Angleterre : l’heure du renouveau a t-elle enfin sonné ?

« Après 959 matchs, cela a été la défaite la plus humiliante dans l’histoire de l’équipe d’Angleterre par un pays de 333000 habitants coaché par un dentiste. » The Times

« Comment est-il possible de perdre contre un pays dont la population est inférieure à Croydon et qui n’avait jamais participé à une phase finale ? » The Guardian

« Négligée, intimidée, effrayée » Daily Mail

Tels sont les mots, les phrases, retraçant avec précision, la longue traversée du désert entreprise par les Anglais durant une ribambelle d’années. Le pays fondateur du football, méconnaissable, humilié, allant de désillusions en désillusions, sur la scène européenne, ainsi qu’à l’échelon mondial.

Une réputation salie, après des affronts, des tremblements de terre invraisemblables survenus aux quatre coins du globe. En effet, la sélection aux 3 Lions n’a été que l’ombre d’elle-même lors des deux dernières décennies, laissant place à une Angleterre bafouée et sonnée, et déchue de ses lettres de noblesse, après avoir vécu de telles déceptions.
Reine du monde en 1966 après avoir triomphé au pays, ainsi que demi-finaliste en 1990 et en 2018, l’Angleterre cherche à renouer avec son illustre passé, afin de retrouver un statut de grande nation de ce sport. Demi-finaliste en 1968 et en 1996 sur la scène européenne, les Anglais sont toujours en quête de ramener un précieux titre de championnat d’Europe au Royaume.

Les années 2000 n’auront pas été de toute tranquillité pour une sélection anglaise qui n’a cessé de décevoir, et ce malgré la présence d’une multitude de joueurs de classe mondiale. Toujours balayée et décevante, l’Angleterre aspire désormais à surfer sur cette nouvelle dynamique depuis juin 2018 et une Coupe du monde relativement réussie. De nombreux motifs d’espoirs sont présents, afin que la sélection fondatrice du jeu au ballon rond, revienne sur le devant de la scène dans les années à venir !

Un début de siècle compliqué

Avant d’arriver à l’ère Southgate, l’Angleterre n’a pas traversé un long fleuve tranquille, bien au contraire. En attestent les nombreux échecs retentissants qu’a connu l’Angleterre durant ce laps de temps :
Une élimination prématurée lors de l’Euro 2000, dès le premier tour, au profit de la Roumanie. Dans cette lignée, une élimination en quart de finale face au Brésil de Ronaldinho pour la Coupe du Monde 2002, des éliminations contrastées face au Portugal d’un certain Cristiano Ronaldo, lors de l’Euro 2004, et à la Coupe du Monde 2006, un énième échec en loupant la qualification pour l’Euro 2008, et un 8ème de finale en 2010, match révélateur pour encourager la mise en place d’assistances technologiques et vidéos pour aider tous les protagonistes du football.

En somme, vous l’avez compris, cette génération « dorée » emmenée par Lampard, Gerrard, Rooney, Terry, Cole, Scholes, Ferdinand, Carrick ou autre Beckham n’aura été rien d’autre qu’un vulgaire pétard mouillé. Disposant probablement, du meilleur groupe intrinsèque de son histoire, cette sélection n’aura jamais atteint le dernier carré d’une compétition majeure. Couplées à cela, une tentative ratée pour atteindre la phase de poules de l’Euro 2008, synonyme d’un football anglais qui allait au plus mal.

Les années post-2010 ne dérogèrent pas à la règle, et cette équipe toucha réellement le fond, notamment après un match grotesque perdu face à de valeureux Islandais lors des 8èmes de finale de l’Euro 2016. Au terme d’une prestation collective désastreuse, d’erreurs individuelles, la fameuse « nouvelle génération pleine de talent » des Kane, Alli, Sterling venait confirmer une réelle chute de niveau d’un football anglais en quête d’un second souffle. Que faire pour relancer une sélection aux abonnés absents depuis des lustres, un championnat qui ne cesse de régresser tout en alignant peu de jeunes pousses anglaises. Un véritable chantier s’offrait au futur successeur à la tête de la sélection Anglaise.

