Dans le monde du ballon rond, la formation française est reconnue et ce levier occupe une place importante dans le business plan de nos clubs professionnels. En effet, depuis plusieurs années le jeune joueur français a la côte sur le marché international au point d’être, en compagnie des brésiliens, les talents les plus présents à travers le monde.
Afin que les réserves en talent brut ne se tarissent pas, certains clubs s’organisent afin de pouvoir préserver cette source de revenus en mettant en place des partenariats avec des clubs amateurs.
L’OL a un temps d’avance
Depuis plusieurs saisons le président lyonnais a placé la formation au centre de sa stratégie économico-sportive durant les années creuses pré-livraison du Parc OL. A terme, les revenus de son nouvel écrin doivent permettre à JMA de se rendre de nouveau actif sur le marché des transferts.
Durant cette période d’austérité la valorisation de l’Académie a été le leitmotiv. Pour garnir le dortoir du centre de formation les recruteurs lyonnais ont tissé une maille fine sur la région Rhône Alpes à l’intérieur de laquelle les talents rejoignent tôt ou tard le Groupama OL Training Center. Le temps de jeu accordé aux joueurs issus du centre de formation est un avantage concurrentiel pour l’OL.
Jean Michel Aulas a structuré d’avantage sa main mise sur les talents de sa régions en mettant en place un partenariat avec les clubs Rhône-Alpins.
Ce partenariat dénommé Réseau Sport et Réseau Sport Excellence a pour objet, entre autre, de former les éducateurs locaux aux méthodologies d’entraînements et à la philosophie de jeu lyonnaise pour qu’une fois qu’un joueur intègre l’effectif de l’OL, il soit rompu aux bases et principes footballistiques propres à l’OL.
9 clubs RSE : FC Bourg Péronnas ; Jura Sud Foot ; FC Lyon ; CASCOL SC ; Bourgoin-Jallieu ; ACBB ; FC Rueil Malmaison ;Chambéry Savoie Football ; FC Vaulx en Velin.
20 clubs RS : Ain Sud Foot ; US Davézieux ; US Montélimar ; Rhône Crussol 07 ; FC Pays de l’Arbresle ; CS Louhans Cuiseaux 71 ; Rhodia Péage Roussillon ; AS Craponne ; O. St Genis Laval ; US Millery Vourles ; AS Minguettes ; Sud Lyonnais ; ES Genas Azieu ; AS Montchat ; US Meyzieu ; FC Chassieu Décines ; AS Buers Villeurbanne ; FC Limonest ; UF Belleville SJA ; ES Trinité.
Juras Sud Foot a été le premier club à étendre ce projet hors des frontières régionales.
L’Ile de France est le vivier par excellence de talents, cet état de fait n’a pas échappé aux formateurs lyonnais et deux clubs franciliens ont intégré le Réseau Sport Excellence : l’ACBB en janvier 2017 et Rueil Malmaison en mars 2015. Pour rappel Issiar Dia, Tripy Makonda, Yacine Bammou, Georges-Kévin Nkoudou, Massidio Haidara, Ishak Benfodil, Allan Saint Maximin, Jean-kévin Augustin, Marcus Thuram, Hatem Ben Harfa, Mario Lemina sont passés par ces deux clubs.
Certains clubs trop gourmands ont perdu de vue l’essence même du projet et ont pris le club professionnel pour la poule aux œufs d’or…mauvais calcul pour eux, la torche s’est éteinte, la décision du conseil est irrévocable, l’aventure pour vous s’arrête ici !
La formation placée au centre du Champion Project Olympien
Depuis que l’autre Olympique français est passé sous pavillon américain, le club phocéen est dirigé avec une maxime en filigrane « right man at the right place ». L’état-major olympien s’est efforcé de définir une feuille de route ambitieuse pour que le club retrouve son lustre d’antan, le tout dirigé par un encadrement de haut niveau.
Las de voir les pépites provençales s’aguerrir et faire le bonheur des autres clubs de ligue 1 ou à l’étranger, JHE a décidé de replacer le centre de formation au centre du village olympien.
Pour se faire des partenariats similaires à ceux exposés ci-avant fleurissent timidement puisqu’à ce jour seulement cinq clubs ont signés ce partenariat : FC Burel, Luynes, l’ASPTT Mazargues, SO Caillois et Plan-de-Cuques.
Friand de s’inspirer du meilleur, le nouveau patron marseillais a demandé à son nouveau directeur sportif d’organiser une session de benchmark à la Masia. Zubi a mis à profit son réseau pour organiser ce déplacement empreint d’humilité pour identifier les nombreuses classes les séparant du meilleur centre de formation du monde.
Nul doute qu’avec l’expérience de l’ancien gardien international blaugrana, de nombreux Maxime Lopez garniront à moyen terme l’effectif marseillais.
Pour aller plus loin, les deux Olympique sont en passe d’ajouter un étage supplémentaire à la fusée partenariat. En effet, la prochaine étape est transfrontalière avec une négociation en cours entre l’OL et le club argentin du Racing avec Lincha en dénominateur commun entre les deux clubs. Les marseillais eux aussi tentent de s’associer à Flamengo dont la direction sportive est pilotée par une ancienne gloire olympienne Carlos Mozer.
Ces nouvelles futures options sont une source supplémentaire pour alimenter le réservoir à talent de ces deux locomotives du championnat hexagonal.
Les clubs de ligue 1 doivent se structurer d’avantage au niveau de la formation car malheureusement beaucoup privilégient la quantité à la qualité.
Vu la tournure des événements, cet investissement lourd, et dont les résultats sont assez long à arriver, doit permettre à moyen terme d’avoir un championnat plus hétérogène. En outre, la formation made in France doit permettre aux trois quarts des clubs de l’élite de suivre les locomotives.
Cependant axer tout ses efforts sur ce seul levier est trop risqué, la direction sportive doit également activer un autre levier développer par trop peu de clubs à ce jour : le scouting !
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