Les saisons passent et la Bundesliga compte parmi ses rangs toujours plus de talents. Et ils ne sont pas seulement Allemands mais viennent de toute l’Europe voir plus loin. Depuis quelques semaines, nous vous avons présenté plusieurs de ces pépites dont Kai Havertz, Jadon Sancho, Florian Neuhaus ou encore Weston McKennie. Aujourd’hui, c’est un talent danois qui est mis à l’honneur en la personne de Jacob Bruun Larsen.
Le plus au sud des trois pays scandinaves voit, encore une fois, arriver une belle génération. Certes loin de rivaliser avec les géants d’Europe, elle reste plaisante et pourrait potentiellement jouer les trouble-fête dans les diverses compétitions d’ici quelques années. Bien que cela reste au conditionnel, une présentation de ces jeunes pousses peut s’avérer intéressantes pour la suite des évènements. La plus connue d’entre elles est sans doute Kasper Dolberg. Les noms de Mikkel Duelund (Dynamo Kiev) ou Philip Billing (Huddersfield Town) sont peut-être passés sous vos yeux également. Tout comme celui de Jacob Bruun Larsen, l’un des artisans du brillant début de saison du Borussia Dortmund.
Né en 1998, le jeune homme originaire de Hornbæk (Nordsjælland) a d’abord tapé dans le ballon du côté du club de Lyngby (NDLR : prononcé Lungbu), petite située au nord de la capitale danoise. Il l’a fait jusqu’en 2015 son Sjælland natal pour le Borussia Dortmund. Une décision qui n’a sans doute pas été simple à prendre mais il ne le regrette pas visiblement.
Tout récemment, il est revenu sur ce choix dans l’émission danoise « Sat af » : « Je pense que Dortmund était le meilleur [choix] pour moi ». Il parle aussi d’un intérêt de Liverpool et du PSV principalement mais il a préféré se tourner vers l’Allemagne notamment parce que la mentalité et le rapport au travail est ce qui l’attirait le plus. Aujourd’hui, force est de constater que ce choix-là était le bon.
Le jeune homme a donc quitté le Danemark et sa famille à l’hiver 2015 pour arriver à Dortmund, chez les U17. La saison suivante, il se retrouve avec l’autre diamant débauché par les Schwarzundgelb : Christian Pulisic. Les deux joueurs, mais pas que, font alors les beaux jours des U17 puis des U19. Cette génération-là va être sacrée championne d’Allemagne dans chacune des catégories citées.
Le groupe BVBJugend (à retrouver sur Twitter ou Facebook avec ce même pseudo) qui travaille sur tout ce qui concerne l’académie du club revient d’ailleurs pour sur cette période : « Il était vraiment important pour les équipes de jeunes. Il était membre de la « génération dorée” comme on l’appelle à Dortmund avec des joueurs comme Passlack, Pulisic et Burnic. Il a remporté le championnat U17 une fois, et deux fois celui chez les U19. Durant sa deuxième saison avec les U19, il a inscrit 20 buts en 17 matchs et réalisé 13 passes décisives. Mais malheureusement il a loupé les matchs finaux [NDLR : les phases finales nationales] à cause d’une blessure ». Le cas du danois est également évoqué : « Pendant sa période au sein de l’académie, il n’est pas hautement considéré comme Pulisic par exemple car ce dernier avait quelque chose de spécial dans son jeu. Larsen était un joueur au style épuré avec une bonne finition sans pour autant être spectaculaire. Il était alors difficile de savoir comment il allait évoluer. Pour être honnête, peu de fans pensaient possible le développement qu’il a connu cet été. »
L’évolution du jeune homme n’a donc rien de particulière mais elle va pourtant se heurter à un mur assez rapidement.
Avant d’être titulaire avec l’équipe première en Bundesliga ou en Ligue des champions, le jeune ailier gauche a subi les changements d’entraîneurs au cours de la saison dernière. Les blessures ont également été un vrai problème pour lui. Ceci l’a amené à être prêté au VfB Stuttgart au cours de l’hiver dans l’espoir de gagner du temps de jeu. Là-bas, il a retrouvé le premier entraîneur qu’il a connu chez les jeunes au BvB en la personne d’Hannes Wolf. Cela aurait pu être parfait pour lui afin de gagner du temps de jeu, toutefois le limogeage du jeune entraîneur fin janvier 2018 a une nouvelle fois fait changer la donne.
Bruun Larsen s’est de nouveau trouvé dans une situation précaire. Durant son prêt à Stuttgart il n’aura joué que quelques minutes. De ce fait, sur la saison 2017/2018, il a pris part à 12 petits matchs seulement. Un faible total pour un jeune joueur. Ceci dit, cette saison douloureuse couplée à l’arrivée de Lucien Favre à Dortmund lui a donné l’envie de se battre. Comme s’il prenait un nouveau départ. Ce qui le pousse lui et le club à ignorer l’offre importante du VfB Stuttgart pour s’entacher les services de l’ailier.
Au cours de la pré-saison, Jacob Bruun Larsen du haut de ses 19 ans fait forte impression. Il monte en puissance et son envie de réussir saute aux yeux. Et son entraîneur le sait bien. L’international danois U21 ne loupe pas un seul match cette fois et il paraît endurci par la saison précédente. Finalement, il devient clair qu’il peut prétendre à une place de titulaire.
Et cela arrive vite, tout comme l’inscription de son nom sur le tableau du score du Westfalenstadion. Face à Nuremberg, sur un service parfait de Christian Pulisic, le Danois inscrit un très beau but. Un lob depuis un angle relativement fermé. Étourdit pas la joie, il saute dans les bras de celui avec qui il a évolué depuis son arrivée à Dortmund. Comme un symbole. Très rapidement ensuite arrive le but en Ligue des champions, face à l’AS Monaco, un but lui permettant de devenir le plus jeune danois à inscrire un but en phase de groupes de la Ligue des champions depuis Christian Eriksen.
Finalement, ce qui qualifie mieux le droitier, c’est sa simplicité et son efficacité. Un jeu épuré qui plaît à Lucien Favre qui lui offre du temps de jeu. Depuis le début de la saison, il en est déjà à sept matchs toutes compétitions confondues, un beau total pour un si jeune joueur. Mais lui comme les autres jeunes le rendent bien au technicien suisse.
D’ici quelques mois, Jacob Bruun Larsen évoluera peut-être avec les A danois ou alors il continuera à évoluer du côté des U21 en prenant part au championnat d’Europe. Mais une chose est sûre, il continuera à s’amuser sur les terrains, dans un style bien moins clinquant que celui de Jadon Sancho mais pas moins efficace.
Crédit photo : Ina Fassbender / AFP