Gareth Southgate, à l’ère du temps 

Après la claque reçue face à Sigurdsson et consorts, la FA décida de remercier Roy Hodgson pour ses « bons et loyaux services » et réfléchit à un digne successeur, pour que l’Angleterre puisse quelque peu, renaître de ses cendres. Après mûres réflexions et analyses, prenant en compte de multiples données comme l’aspect purement tactique, le relationnel avec les joueurs, et les résultats en club, la FA nomma, « de toute évidence » le sélectionneur idéal, Sam Allardyce, autrement appelé « Big Sam ». Qui d’autre que lui, pour miser sur des jeunes à fort potentiel, et instaurer un jeu voué vers l’offensive. De quoi faire saliver l’ensemble des observateurs de ce si beau sport.

Malheureusement il n’en fut rien, puisque notre cher et tendre Big Sam, dût rendre les armes, et démissionna de ce poste. Soupçonné d’avoir trempé dans des affaires de corruption (petite pause qu’il avait dû s’accorder entre deux livres portant sur le jeu de position), il ne pouvait plus poursuivre son histoire avec la sélection.

En attendant de trouver un remplaçant de sa trempe, la fédération prit cette fois-ci peu de temps pour réfléchir, et nomma Gareth Southgate en intérimaire, le 30 novembre 2016. Une date qui pourrait bien entrer dans l’histoire d’ici quelques temps. S’en suit une victoire 2-0 face à Malte, et une prolongation de Southgate à ce poste.
Petit à petit, cet homme à l’élégance prononcée, ne tarda pas à se mettre une bonne partie des sympathisants de la sélection dans la poche.
A la suite d’une qualification pour la Coupe du monde rondement menée, auréolée d’un parcours sans la moindre défaite. Gareth a pu travailler en toute confiance, et instaurer de nouvelles directives qui allaient faire un bien fou à une sélection qui en avait réellement besoin.

Un de ses premiers faits d’armes fut de lancer un nombre incalculable de jeunes talentueux. Bel et bien conscient que la nouvelle génération était brillante, il n’hésita pas à convoquer des joueurs encore dans le berceau du monde professionnel. Il lança à ses débuts Tammy Abraham, Joe Gomez ou encore Loftus Cheek. Des joueurs qui n’étaient pas, et qui ne sont toujours pas pour la plupart, des cadres dans leurs clubs respectifs. Mais aux vues de l’effectif mis à sa disposition, lancer des jeunes continuellement ne pouvait être porteur que de succès pour l’avenir, afin de remplacer une génération pour le moins médiocre. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il confia le poste de gardien de but à un homme qui allait devenir un rouage essentiel de son système de jeu, à savoir, Jordan Pickford.

Transfuge de Sunderland, contre un montant astronomique avoisinant les 34 millions d’Euros, le jeune Toffee eut dû mal à digérer un tel transfert. Une époque qui paraît bien lointaine, puisqu’il marquera les esprits lors de la Coupe du Monde. Véritable fer de lance de la sélection, il surprit par sa propension à relancer proprement au pied, et se distingua pour son leadership et ses arrêts ô combien décisifs pour son pays. Un choix fort qui fut payant pour le jeune sélectionneur.

Faire confiance à ce gardien n’avait rien d’anodin. En effet, Gareth Southgate préfère que son équipe dicte le jeu, contrôle le jeu, basé sur de la possession de balle. Pour cela, le gardien doit avoir un jeu au pied de haut vol, afin d’amorcer les possibles attaques de son équipe. Alternant jeu court et jeu mi-long, il se refuse presque catégoriquement à suivre ses illustres prédécesseurs et à dégager le plus loin possible. Un véritable changement de style, qui ne laissa personne de marbre.

Esthétiquement parlant, l’Angleterre était méconnaissable. Redoublement de passes, jeu avec peu de touches de balles, le tout avec l’intensité qui la caractérise.

