Malheureusement, en dépit du nom qu’elle porte, la Coupe du « Monde » ne peut accueillir toutes les nations du globe terrestre. Et cela provoque donc, lors de chaque édition, des heureux, et des inconsolables. Focus sur les quatre pays qui vont nous manquer en juin prochain, ou que l’on aurait adoré voir participer.
1 – Le pays de Galles
Mais qui peut oublier si rapidement les frissons que cette nation nous a procurés lors du dernier Euro en France ? Sortis premiers de leur poule devant l’Angleterre, les Dragons étaient déterminés à montrer à l’Europe entière qu’ils n’étaient pas là pour faire de la figuration. Avec des Joe Allen, Aaron Ramsey, Gareth Bale, Ashley Williams et Robson-Kanu au meilleur de leur forme, les hommes de Chris Coleman se sont montrés quasi inarrêtables. Une victoire étincelante 3-1 face à la Belgique d’Eden Hazard en quarts de finale après avoir mis en touche l’Irlande du Nord au tour précédent, et voilà qu’on les retrouvait en demi-finale de l’Euro. Merde, quand même ! Comment ont-ils pu rater leur qualif’ pour la prochaine Coupe du Monde ? Quand on sait que leur dernière et unique participation remonte à 1958, à l’époque où un certain John Charles faisait le bonheur des Wales… Depuis, nada. Les coéquipiers de Gareth Bale ont totalement craqué lors de ces éliminatoires, l’emportant à 4 reprises seulement en 10 matchs. La Serbie (qualifiée d’office) et l’Irlande (barragiste) terminent donc en tête de ce groupe pourtant plus qu’accessible, et privent le pays de Galles et ses quelques stars de nous faire à nouveau vibrer dans quelques mois. « La nation toute entière sera endeuillée parce que cette insaisissable Coupe du Monde nous est encore passée devant » indiquera le sélectionneur gallois après la tragique défaite des siens face à l’Eire lors du dernier match (0-1).
Dommage, nous on avait déjà adopté leur équipe ainsi que leurs fans !
2 – Les Pays-Bas
Bah ouais les gars, évidemment. Les « Oranjes ». Leurs marées humaines en total délire qui remplissent leurs fan zones. Leur capacité à se transcender lors de chaque grande compétition internationale… Et puis dans l’histoire du foot, les Pays-Bas, c’est quand même quelque chose ! Trois finales de Coupe du Monde (1974, 1978, 2010), un Euro remporté en 1988… Bergkamp, Cruyff, Kluivert, Seedorf, Sneijder, Kuyt… Bref, c’est pas Saint-Marin quoi… Avec tout le respect qu’on leur doit, évidemment ! Mais là, l’absence des Néerlandais va quand même faire tout drôle. Ake, Van Dijk, Cillessen, Janssen, Wijnaldum, Depay, le bon vieux Robben… La nouvelle génération associée aux quelques anciens nous promettait pourtant une bonne recette. Il y a deux ans, après que les Oranjes soient passés totalement à côté de leur qualification pour l’Euro 2016, grand nombre de spécialistes trouvaient inimaginable de ne pas les voir se relever et ainsi être absents de la CDM 2018. Seulement voilà, un enchaînement de trois sélectionneurs différents, des éliminatoires trop justes, une incapacité à l’emporter face aux gros, et cela donne une Suède qui leur passe devant et rafle la deuxième place au nez et à la barbe des Oranjes dans le sprint final. C’est comme ça, c’est le jeu. Un jour les Hollandais reviendront plus forts que jamais. Avec, pourquoi pas… Un certain Arjen Robben sur le banc ?
3 – Le Chili
Pas d’Alexis Sanchez ni d’Arturo Vidal au prochain mondial. Pas de Chili tout court, d’ailleurs, car nombreuses sont ses « stars », ses joueurs au sang chaud, que l’on aime voir jouer dans les grandes compétitions et qui seront cette fois-ci aux abonnés absents. Depuis les fondations solides installées et ancrées dans le football chilien par un certain Marcelo Bielsa depuis 2007, le pays n’avait plus connu pareille désillusion. Alors assurément, comme toujours, la poule « Amérique du Sud » était plus que relevée. Mais les hommes de Juan Antonio Pizzi ne s’attendaient certainement pas à finir 6èmes, et encore moins derrière le Pérou. Quatrième et virtuellement qualifiée au coup d’envoi de l’ultime match face au Brésil, la Roja, double vainqueur en titre de la Copa América, aura totalement sombré face à une Seleção bien trop supérieure (défaite 3-0). Pourtant, une défaite par un but d’écart, un nul ou une victoire les qualifiaient pour la Russie 2018. Une fin de parcours catastrophique pour les coéquipiers de Claudio Bravo qui ont subi trois défaites lors des quatre dernières journées. Après avoir battu l’Espagne (championne du monde en titre) lors des phases de poule de la Coupe du Monde 2014, et avoir frôlé l’élimination du Brésil en huitièmes après une défaite malchanceuse aux tirs aux buts, l’absence du Chili soulagera forcément quelques grandes nations. De notre côté, on les regrette déjà. Leur jeu offensif, physique et technique aurait une nouvelle fois été un régal pour la planète entière !
4 – La Syrie
« Je m’excuse auprès du peuple syrien au nom de mes équipiers, nous voulions donner du sourire et de la joie aux Syriens ».
C’est par ces mots que l’attaquant Firas al-Khatib regrettait la non-qualification des siens après avoir buté sur l’Australie lors du match retour des barrages de la zone-Asie (défaite 2-1 en prolongation). Alors que la Syrie connait actuellement le plus fort pic de violence depuis la bataille d’Alep en 2016, il est indéniable qu’une qualification pour la prochaine Coupe du Monde aurait apporté une petite lueur de bonheur à tout ce peuple qui souffre depuis tant et tant d’années. Qualifiés pour la première fois de leur histoire pour les barrages d’une Coupe du monde en terminant 3èmes de leur groupe à égalité de points avec l’Ouzbékistan, les Aigles de Damas sont passés tout proches d’un exploit historique. Et même à un poteau près, trouvé sur coup-franc par celui que l’on surnomme le « Zlatan syrien », Omar al-Soma, à la 120ème minute de jeu. Si le ballon rentrait, les portes de la Russie s’ouvraient. Mais le destin en aura décidé autrement et c’est bel et bien l’emblématique et audacieux attaquant Australien Tim Cahill, auteur d’un doublé, qui enverra les siens vers le barrage intercontinental. Une chose est certaine, la Syrie peut sortir la tête haute, elle qui a tenu tête à l’aller comme au retour au vainqueur de la dernière coupe d’Asie, et qui a réalisé un parcours que l’on peut même qualifier d’héroïque, sans avoir pu disputer le moindre match à domicile, son pays étant toujours ravagé par la guerre.
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