À quelques semaines du terme de la Ligue 1, l’OL a été mis en échec par le Stade de Reims à Auguste Delaune (1-1). Loin des belles intentions de la fin d’année 2020, les Lyonnais tournent au ralenti depuis la reprise. Pour Rudi Garcia, le besoin de trouver un plan B s’impose si Jean-Michel Aulas veut accrocher un huitième titre de champion de France dans son armoire à trophées.
Une équipe essoufflée
L’hiver passe, les beaux jours arrivent. À l’OL, la transition semble plus difficile et moins naturelle. Le rouleau compresseur du mois de décembre s’est en partie enlisé et depuis la reprise, les victoires faciles se compliquent. En effet, sur les onze dernières rencontres jouées depuis le 6 janvier, l’OL a déjà perdu 8 points, dont deux défaites. À l’inverse, sur un même nombre de matches donné, l’OL d’avant trêve restait invaincu avec seulement trois petits matches nuls. Le constat est loin d’être alarmant puisque les Lyonnais collent toujours au groupe de tête, et continuent leur marathon vers la première place. Cependant, Monaco a pu recoller à quatre longueurs et le PSG a pris un avantage de trois points (à la fin de la 28ème journée).
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La faute à qui ? La faute à quoi ? Comme souvent, les torts sont partagés. Certains peuvent pointer du doigt la gestion de Rudi Garcia. Très peu de turn-over dans une période où l’équipe est moins bien, et certains choix discutables à l’image du traitement de Maxence Caqueret ou de Melvin Bard. D’autres souligneront le manque de réalisme offensif. La défaite contre Montpellier (1-2) malgré 4xG peut en témoigner. L’ensemble de ces facteurs donne une fluidité réduite sur le terrain, et le jeu lyonnais n’est plus aussi séduisant qu’il y a deux mois en arrière. Les individualités, surtout offensives, se montrent moins tranchantes et plus empotées. Tino Kadewere accuse le coup depuis quelques semaines maintenant : deux petits buts sur la deuxième partie de saison et des choix pas dans le bon tempo. De l’autre côté, Karl Toko-Ekambi, mieux que son coéquipier, ne cartonne plus autant qu’avant : seulement trois réalisations (en Ligue 1) depuis janvier. En bref, l’OL n’est pas malade, mais les symptômes sont bien là.
L’utopie du 4-2-3-1
Alors comment prévenir une éventuelle dégringolade ? Comment guérir ce coup de mou ? Le vaccin est peut-être le changement de système. Si ce 4-3-3 façonné par coach Rudi a parfaitement fonctionné entre novembre et décembre, celui-ci dysfonctionne et donne moins d’assurance qu’auparavant. Changer de disposition à neuf matches de la fin est loin d’être une idée irrationnelle.
Mais quel système choisir ? Malgré un effectif talentueux, les possibilités ne sont pas indénombrables. Le peu de choix offensifs handicape Rudi Garcia dans une recherche d’alternative, d’où la solution trouvée de se reposer sur un milieu fort, porté par un Memphis Depay mettant sur orbite les deux ailiers. La défense à cinq n’a pas donné satisfaction en sortie de Final 8, et l’OL n’a pas besoin, pour une fois, de régler des soucis défensifs.
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Pour continuer à capitaliser sur le joueur-système Memphis Depay, la perspective du 4-2-3-1 semble être un bon compromis. Le capitaine hollandais serait évidemment en position centrale et pourrait venir tourner autour d’un buteur qui peut prendre plusieurs visages : Toko-Ekambi, Kadewere ou Slimani, tous en capacité de prendre ce poste là. Ensuite, afin de conserver une certaine maîtrise au milieu, l’option Aouar milieu gauche demeure possible, lui qui a déjà prouvé à ce poste les saisons précédentes. Enfin la projection d’un double-pivot pourrait faire revenir Maxence Caqueret dans le onze rhodanien. Son profil d’homme à tout faire et bon partout redonnerait un peu de vie dans une équipe en perte de vitesse.
Finalement, le 4-2-3-1 pourrait être une alternative au 4-3-3 qui se révèle inflexible et trop rigide, tant sa construction du trio offensif est complexe. Ce poste au coeur du jeu peut facilement être occupé par Memphis, Aouar, Paqueta voire Cherki. Memphis peut également occuper la pointe de l’attaque, et le milieu reste toujours interchangeable.
L’option Cherki
L’autre solution, sûrement moins contraignante qu’un changement systémique, s’appelle Rayan Cherki. Auteur d’un doublé et d’une passe décisive contre Sochaux samedi dernier en Coupe de France, son profil peut rendre bien des services à Rudi Garcia. S’il n’a pas été beaucoup utilisé cette saison (3 titularisations en Ligue 1), ses entrées en cours de match ont souvent apporté du dynamisme et de la folie (quand le match n’était pas plié d’avance…). La grosse force de Cherki réside dans son explosivité balle au pied. Il arrive à faire vivre le ballon et son équipe avec, donnant ainsi un rythme élevé dans la circulation du ballon. Étonnamment, c’est ce manque de vitesse qui fait défaut à Lyon aujourd’hui.
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D’autre part, ce manque de vitesse est doublé d’une perte d’imprévisibilité dans les 30 derniers mètres. Quand Memphis n’est pas à son meilleur niveau, la forme de « KTE » et Kadewere ne permet de faire des différences, ni en un contre un, ni par la passe. Bien qu’Aouar et Paqueta excellent toujours dans ces domaines, il manque quelqu’un pour faire ces différences plus haut. Là encore, l’issue est peut-être Cherki. Gros dribbleur, bonne frappe et aspirateur à ballon, de quoi donner plus de profondeur aux attaques lyonnaises. Non, Nabil Fekir n’a pas un frère caché, mais le jeune crack français peut tout autant apporter que l’ex-numéro 18 champion du monde.
Mieux vaut prévenir que guérir, c’est ce qu’on entend généralement. Et si l’OL ne veut pas tomber malade à quelques semaines du terme, il faudra peut être penser à une roue de secours.
Crédit photo : Icon Sport