Cette sélection avait fait moult progrès. Basé sur un système en 3-5-2 lors de la Coupe du Monde, Harry Kane était mis dans de bonnes conditions pour être à la conclusion des centres qui arrivaient des deux pistons Trippier ou Young. Sterling tournant autour de Kane, et prenant la profondeur quand le jeu s’y prêtait. Lingard fut très intéressant dans son rôle de box to box, et permettait de casser des lignes essentielles à la création d’occasions.

L’Angleterre conclut une coupe du monde haute en couleurs, échouant au pied du podium. Après avoir notamment dominé la Croatie pendant une bonne heure avant de s’écrouler lors des demi-finales. Une prouesse qui venait récompenser le travail titanesque commencé par Southgate et son staff quelques mois auparavant.
Une animation offensive retrouvée, un style de jeu bien plus alléchant et séduisant, l’installation de nombreux jeunes au sein de ce groupe comme Loftus Cheek ou Trent Alexander Arnold, et une équipe de nouveau dans le cœur des supporters.

Depuis, Southgate s’est laissé aller à quelques modifications fructueuses. Oubliez le 3-5-2, place au 4-3-3. Dans ce système-là, en s’appuyant sur une récupération intense du ballon, et sur des contres à vitesse grand V, les Anglais sont allés chercher une victoire mémorable 2-3 en Espagne en Ligue des Nations après avoir mené 0-3. Cette victoire a mis en exergue la prise de dimension insufflée par Raheem Sterling, qui n’en finit plus d’affoler les statistiques.

Jusque-là très inefficace avec sa sélection, il inscrivit deux buts et distilla un amour de passe décisive pour son jeune compère du soir, Marcus Rashford, lui aussi, grand avenir de la sélection. Southgate venait de montrer qu’il savait s’adapter à ses adversaires, et qu’il disposait d’un arsenal offensif de grande qualité et extrêmement prometteur.

L’Angleterre remporta son groupe de Ligue des Nations, et poursuivit sur sa bonne lancée, entamée quelques mois plus tôt en Russie.
Bien que très performant à l’instant T, Gareth Southgate est à n’en pas douter un bâtisseur, et prépare l’avenir. Face à l’Espagne, Ben Chilwell, étincelant arrière gauche de Leicester et dans le viseur de Man City, Joe Gomez intraitable en début de saison avec Liverpool, Harry Winks joueur avec un volume de jeu conséquent, et à l’aise techniquement étaient alignés d’emblée.
Plus tard, ce sera la hype du moment, Jadon Sancho qui effectuera ses premières minutes avec la tunique Anglaise, à seulement 18 ans.
Contre la République Tchèque, ce furent le feu-follet de Chelsea Hudson Odoi, ainsi que le prodige de West Ham Declan Rice, qui suivirent les traces de leur acolyte en disputant leur premier match avec l’Angleterre. Une approche pertinente, et tournée vers une jeunesse dorée, auréolée de plusieurs titres salvateurs.

L’Angleterre, la bonne « génération dorée » ?

Une expression qu’on a si souvent entendu, et dont on a été si souvent déçu. Cette fameuse génération « dorée » représentée par une élégance à toute épreuve, orchestrée par Steven Gerrard, David Beckham, Franck Lampard, protégée avec John Terry, Ashley Cole, Rio Ferdinand, Sol Campbell, pour servir sur un plateau « l’infernal » Wayne Rooney, avait tout pour rafler un ou plusieurs titres. Hélas, la suite vous la connaissez.
Quelques années plus tard, certains jeunes, répondant au nom de Harry Kane, Dele Alli, Raheem Sterling, Marcus Rashford, Erik Dier, devaient endosser ce rôle prestigieux, et succéder avec réussite à une génération truffée de talents, mais médiocre collectivement, en tout point.
Malheureusement, la suite vous la connaissez, ils réussirent à faire pire que leurs prédécesseurs, une performance difficilement égalable.

