La saison est terminée pour les clubs et pour l’Ultimo Gazette. L’heure est donc au bilan, avec la remise des récompenses. Quel joueur s’est le plus distingué au fil de nos numéros ? Qui a inscrit le plus beau but ? La cérémonie est ouverte.
L’Affiche
Cagliari 4-3 Parme
Comme la saison passée, notre Affiche élue ne voit pas deux géants du foot européen s’affronter. C’est même plutôt le contraire, puisque ce match du 17 avril dernier était un choc pour le maintien en Serie A. Un match fou, au scénario et à la dramaturgie exceptionnels, qui a vu Cagliari confirmer son incroyable remontée des bas-fonds de la zone rouge et quasiment condamner Parme par la même occasion. L’image de João Pedro consolant Jasmin Kurtic, ayant loupé une balle de match avant la remontée sarde à la fin du match, résume tout: le foot est parfois aussi magnifique que cruel.
Le Fuoriclasse
Robert Lewandowski – Bayern Munich
La saison de Robert Lewandowski pourrait se résumer simplement en deux petits mots. Trop fort. Vraiment trop fort. Dans la lignée de sa saison à 34 buts en 2019/2020, le Polonais a même augmenté la cadence puisqu’il a inscrit un total de 41 réalisations, le tout en seulement 29 rencontres. Robert est même allé chercher dans les livres d’archives de la Bundesliga pour rayer le nom de Gerd Müller au rang du plus grand nombre de buts sur une seule saison. Un record vieux de plus de 40 ans. Évidemment, ce serait manquer de respect à Lewandowski que de résumer son impact dans le jeu à un simple buteur plein de sang froid. Son expérience, sa technique ou encore sa vision du jeu lui permettent d’être un élément essentiel dans la tactique bavaroise.
Difficile tout de même de passer outre ce chiffre qui fait tourner la tête. Bien sur, le Bayern a terminé champion, bien sur, le Bayern a écrasé la concurrence en Allemagne. Ce n’est pas pour autant que l’attaquant munichois a été élu meilleur joueur de la ligue, récompense décernée à l’autre cyborg de la BuLi Erling Haaland. Alors si Robert Lewandowski a envie d’une petite récompense individuelle, il est le bienvenue chez Ultimo Diez pour récupérer son trophée de Fuoriclasse de l’année.
L’Ultimo XI
Thibaut Courtois – Real Madrid : Si Benzema a été amplement nommé comme LE joueur qui a porté le Real cette saison, Thibaut Courtois est assurément celui qui a tenu la baraque derrière quand toute la défense madrilène était à l’infirmerie. Des parades décisives pour prendre des points aux meilleurs moments et un nouveau statut de capitaine de la défense en l’absence de Ramos, il mérite bien sa place dans le XI.
Zeki Celik – Lille : Le latéral Lillois sort d’une grosse saison qui s’est achevée par un titre de champion tant attendu par les Lillois. De part sa présence sur les côtés et aussi son apport offensif grâce auquel il a inscrit des buts décisifs, le Turc est souvent revenu dans le débat pour le onze de la Gazette.
Thiago Silva – Chelsea : Après un début de saison difficile individuellement et surtout collectivement, Thiago Silva a bénéficié de l’arrivée de son ancien coach au PSG Thomas Tuchel pour se relancer complètement. Les performances d’O Monstro ont relancé Chelsea en championnat, lui offrant une place de choix dans cette défense aux accents de Ligue 1.
Guillermo Maripan – AS Monaco : Sa présence a de quoi étonner, mais il semblerait que les cinq buts du défenseur central aient pesé dans la balance. Il est le symbole de la très bonne forme de Monaco en 2021 où son apport défensif et sur coup de pied arrêté a lancé la machine monégasque le faisant venir à plusieurs reprises dans les pages de la gazette.
Borna Sosa : Des plus élégants arrières latéraux qu’on ait pu voir cette saison, mais aussi des choix les plus abrutis d’une carrière. On tenait à féliciter Borna Sosa pour sa masterclass sportive transformée en disasterclass nationale. Parce qu’à l’heure où la Croatie galère à trouver un latéral gauche digne de ce nom, monsieur préfère taper à la porte de la Mannschaft, sa mère étant allemande. Le tout sans vérifier s’il pouvait bien jouer pour les Allemands et devant revenir la tête basse devant la fédé croate. En plus de ça, les Vatreni misent sur un autre crack nommé Gvardiol pour combler son poste. Palmarès de sa saison : on l’appelle le Beckham de Stuttgart. Bah, c’est bien.
