Non conservé par le FC Nantes il y a trois ans, Daudet Ndongala collectionne les expériences à l’étranger. Après un passage par la Turquie, le jeune français de 24 ans est de retour en Bulgarie, à Plovdiv. Loin de s’avouer vaincu, il revient sur sa trajectoire atypique et nous parle de ses ambitions pour la suite de sa carrière.
Passé par le centre de formation du FC Nantes, tu es aujourd’hui en Bulgarie après être passé par la Turquie. Comment expliques-tu ton parcours si sinueux ?
Je pense que c’est du à mon manque de sérieux et de maturité. Je me pensais trop supérieur en arrivant au FC
Nantes, moi qui sortais de Sarcelles en pensant avoir fait un grand pas vers le monde professionnel. Or ce n’était que le début. J’écoutais un peu trop les gens autour de moi, ils me disaient que j’étais trop fort, je n’ai pas su faire la part des choses. Après, en passant de pays en pays, il a été compliqué de trouver une stabilité.
Pourquoi ça n’a pas fonctionné au FCN ?
C’est le manque de travail. Je n’étais pas sérieux aux entraînements, j’arrivais souvent en retard, en semaine comme en match. J’étais dans ma bulle, je me pensais déjà professionnel.
A Sarcelles, le club de tes débuts, tu survolais les débats et tu étais vu comme l’un des meilleurs de ta génération. Le danger c’est peut être de croire qu’on a déjà réussi alors qu’il reste encore beaucoup de travail à effectuer, non ?
C’est exactement ça. Quand tu es jeune, avec du talent, tu ne réalises pas tout de suite que tu ne peux pas y arriver sans travailler. A Sarcelles, on me comparait souvent à Riyad Mahrez et je ne recevais que très peu de critiques. Je jouais, je faisais plaisir aux gens qui venaient me voir jouer et je rentrais chez moi.
Lorsque l’on est un jeune d’Ile de France, qu’on est repéré par un club comme Nantes, un très bon club formateur, qu’est ce que l’on se dit ?
On se dit qu’on a de la chance, beaucoup de chance parce qu’il y a tellement de bon joueur en île de France . Surtout pour quelqu’un jouant à Sarcelles, en U17 et en PH.
On sait que l’Ile de France dispose d’un vivier de joueur énorme. Dernièrement, Karl-Heinz Rummenigge disait selon Eric Besson que “la Seine Saint-Denis était le plus gros vivier mondial avec le Brésil”. Si l’on élargit à l’Ile De France, penses-tu qu’il a raison ?
Franchement, comparer la Seine Saint Denis au Brésil je ne pourrais pas le faire ! Mais une chose est sûr, en Ile de France, il y a énormément de talents cachés, c’est impressionnant. Les clubs pourraient se régaler en passant juste dans les gymnases ou les city-stade.
Revenons sur le FC Nantes, où tu t’entrainais parfois avec les pros. On a notamment évoqué des problèmes de comportements à ton égard et des non présences à certaines convocations. Penses-tu avoir mis tous les ingrédients de ton côté pour réussir là-bas ?
J’ai fait 4-5 entraînements avec les pros. Avec du recul, je dirais que non, je n’ai pas mis toutes les chances de mon côté. J’étais comme dans un rêve. Je me disais « Moi, joueur de PH, qui signe à Nantes, sans avoir joué dans un plus haut niveau, c’est fort ». Dans ma tête, je voulais profiter, sans penser au lendemain.
Tu as des regrets par rapport à cette période ?
Oui et non. Je n’ai plus le temps pour les regrets, laissons au passé ce qui appartient au passé. Mes erreurs d’hier m’aident à être l’homme que je suis aujourd’hui. C’est un mal pour un bien. J’ai compris que sans le travail, sans le sérieux, on n’arrive à rien même si on a des qualités hors-normes.
Tu as aussi côtoyé Loïs Diony en CFA, je crois savoir que ça se passait bien avec lui, non ? Qu’est ce que ça fait de voir qu’aujourd’hui il a pu se faire sa place dans le monde pro ?
Loïs, c’est comme un grand frère pour moi, on vivait ensemble à Nantes. Je suis content pour lui. Il a travaillé dur pour mériter sa place dans le monde pro, il vient de loin !
Avant de jouer pour Plovdiv, tu avais rebondi en Bulgarie au Slavia Sofia, joué l’Europa League et signé en Turquie à Balikesirspor. Quels souvenirs gardes-tu de ces deux expériences ?
Je garde des bons et des mauvais souvenirs de mon passage dans ces deux clubs mais le Slavia Sofia m’a lancé dans le monde pro. Balikesirspor m’a appris à aimer encore plus le foot, les Turcs ont des supporters
magiques.
Aujourd’hui tu es de retour en Bulgarie au Botev Plovdiv, comment ça se passe ?
Effectivement, je suis revenu en Bulgarie au Botev Plovdiv où ça se passe super bien. Nous sommes 5e du championnat et en demi final de la coupe de Bulgarie (éliminé par le Slavia Sofia depuis la réalisation de l’interview). Je suis très content d’être ici.
Je sais que ton objectif est de revenir un jour en France et t’imposer dans un club de Ligue 1. Penses-tu que c’est possible ?
Pas forcément revenir en France mais oui j’aimerais bien. Pourquoi pas ? Je travaille dur pour atteindre mes objectifs.
Tu évolues au poste de milieu gauche, as-tu des modèles dans le foot ? Des joueurs qui t’inspirent ou t’ont inspiré par le passé ?
Oui, moi je suis un grand fan de Ronaldinho et de Lionel Messi. Mais je m’inspire beaucoup de Neymar. Je
m’identifie à lui, j’aime provoquer, j’aime dribbler, j’aime faire plaisir aux gens qui viennent me voir jouer.
Quels conseils donnerais-tu à tous ces jeunes qui rêvent de devenir footballeur, en Ile-de-France et partout ailleurs ?
De travailler dur, de surtout prendre du plaisir à faire ce qu’ils aiment : jouer au football. Peu importe le niveau auquel tu joues, si tu as du talent, tu ne passeras jamais inaperçu.
Et à ceux qui comme toi ne sont pas gardés par leur club formateur ?
Je vais me prendre pour exemple. J’ai été viré de Nantes, je suis revenu à Sarcelles pendant deux ans, sans trouver un club pro. Je suis parti en Bulgarie et c’est seulement là que tout a démarré. Parfois, il faut reculer pour mieux sauter, mais surtout, ne jamais lâcher prise et travailler.
Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Je souhaite déja vous remercier pour l’interview. Souhaitez moi bonne chance pour la fin de saison, dans l’espoir d’une qualification pour l’Europa League.