La dernière chance de Ménez ?

Dans l’ombre de la venue de Philipe Coutinho au FC Barcelone, un autre transfert a agité la planète foot. Aussi fou qu’inattendu, le transfert de Jérémy Ménez à l’América a surpris tant le mariage est incroyable. Recruté cet été par Antalyaspor, l’ancien girondin a  plié bagage après 6 petits mois en Turquie, direction le Mexique et  les « Azulcremas » de Mexico. Le plus grand club mexicain a frappé un grand coup médiatique avec l’arrivée de l’attaquant français. Un transfert qui risque de faire parler dans le futur.

Séisme au Mexique

Alors que son ancien club d’Antalyaspor était  à la dérive, Jérémy Menez avait déjà des envies d’ailleurs. Dans la tête du natif de Longjumeau, c’était Mexico.

Tout était envisageable comme hypothèse pour l’ancien du PSG mais sûrement pas un départ au Mexique, encore moins chez le plus grand club du continent.  Car il faut le savoir, le Club América est une institution en Amérique du Sud, du même niveau que le Real Madrid en Europe. Que ce soit au niveau national ou continental, le nouveau club de Jeremy Menez possède le record de victoire finales.   Les « Millionnaires » ont remporté 12 championnats mexicains mais surtout 7 ligue des Champions Concacaf. Aucun club ne subit autant  d’attentes de la part de ses supporters mais aussi des spécialistes.

L’arrivée de Menez a fait l’effet d’une bombe. Comme à l’arrivée d’André-Pierre Gignac aux Tigres, les médias attendent beaucoup de JM7. Les parallèles avec l’ancien marseillais ont rapidement été faits. On espère le même résultat du côté de l’América. Après Andy Delort et Timothée Kolodziejczak, Jeremy Menez est le troisième tricolore à rejoindre la Liga MX depuis l’arrivée d’APG.

Les Français sont à la mode au Mexique, sauf que cette fois-ci, l’attente est beaucoup plus grande. Car l’America n’a aucun équivalent en termes de médiatisation.  Pour les journalistes,  c’est une star qui débarque sur le continent.  Cet été, c’est Keisuke Honda, son ex coéquipier à l’AC Milan, qui a débarqué à Pachuca. 3 buts en 7 titularisations pour le Japonais mais surtout une grosse médiatisation qui l’a fait passer directement au rang de star du championnat. Ses bonnes performances lui ont permis de se relancer, lui qui restait sur des saisons compliquées à Milan. En signant à l’America, Jeremy Menez va retrouver de la visibilité et un certain crédit. L’opportunité de devenir un protagoniste principal du club mais aussi de la Liga MX est une chance en or pour celui qui galère depuis trois saisons. La question est de savoir si cette union peut fonctionner.

Entre espoir et incertitudes

Ce transfert hérisse les poils de beaucoup d’amateurs de foot mais la vérité est différente. Jeremy Menez n’est plus le joueur capable de mettre 15 buts dans un AC Milan à la dérive ou de mettre des golazos de génie comme avec la Roma ou le PSG. Il reste sur 5 buts en deux ans et demi mais donne surtout l’impression d’avoir complètement lâché prise. Sa saison à Bordeaux a été une catastrophe. Alors qu’on pensait l’ancien milanais revanchard, il va s’écrouler match après match, passant de potentielle star de l’équipe à remplaçant du remplaçant. Ses problèmes de dos à Milan l’ont ruiné physiquement.

Son départ à Antalyaspor confirme ce ressenti. Jeremy Menez n’est plus fait pour le haut niveau. Alors qu’on aurait pu espérer un léger regain de forme grâce à la présence de ses amis Samir Nasri et William Vainqueur, c’est tout le contraire qui va se passer. Régulièrement blessé, Menez va passer ses six mois comme un fantôme. Ses rares apparitions sont mauvaises et il lui arrive même de mettre en danger son équipe. On aurait pu penser que le Français allait terminer sa saison avant de partir vers un championnat moins relevé mais c’est tout le contraire qui s’est passé.

Les championnats mexicain et turc sont d’un niveau semblable mais l’intensité est différente lorsque l’on joue à Antalyaspor ou à l’America. Lorsque l’on défend les couleurs « Azulcremas », on est attendu dans tout le Mexique. On passe d’un club qui luttait pour se maintenir à un autre qui est dans l’obligation de faire des résultats. Chaque équipe voit la réception de l’America comme le match de l’année à gagner. Menez sera attendu par les défenseurs et devra répondre aux attentes. Au vu de l’importance que représente ce club, il faut espérer que l’entourage du joueur et ce dernier ont pris la température et ne viennent pas en terre inconnue.

Une désillusion n’est pas à exclure tant l’attente est énorme. L’ancien bordelais n’arrive pas en terrain conquis. L’effectif de l’América comporte des joueurs références en attaque. Darwin Quintero, Paul Aguilar et surtout Oribe Peralta sont les concurrents direct du Français chez les Millionetas. Il faudra beaucoup d’envie pour chercher une place dans le XI de départ de Miguel Herrera. Darwin Quintero et Paul Aguilar sont des valeurs sûres de la Liga MX, Peralta est quand à lui une des rockstar du championnat. « El Cepillo » comme il est surnommé, tient l’attaque de l’America depuis plus de trois saisons et s’est fait une réputation de joueur de surface incroyable. L’idée serait d’associer les deux sur le front de l’attaque, étant donné la complémentarité des profils.

La saison a déjà repris au Mexique et il n’y a pas de période d’adaptation. Pour rappel, la Liga MX est sur une base de tournoi d’ouverture et fermeture, il faut carburer pour obtenir une place en play-off. Menez sera vite attendu pour faire la différence. En cas de déception, il serait pas étonnant de voir le français être rapidement pris en grippe par l’exigent public du stade Azeteca. Ce transfert risque d’être l’un des feuilleton à suivre durant les six mois qui arrivent. Reste à voir s’il va se terminer tragiquement comme celui de Andy Delort, ou bien brillamment comme celui d’André-Pierre Gignac.

 

Photo credits : NICOLAS TUCAT / AFP

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« Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois.»