Une nouvelle page à écrire pour Bonaventura

Il est sans doute l’un des joueurs les plus appréciés du championnat de par son exemplarité et ses qualités de footballeurs. Après six ans passés du côté de Milan, Giacomo « Jack » Bonaventura rejoint son sixième club et s’engage avec la Fiorentina. Une nouvelle aventure pour l’international italien qui a tout pour retrouver ses meilleures sensations.

Lueur d’espoir dans l’obscurantisme milanais

Lorsque Bonaventura rallie le club lombard en 2014, il rejoint une équipe en pleine crise sportive. Six ans plus tard, le milieu italien est l’un des meilleurs coups réalisés par les dirigeants milanais ces dernières années. Après six ans de bons et loyaux et services à l’Atalanta (prêté à Pergocrema en 2009 et à Padova en 2010), le natif de San Severino Marche doit alors franchir un cap. Au début de la décennie, la Dea n’est pas celle que l’on connaît aujourd’hui. Elle évolue dans l’élite depuis 2011 et est en pleine reconstruction. Une reconstruction dont Bonaventura a été un artisan fondamental. Pour 10 millions d’euros, il quitte son club formateur, mais reste en Lombardie.

À seulement 53 kilomètres, Bonaventura va très vite s’imposer comme titulaire indiscutable. Du haut de ses 25 printemps, le milieu débloque même son compteur dès son deuxième match contre Parma (5-4). Un match dont beaucoup se souviennent par le somptueux exploit d’un certain Jeremy Menez. Milieu complet et moderne très à l’aise balle au pied, que ce soit pied droit et pied gauche, Bonaventura devient le chef d’orchestre de cette équipe. D’abord sous les ordres de Pippo Inzaghi (2014-2015) puis de Mihajlovic (2015-2016). Un joueur complet qui lui permet d’être à l’aise aussi bien au milieu qu’en attaque sur l’aile gauche.

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Il est indispensable de rendre à Jack ce qui appartient à Jack. Bonaventura évolue alors dans le Milan le plus morose des trente dernière années. Une période où il sera l’une des rares satisfactions avec Donnarumma, Romagnoli ou encore Suso. C’est vraiment lors de la saison 2017-2018 que le numéro 5 lombard est au sommet de son art. Sous les ordres de Gattuso, il disputera pas moins de 47 matchs pour 9 buts et 4 passes décisives. Utilisé comme mezzala, il enchaîne les masterclass permettant à ses coéquipiers comme Suso, Calhanoglu ou Pasalic – lors de la saison précédente – de se sublimer. Mais malheureusement, il doit trop souvent rattraper les erreurs de ses compères du milieu Kessie ou Biglia, donnant la fâcheuse impression que le milieu rossonero reposait exclusivement sur le numéro 5.

Dans un Milan aussi faible, Bonaventura pouvait difficilement faire plus. Avec cette équipe limitée, il remportera tout de même la Supercoupe d’Italie en 2016 contre la Juve (1-1 puis 5-4 aux Tab). Un match durant lequel Captain Jack inscrira le but de l’égalisation.

Une fin d’aventure délicate

Durant ces six saisons, Bonaventura a fait preuve d’une grande malchance, subissant pas moins de 11 blessures. Touché, mais pas coulé, il est toujours parvenu à retrouver les pelouses. Mais sa blessure au genou survenue le 27 novembre 2018 était sûrement celle de trop. Une blessure qui l’a éloigné des terrains durant la quasi-totalité de la saison 2018-2019. Un exercice durant lequel il ne disputera que dix matchs. L’international italien essaie de retrouver ses meilleures sensations mais c’est difficile. La saison écoulée, l’explosion à son poste de Bennacer et de Rebic le cantonnent à un rôle de remplaçant.

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Une blessure qui va directement impacter son avenir à Milan. L’exercice 2019-2020 se clôture et les dirigeants décident de ne pas prolonger Giacomo Bonaventura. Sa condition physique a pesé dans la balance, mais aussi son âge (31 ans). Le Milan rentre dans un énième nouveau projet dont l’objectif est de miser sur la jeunesse. Il est donc prié de faire ses bagages. Une fin d’aventure crispante que le principal concerné regrette dans les colonnes de l’hebdomadaire Sportweek : « Je pouvais encore donner beaucoup (…) mais j’ai compris que les choses avaient changé quand je me suis blessé au genou (…) Un club qui a confiance en vous, il vous propose une prolongation dès votre retour sur les terrains mais ça n’a pas été le cas». Sa sortie en larmes lors de son dernier match contre Gagliari (3-0) montre son attachement envers le club. Un joueur qui a tout donné durant six ans et qui restera dans le cœur des tifosi rossoneri.

Cap sur Firenze

Alors libre, les propositions sont nombreuses pour s’attacher les services du milieu de la région des Marches. Et à ce petit jeu, c’est la Fiorentina qui a eu le dernier mot. Le club toscan signe l’ancien milanais gratuitement pour un contrat jusqu’en 2022. Daniele Prade, le directeur sportif, explique à TUTTOmercatoWEB.com les détails de ce transfert: « Bonaventura a discuté avec son agent Mino Raiola, avec qui nous étions en contact. Il nous l’a alors proposé. J’en ai discuté avec Commisso et Iachini et en seulement quatre jours, le dossier s’est finalisé. C’est un milieu qui nous apportera expérience et maturité ». Une nouvelle fois, la Viola réalise un recrutement malin.

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En Toscane, Bonaventura a tout pour vivre une seconde jeunesse. Avec un projet très ambitieux et une équipe composée d’excellents joueurs, le milieu italien endossera le costume de cadre. En effet, cette Fiorentina a dans ses rangs de nombreux joueurs talentueux (Chiesa, Castrovilli, Vlahovic, Ranieri, Cutrone, Kouame, …) que l’ancien lombard prendra sous son aile, et particulièrement Castrovilli. Ce dernier s’est relevé la saison passée et doit désormais confirmer les nombreux espoirs placés en lui. Avec Bonaventura à ses côtés, le numéro 10 florentin sera mis dans les meilleures dispositions pour y parvenir.

Un rôle de cadre certes, mais Bonaventura vient surtout pour s’imposer comme titulaire. Une mission qui sera loin d’être facile tant la concurrence sera rude au milieu : Duncan, Castrovilli, Amrabat, Valero, Montiel. Titulaire lors de son premier match contre le Torino (1-0), Bonaventura a réalisé une solide prestation. Juste techniquement et intelligent dans ses choix, il marque des points importants. À 31 ans, Captain Jack a encore beaucoup d’ambitions: s’imposer comme un titulaire ,retrouver son meilleur niveau et aider cette Fiorentina à retrouver l’Europe après des dernières saisons décevantes. Autre objectif, la sélection nationale. Convoqué par Mancini lors du dernier rassemblement, alors qu’il était sans club, Bonaventura doit retrouver son niveau des années 2016-2018 pour espérer disputer l’Euro. Si son corps le laisse tranquille, alors le chef d’orchestre italien a toutes les cartes dans ses mains pour parvenir à ses objectifs.

Crédit photo: SUSA / Iconsport

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