Maxime Lopez – US Sassuolo : Il n’aura peut-être pas été le plus marquant des joueurs de Sassuolo cette année. Eclipsé par les talents offensifs de l’équipe, goûtant parfois au banc… mais profitant régulièrement du talent de son compère Manuel Locatelli pour briller et faire briller l’équipe. Par ses immenses progrès, son amour du foot et ses grands sourires en interview, il aura marqué cette saison de l’Ultimo Gazette. Bienvenue parmi le plus prestigieux des 11.
Marcos Llorente – Atlético Madrid : Passé sous les radars du plus grand nombre, il est sans doute le meilleur milieu de Liga cette saison en plus d’avoir été le joueur déterminant du sacre des Colchoneros. 12 buts et 11 assists en 37 rencontres et dans le débat pour le onze de la Gazette tous les week-end ou presque, monstrueux.
Ilkay Gündogan – Manchester City : C’est la saison de la consécration pour le milieu allemand. Meilleur buteur de son club en championnat avec 13 réalisations, Ilkay a été l’élément décisif entre janvier et mars pour permettre aux Citizens de décoller au classement. Et s’il n’est apparu que deux fois dans les pages de la Gazette, c’était pour laisser un peu de place aux autres.
Patrick Bamford – Leeds : Il aura rendu fou plus d’un suiveur de la bande à Bielsa et jusque dans les hautes sphères de la rédaction. Finalement, il aura bien représenté l’esprit de son équipe. Parfois terriblement maladroit et rageant, mais n’en rendant que plus magnifiques les moments où tout a fonctionné. Il termine la saison avec 17 buts au compteur, 4e scoreur du Royaume derrière Kane, Salah et Fernandes, et avec un titre de Fuoriclasse fin octobre. Quelle aventure.
Robert Lewandowski – Bayern : Voir “le Fuoriclasse”
Lionel Messi – FC Barcelone : Une nouvelle saison où le petit Argentin doit sauver son club d’un désastre. Certes cette saison fut moins compliquée que la précédente, mais il n’en reste pas moins la solution miracle quand plus rien ne va. 38 buts et 14 passes décisives toutes compétitions confondues, sa 13e saison consécutive à plus de 30 buts. Voilà voilà…
Die Mannschaft
Sporting CP
Aucune défaite du début de saison jusqu’au moment d’un sacre attendu depuis 2002. C’est le parcours incroyable des hommes de Ruben Amorim. Avec ceci, vous prendrez bien un petit doublé ? Alors voici une Coupe de la ligue. A partir de ce constat, il n’y a pas grand chose à ajouter. Une élimination en 8e de finale de la Coupe du Portugal ? C’était un lundi, hors de la juridiction de notre Gazette. Laquelle n’aura donc jamais vu les Leões faire autre chose que confirmer leur invincibilité durant 9 mois.
Le Golazo
Gabriel Rojas – CA San Lorenzo
Le but de l’année paru dans la Gazette est l’oeuvre du jeune latéral gauche du Ciclón. Le geste n’a pas de sens, comme lui au moment de frapper la balle. Son incroyable retourné-fouetté-à l’arrêt-en extension a permis à San Lorenzo de faire la différence contre le CA Platense (victoire 4-2 au final). Un éclair de génie… et le premier but de sa carrière, rien que ça.
Le Mister
Christophe Galtier
Exit Burak, Benjamin André ou autres Mike Maignan. Le vrai artisan du titre, c’est lui. Christophe Galtier est passé en quelques saisons d’une équipe relégable à une équipe disputant la Ligue des champions pour en faire finalement une équipe championne de France. Et personne n’attendait son équipe à un tel niveau. Malgré un coup de moins bien pour entamer 2021, les Lillois ont repris leur marche en avant, profitant des points laissés en route par le PSG mais surtout d’une qualité de jeu formidable tout au long de la saison. Une qualité de jeu qui semaine après semaine rapprochait le LOSC du titre. Et s’il ne restera sans doute pas dans le Nord l’année prochaine, Christophe Galtier aura marqué de son empreinte la saison lilloise tout autant que celle de la Gazette. Bravo “Galette”.
