Elle ne fait pas sortir un lapin d’un chapeau, mais la Coupe de France n’en est pas moins magique. On apprécie les exploits du petit poucet, ce club amateur qui élimine équipe de Ligue 1 après équipe de Ligue 1. Retour sur les plus belles épopées des petits clubs en Coupe de France depuis l’an 2000.
Calais 2000
Un club amateur en finale, ce n’est pas commun. Ça n’était plus arrivé depuis 20 ans et l’US Orléans. Alors que la France célèbre encore sa Coupe du monde, le Calais RUFC, club de CFA (D4), réalise une prouesse. Vainqueurs du LOSC (L2) en trente-deuxièmes de finale, les Rouges et Or se payent deux clubs de l’élite juste avant la finale : d’abord Strasbourg, puis le champion de France en titre, Bordeaux. En finale, devant 78 717 spectateurs, Calais s’incline cruellement 2-1 contre le FC Nantes, sur un penalty litigieux à la dernière minute de Sibierski. Qu’importe, le parcours restera dans les mémoires. Pour preuve, en 2008, le nouveau stade du club est baptisé « Stade de l’Épopée » en référence à ce feuilleton. Le club a malheureusement disparu en septembre 2017, mais son histoire n’est pas oubliée.
Carquefou 2008
Carquefou de bonheur ! Telle était la Une de L’Équipe au lendemain de l’élimination de l’Olympique de Marseille, en huitièmes de finale, par ce club de cinquième division (1-0). Oui, c’est la honte. Ça l’était déjà pour Nancy au tour précédent. Carquefou fut difficilement stoppé par le Paris Saint-Germain de Pauleta (1-0), mais l’exploit face à l’OM est resté dans les annales. Idrissa Papa N’Doye, bourreau des Phocéens, s’en souviendra toute sa vie. Pas sûr que cette commune d’à peine 20 000 habitants refasse la Une des journaux de si tôt.
Chambéry 2011
La cinquième div c’est le Barça. Trois ans plus tard, un nouveau club de CFA2 met la Ligue 1 à genoux. Le SO Chambéry devient le premier club d’une division aussi basse à éliminer trois clubs de Ligue 1 à la suite : Monaco, Brest et Sochaux (Marvin Martin, Ryad Boudebouz). La sensation est réelle. De plus, les trois victoires ont lieu à domicile, devant des supporters médusés et euphoriques. Pourtant, le club de Savoie se fait sortir en quarts de finale par Angers, alors en Ligue 2. C’est ballot.
Quevilly 2012
C’était hier. Ou presque. Grâce notamment à un tirage au sort clément, l’US Quevilly, club de National (D3), se hisse en quarts de finale. Voilà que se dresse l’ogre marseillais. L’OM qui a vaincu l’Inter Milan en Ligue des Champions. L’OM de Mandanda, Valbuena, Rémy et des frères Ayew. Score final : 3-2 après prolongations. Le mois suivant, le club de Seine-Maritime prive le Stade Rennais d’une finale. Direction le Stade de France pour affronter l’Olympique Lyonnais. Lloris, Cris, Källstrom et Lisandro Lopez sont parmi les vilains pas beaux qui ont brisé un rêve (1-0). L’attaquant argentin offre une cinquième Coupe de France à l’OL, Quevilly n’a plus que ses yeux pour pleurer. Cinq ans près, le nom du club (devenu Quevilly-Rouen Métropole) reste associé à la notion d’épopée pour les amateurs de football.
Maintenant, la question que tout le monde se pose est la suivante : vivra-t-on une histoire similaire en 2018 ? Une chose est sûre, certains clubs s’estiment déjà très heureux d’être en trente-deuxièmes de finale. Entre autres, le SC Hazebrouck (D6) qui accueille Caen samedi à 18h. Mais aussi deux clubs de Régional 3 (huitième division !) que sont le Houilles AC (vs Concarneau, samedi 15h) et le Still 1930 FC (vs Troyes, dimanche 17h30). Messieurs, c’est votre heure de gloire.
Crédits photos : AFP PHOTO / FRANK PERRY