?

Bon, les résultats sont en demi-teinte à vrai dire. En championnat, le Real se contente d’une deuxième place à 5 points du FC Séville qui est champion et à trois points devant le Barça. En Ligue des Champions, élimination en quarts de finale contre le PSG qui s’est ensuite fait sortir par le Barça en demies. Coïncidence ? En Copa del Rey, bilan plus positif puisque le Real Madrid a remporté la compétition en écrasant Villareal 4-0. Une saison mitigée sur le plan européen mais vraiment pas mauvaise au niveau national.

Dans le jeu, le fait d’avoir le ballon pousse l’adversaire à défendre intégralement dans l’axe ce qui rend la tâche plus facile en raison des joueurs de qualité dont dispose le Real. Cela suppose donc qu’il faut que le Real mette le pied sur le ballon et contrôle le match. Ainsi, le match le plus abouti car correspondant à ces critères est sans aucun doute le deuxième match de la saison contre l’Atlético, où le Real est tenu en échec 2-2, la feuille de stats montre clairement cela et surtout les zones occupées lors des phases offensives et la heatmap : clairement les côtés pour le Barça et majoritairement l’axe pour le Real.

De même, jouer presque en tiki-taka au centre du terrain s’avère être très efficace notamment car il est difficile d’anticiper les passes en raison de la rapidité de celles-ci. L’avantage de disposer de dix joueurs dans la colonne vertébrale contre quatre à sept d’habitude permet des actions très structurées et propres où les pertes de balle sont peu nombreuses. On reste dans le thème du Real-Barça puisque c’est précisément sur ce match qu’une attaque placée à la suite de treize passes dans l’axe aboutit à un but, on étudiera que les six dernières passes.

Isco, déclencheur de l’attaque va être en mouvement tout au long de l’action pour emmener avec lui Iniesta, qui le marque en individuel et ainsi permettre un surnombre au milieu. Il donne ici la balle à Kroos.

Isco récupère donc la balle alors qu’Iniesta est déjà à la traîne derrière lui.

En continuant son mouvement, Isco la donne à Asensio qui est dos au but.

Asensio la remet à Kroos et on constate ici le travail d’Isco mais aussi d’Asensio : l’espace entre Kroos et Ronaldo est libéré, Kroos peut soit l’attaquer soit faire une passe à CR7.

Il passe donc la balle à Cristiano qui peut donner à Isco, toujours en course, à sa gauche ou se retourner pour être face au but.

Il se retourne et centre pour Benzema qui conclut.

Mais forcément, il n’y a pas que des points positifs. Premièrement, jouer dans l’axe avec des joueurs de cette qualité facilite grandement la tâche et il s’avère que très peu d’équipes peuvent posséder ce genre de joueurs de football.

Sur contre-attaque adverse, il est difficile de rester dans cette logique car cela dépend du système mis en place en face. Prenons l’exemple du match aller de Supercoupe d’Espagne contre Barcelone et analysons une contre-attaque du Barça qui a conduit à un but, justement en raison de cette obstination à jouer dans l’axe. D’abord, les joueurs sont agglutinés au centre et les ailiers sont libres et ont du champ.

Ici, on voit que le renversement de Messi sur Dembélé permet une ouverture totale du côté droit merengue.

Dembélé s’est donc avancé jusqu’à être en position de centre et la donne à Suarez, même si on voit clairement que le même problème qu’avant a lieu : l’ailier, en l’occurrence Messi, est seul, aussi bien devant lui qu’en retrait.

Suarez va ensuite s’emmêler les pinceaux mais parvient tout de même à s’en sortir. Les centraux ayant suivi Suarez, Messi est toujours seul.

Messi finit par tirer et marque, les défenseurs sont sur lui beaucoup trop tard.

Ensuite, on se rend rapidement compte que face à des équipes dans lesquelles les qualités individuelles des joueurs sont supérieures à celles d’équipes plus faibles, il est difficile d’exploiter correctement son jeu. En effet, lors des phases offensives, elles utilisent quasi-intégralement les ailes, ce qui étire le bloc de façon disproportionnée. Même après avoir récupéré le ballon, il suffit d’un pressing important pour que les joueurs ne se remettent pas en place : le dispositif ne tient plus et les joueurs se mettent à réutiliser les côtés.

Sur cette image, (match aller contre l’Atlético), on observe que Carrasco s’est totalement déporté sur son côté droit en emmenant quatre joueurs avec lui, qui quittent donc leur zone. Il y a alors un surnombre des Colchoneros au milieu alors que c’est justement le milieu qui est censé être le cœur du système mis en place. La défense n’étant composée que des trois défenseurs, cela a des répercussions sur elle. Effectivement, on peut voir le mouvement des deux joueurs de l’Atléti qui vont encore une fois créer le surnombre dans la surface en passant par l’axe.

En résumé, il apparaît clairement qu’il est trop tôt pour n’utiliser que l’axe car aucun système cohérent n’existe actuellement. Même de cette manière, il faudrait que toutes les équipes jouent le jeu de ne pas utiliser les côtés. Cela peut évidemment apporter des résultats, mais encore une fois, toutes les équipes ne sont pas aussi bien armées dans l’entre-jeu que le Real Madrid.

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4-4-2 losange et presunto comme exutoires.