La Déception
SSC Naples
Un titre promis à la Juventus, qui ne peut que s’incliner devant la performance hors-norme des Partenopei. Les étapes-clés de ce succès ? Faire reporter le match aller de championnat à Turin, le perdre en fin de saison, perdre entre temps la Supercoupe face au même adversaire, et enfin offrir à cet ennemi historique un sauvetage inespéré en s’auto-excluant du top 4 sur un match nul piteux à domicile contre le Hellas Vérone lors de la dernière journée. Pas besoin pour Aurelio De Laurentiis de retourner se consacrer à ses affaires dans le cinéma, il tient déjà le scénario de l’année au Napoli.
La Décla
Sinisa Mihajlovic
Début décembre, le coach de Bologne ne cherchait pas la victoire, non. Il cherchait une taupe. Alors que son équipe enchaîne les matchs en 4-2-3-1, il tente un coup de bluff et travaille en 3-4-1-2 à la veille d’affronter l’Inter. Son objectif n’est pas de bluffer les Nerazzurri, mais de trouver qui fait tout fuiter à la presse transalpine, alors qu’aucune caméra n’était présente lors des entraînements. En conférence de presse on lui demande s’il va changer de dispositif ? Il répond :
“J’ai juste fait ça exprès pour trouver qui parlait à la presse. Et je vous jure que si je le trouve je le plaque au mur et je mets fin à sa carrière. Il n’y avait que nous et aujourd’hui tout sort dans la presse donc je vais le trouver. Oh je vous assure que je vais le trouver.”
Mihajlovic a peté un cable en conférence de presse hier
"J'ai fait croire que je changerais de tactique seulement pour retrouver le joueur qui parle à la presse, quand je l'aurais trouvé et je vous jure que je le trouverais, je le colle à un mur & je mets un terme à sa carrière" pic.twitter.com/OcfphNxoW7
— FrSerieA (@FrSerieA) December 5, 2020
Malheureusement, on n’aura jamais eu le fin mot de l’histoire concernant la taupe du vestiaire…
Le Dérapage
Bundesliga x BeInSports
Pourtant pas réputé pour être le championnat le plus folklorique, la Bundesliga nous aura offert de très belles séquences de jeu mais aussi d’incroyables dérapages. En un mois, on en a recensé deux absolument exceptionnels. À commencer par le tacle de Paulo Otavio (Wolfsburg) complètement fou, qui revient super en retard sur Munas Dabbur (Hoffenheim) totalement seul puisque son gardien est monté sur le dernier corner. Le Brésilien revient pleine balle et vient tacler les deux pieds vers l’avant, provoquant le désespoir du commentateur : “Oh non, oh c’est pas beau du tout… Bah oui c’est rouge ça c’est certain…”
Le geste à 4’00 » de vidéo
Deux semaines plus tard, la récidive. Cette fois-ci sur un but gag absolument somptueux que nous offre l’Union Berlin. Robert Andrich, très légèrement sous pression des joueurs de Francfort, décide de faire une passe en retrait vers son gardien. Sauf que celui-ci était sorti de ses cages, court vers son but, tombe et voit le ballon envoyé par son coéquipier filer au fond des filets. Le tout célébré avec une petite musique classique, morceau choisi par l’Eintracht pour fêter ses buts. Un moment d’anthologie. En exclusivité sur BeInSports.
Le geste à partir de 1’40 » de vidéo
Le Contre-Pied
La Liga enneigée
Une séquence digne d’une banter era à elle seule. Début janvier la tempête Filomena qui couvre Madrid de dizaines de centimètres de neige, offre des scénarios rocambolesques en Liga. D’abord les joueurs de Bilbao qui ne peuvent atterrir à Madrid pour jouer l’Atlético et doivent faire demi-tour, puis les joueurs du Real Madrid bloqués 3h dans un avion sur le tarmac de l’aéroport finissant par décollé mais dans un vol suivi en direct par 36 000 personnes, enfin le Rayo Vallecano a la bonne idée de rejoindre Miranda en bus pour un match et les joueurs finissent par pousser les voitures bloquées sur l’autoroute. Tout ça dans une journée. Le lendemain rebelote, le match du Real se joue à Osasuna après avoir déneigé le terrain à coup de lampes UV durant 7h, puis la Liga envoie des “4×4” chercher les joueurs de Getafe chez eux… mais ce ne sont que de simples Uber et ils se retrouvent à devoir pousser leurs taxis. Puis il y a Yannick Ferreira-Carrasco avec Lemar, Llorente et Vrsaljko qui débarquent à l’entraînement en vieille Fiat Panda, prêtée par un voisin parce qu’elle “tient bien sur la neige”. On aura pas vu du grand football, mais on se sera bien marré.
