[Coupe du monde] Nous, tsars de Russie

La Russie, plus vaste nation du monde, n’a jamais réussi à marquer de son empreinte le football mondial. Collectivement en tout cas, car individuellement la donne n’est pas tout à fait la même. En effet, à travers les décennies, plus ou moins récentes, le peuple russe a accouché de grands talents, de joueurs qui par leur talent et/ou leur aura ont symbolisé la grandeur et le prestige de ce pays. A leur manière, ces joueurs furent des exemples, des modèles tels les tsars à leur époque. Retour sur ces joueurs qui ont marqué l’histoire du football national russe, et ceux qui prendront la relève.

Lev Yachine, le rempart

Il est incontestablement l’un des joueurs emblématiques de la Russie, ou plutôt de l’URSS, ancêtre peu démocratique de cette dernière, ce qui leur fait un point commun au niveau du fonctionnement. Évoluant au poste de gardien de but, il a acquis une popularité certaine au fil des années, notamment grâce au fait qu’il reste et restera peut-être le seul et l’unique gardien à recevoir un ballon d’or, en 1963. Cela fait logiquement de lui l’un des meilleurs gardiens de l’histoire. Au-delà de ses qualités sur le terrain, il représente aussi un symbole de la loyauté en dehors du terrain, lui qui a gardé durant toute sa carrière les cages du Dynamo Moscou. Il représente à merveille l’univers soviétique de la propagande par les héros, tel Alekseï Stakhanov qui inspira le stakhanovisme par son travail acharné et sans relâche dans les mines de charbon.

Eduard Streltsov, talent gâché

Au même titre que Lev Yachine, Eduard Streltsov est considéré comme l’un des meilleurs joueurs soviétiques de tous les temps. Même plus, il aurait pu se voir décerner le titre de meilleur joueur du monde si son talent n’avait pas été entaché par une accusation de viol, qui en réalité était un complot organisé par le KGB en 1958. Cette affaire l’a éloigné des terrains pendant sept ans. Après quatre ans et demi de camps disciplinaires et une libération en février 1963, il rejoint son club formateur de Torpedo Moscou et évolue avec l’équipe réserve. C’est seulement en 1965 qu’il fait son retour en équipe première. Comme Lev Yachine, il est un exemple de loyauté, lui qui n’a connu que le Torpedo Moscou, avec un total de 99 buts en 222 matchs.

Sergueï Ignachevitch, le roc

Il est tout bonnement impossible d’évoquer la sélection nationale russe sans évoquer Sergueï Ignachevitch. En effet, le central qui a commencé sa carrière professionnel en 1998, date de la dernière victoire en coupe du monde de la France, est le joueur qui compte le plus de sélections de l’histoire du football russe, avec un total de 120 sélections. Autre preuve de loyauté, il porte aussi le maillot du CSKA Moscou depuis plus de dix ans, lui qui a rejoint ce club emblématique de la capitale russe en 2004. Là-bas, il a remporté de nombreux championnats nationaux mais surtout un trophée européen, la coupe UEFA en 2005, lorsqu’il était capitaine de l’équipe.

 

Aleksandr Golovin (Crédit photo: goal.com)

 

Aleksandr Kerjakov, l’immense buteur

Plus récemment Aleksandr Kerjakov est celui qui a fait vibrer le cœur des russes, qui y a créé une faille pour y entrer. Malgré son petit gabarit, il a réussi à s’imposer sur le front de l’attaque, que ce soit en Russie ou en Espagne. Il a écrit la majeure partie de son histoire du côté du Zénit. En effet, c’est là qu’il a débuté sa carrière en 2001. Après cinq ans de bons et loyaux services, il se laisse tenter par l’aventure européenne du côté de Séville. Cependant, l’aventure tourne court au but d’une saison. Il fait alors son retour en Russie sous les couleurs du Dynamo Moscou. Encore une fois, loin de son Zenit, le goût du plaisir n’est pas le même. C’est pourquoi en 2010 il prend la décision de signer un nouveau contrat en faveur de son premier club pro et de revêtir le maillot bleu ciel. Sa popularité, Aleksandr Kerjakov l’a surtout gagné en sélection nationale. En effet, il en reste à ce jour le meilleur buteur avec trente buts, qu’il a inscrit de ses premiers pas en 2002 à ses adieux en 2015.

Aleksandr Golovin, la relève

Que les citoyens russes se rassurent, la relève de ces grandes figures est bien présente et arrive plus vite que prévu, en la personne d’Aleksandr Golovin, jeune milieu de terrain prometteur du CSKA Moscou. Très exactement, il évolue au poste de milieu récupérateur droit, mais peut aussi occuper les postes d’ailier dans un 4-3-3. Sa vision du jeu et son sens du placement font de lui ce joueur tant polyvalent que dangereux pour celui qui l’aura au marquage. Il possède aussi une grande qualité de passes, qui lui permet de réaliser de nombreuses passes décisives lorsqu’il évolue sur un côté, bien qu’il soit plus à l’aise au milieu de terrain. Enfin, il possède une qualité de dribbles impressionnante, ce qui lui permet d’éliminer son vis à vis au milieu de terrain pour s’ouvrir le jeu. Incontestablement, il sera la révélation et l’un des atouts majeurs de cette sélection pendant la coupe du monde 2018, qu’il disputera à domicile, devant les yeux du football mondial. L’occasion pour lui de s’affirmer et de prendre peut-être son envol pour l’Europe, alors que des clubs comme Newcastle, Southampton ou encore Chelsea se sont renseignés sur le prodige russe.

Crédit photo: Grigoriy Sisoev / Sputnik

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