[Tactique] Avoir le ballon c’est bien, savoir quoi en faire c’est mieux

Le match de Marseille contre le FC Porto, pour le compte de la 3e journée de la Ligue des Champions, a été une énième déception pour les supporters de l’OM. Pire que la défaite 3-0 contre les Portistas, c’est le néant tactique et le manque de créativité qui ont déçu les fans phocéens. Mais pourquoi Marseille a autant de mal à (bien) jouer et à se créer des occasions ?

L’attaque positionnelle en football (quand le bloc adverse est en place) est exactement comme la construction d’une maison. On construit étage par étage en commençant par le bas. Alors forcément si dès les fondations il y a des erreurs, peu de chance qu’on arrive jusqu’au toit.

Pour attaquer au mieux l’équipe adverse il faut attaquer dans l’axe, le cœur du jeu qui nous rapproche le plus du but adverse. Dans l’émission « 90 minutos con Pep » Guardiola explique cela : « En football il n’y a qu’une bonne manière d’attaquer : attaquer l’axe, à l’intérieur. Comme au basket, ils font le pick&roll et si c’est fermé là, oui ils cherchent l’extérieur. En football c’est pareil, tu attaques les joueurs d’axe. »

En France, on entend beaucoup de commentateurs ou consultant(e)s dire « il faut jouer long, ne pas prendre de risque. » Jouer long ne signifie pas « ne pas prendre de risque », ça signifie seulement déplacer le problème. Le mieux ne serait-il pas de résoudre le problème ? De trouver une solution pour que le ballon circule et arrive dans les 30 derniers mètres avec qualité et sécurité pour être dangereux ?

On va regarder comment Marseille (dé)construit ses attaques, comment Marseille essaie d’arriver dans ces fameux 30 derniers mètres si importants, et dans cette zone, entre le milieu et la défense adverse, qui permet de se rapprocher du but.

En une passe le pressing Portista peut-être effacé.

Mais malheureusement jouer vers l’avant demande du risque et du courage.

Beaucoup d’espace, mais peu de coéquipiers.

Une seule ligne de passe (et pas la plus simple) du coup ça balance

Le vide.

Si un joueur reçoit le ballon dans la zone indiquée,
Marseille effacerait 6 joueurs du FC Porto.

Comment ressortir le ballon quand il n’y aucune sortie ?

Pas d’options entre les lignes, forcément on balance.

Toujours le néant dans la zone de création, et 3 joueurs hors-jeu.

Personne en zone de création, encore et toujours.

Les joueurs les plus importants (tout du moins sur le papier) sont Thauvin et Payet, mais que peut-on exiger d’eux si l’on est incapable de les trouver dans de bonnes conditions, face au jeu et le ballon dans les pieds ? Trouver le chemin des filets est le but ultime, mais pour y arriver, il faut trouver les routes qui conduisent à la zone de vérité. Et ça, Marseille ne sait pas le faire.

Crédit Photo : Icon Sport

0