https://twitter.com/AtletiFRComps/status/1347892633650286593
https://twitter.com/RayoVallecano/status/1347638563089879040
https://twitter.com/Atletico_Fra/status/1396890016379543556
Le Geste
Marcus Rashford
Nommé membre de l’Empire britannique pour ses belles œuvres, Marcus Rashford continue les passes d aux enfants pauvres et les tacles glissés au gouvernement anglais. Ayant lui-même été de ces enfants nourris par l’aide alimentaire, il ne tolérait pas voir celle-ci s’arrêter avec la pandémie. Il fait donc plier le gouvernement conservateur de Boris Johnson une première puis une seconde fois, revenant à la charge sur ses réseaux sociaux quand il découvre que les dotations faites aux familles sont largement en dessous de ce qui est promis. Salué unanimement dans toutes les enceintes anglaises, l’attaquant qui s’apprête à jouer l’Euro après avoir perdu la Ligue Europa a déjà remporté sa plus grande victoire : remplir les ventres des minots qui ont faim.
https://twitter.com/CanalFootClub/status/1325513547909050371
Le Chiffre
60
Le monde du foot aurait sans doute aimé que le 60e anniversaire de Diego Maradona ne soit qu’une belle fête. Ce fut le cas, et les festivités menées autour de Diego furent à la hauteur du personnage, dans son club du Gimnasia entre autres. Malheureusement, le sort a voulu à peine quelques semaines après que l’on s’en rappelle comme étant le dernier. Impossible de revenir ici sur l’intégralité des évènements et hommages ayant suivi dans le monde du foot. Parfois, quelques images suffisent à tout dire.
https://twitter.com/DiarioOle/status/1332005383624400902
https://twitter.com/DidierRoustan/status/1333797275454246912
La Tribune
Spartak Moscou
Voilà une récompense qui restera en Russie, mais changera de main. Propriété du Zenit la saison dernière, l’award de la meilleure Tribune ira au Spartak Moscou pour cette fois. Un trophée gagné à la régularité mais aussi et surtout pour les tifos aperçus lors de la confrontation directe entre les deux clubs dans le stade du Spartak début octobre (1-1).
#spartakmoscow #fcsm #spartak #zenit #ultrastifo #ultras | Spartak Moscow – Zenit 03.10.2020 https://t.co/l2sTusHDuQ pic.twitter.com/ZLtPIYOLYA
— Ultras-Tifo (@UltrasTifo) October 4, 2020
La Belle Histoire
Etienne Green
Dans une saison compliquée pour les Stéphanois, il y en a un qui voit la vie en rose. Ou plutôt en vert. Le nouvel espoir des buts de Saint-Etienne s’appelle Etienne Green. Ce n’est pas qu’une simple coïncidence. De parents franco-anglais, le gardien tient bien son prénom de la ville dans laquelle il vit depuis tout petit. Pour le nom de famille en revanche, le hasard fait bien les choses. Au club depuis ses neuf ans, il est le quatrième gardien des Verts en début de saison. Il dispute sa première rencontre face à Nimes le 4 avril dernier. Depuis Mickael Landreau, aucun gardien n’avait arrêté de pénalty pour sa première en Ligue 1. Green ne quittera plus le onze de départ jusqu’à la fin de la saison, disputant huit matchs pour quatre victoires et sept buts encaissés, dont trois face au PSG. Il est le monsieur plus de la fin de saison des Verts qui obtiennent leur maintien non sans difficulté. Pour le récompenser, il est appelé dans le groupe des Bleuets pour la phase finale de l’Euro U21. Il est là Saint-Etienne.
Photos: IconSport