Mais cette fois-ci, doit-on s’enflammer pour cette nouvelle génération de prodiges qui a annihilé quasiment toute concurrence dans certaines compétitions de jeunes ?
Une génération qui ne cesse de surprendre par sa précocité à toute épreuve. Des pépites qui ont l’art de se mettre rapidement au diapason et d’avoir un impact immédiat dans les clubs où ils évoluent.

L’heure est à la prudence, mais il convient de rappeler que cette génération, a probablement un avenir radieux.. Tout d’abord, rappelons que cette génération dorée a remporté pléthore de titres internationaux, venant confirmer bon nombre d’espoirs placés en elle. Une coupe du Monde U-20 glanée haut la main en 2017, où Solanke, Lookman ou encore Calvert Lewin avaient éclaboussé cette compétition de leur talent.

Cette même année, leurs cadets, les U19 avaient triomphé sur la scène continentale, en remportant le championnat d’Europe, au nez et à la barbe d’une autre génération brillante, le Portugal. Ryan Sessegnon enfant prodigue de Fulham, Mount jeune espoir de Chelsea et tant d’autres, venaient d’envoyer un signal à l’Europe, les jeunes pousses anglaises avaient des arguments à faire valoir.
Les U-17 s’inclineront en finale du championnat d’Europe, avant de triompher en Coupe du Monde U-17 venant ponctuer une année 2017 riche en enseignements pour l’avenir du football anglais.
Parmi les U-17 figuraient deux étoiles montantes du football anglais, Phil Foden, star en devenir qui évolue sous les ordres de Pep Guardiola, et Hudson Odoi qui vient d’honorer sa première sélection avec les A, face à la République Tchèque, et sa première titularisation face au Montenegro.

En somme, une génération virtuose qui mérite une certaine reconnaissance, après avoir écrasé toute concurrence en Europe et dans le Monde.
Pour faire simple, et de manière non-exhaustive, de nombreux joueurs avec un potentiel immense risquent de taper à la porte des A, si ce n’est pas déjà fait.

Outre les Jadon Sancho, Callom Hudson Odoi, Declan Rice, on peut penser à Phil Foden, Ryan Sessegnon, Mount, Reiss Nelson, Emile Smith Rowe, et tant d’autres qui incarnent ce renouveau Anglais.
Avec Gareth Southgate à la baguette, cette génération a tout pour faire oublier les désillusions concédées, et lancer une nouvelle ère.

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Une Premier League retrouvée, et qui a un impact sur la sélection ?

Qui ne se souvient pas, des joutes Anglaises de prestige qui revenaient inlassablement chaque année, associant rivalité, derby, mais surtout passion. Le tout, que cela soit, dans le cadre de la Premier League, ou de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Les mois d’avril, mai, où ces matchs-là commençaient avec la lumière du soleil, le tout accompagné d’un certain parfum de printemps. Avant de se conclure dans l’obscurité de la nuit, avec des matchs et des scénarios qui ont fait l’histoire de ce sport.

La Premier League, a connu par la suite, à savoir entre 2012-2016, une période compliquée, où le niveau des grandes équipes ne cessaient de chuter de manière vertigineuse, affaiblissant tout un championnat qui se cachait uniquement derrière une réputation flatteuse. Les grosses cylindrées peinaient à obtenir des résultats décents sur la scène européenne, pire, ils tournaient de plus en plus au ridicule, bafouant quelque peu leur histoire.

Couplé à cela, des jeunes Anglais qui étaient barrés par une tonne d’étrangers, et vous vous retrouviez avec un championnat en plein déclin sur le plan sportif, et une sélection anglaise aux abois, misant sur des joueurs limités, si ce n’est des joueurs qui peinaient à obtenir une place de titulaire dans leur club.

Une situation dramatique, qui venait contester la phrase « Une sélection forte avec un championnat faible, et vice-versa. » L’Espagne avait d’ailleurs prouvé qu’elle pouvait associer championnat extrêmement compétitif et sélection magistrale. Mais l’année 2016-2017 a sonné le glas de cette médiocrité grandissante qui avait prit place au sein du football anglais.

Tout d’abord l’arrivée de coachs de renom, comme Klopp, Conte ou Guardiola, ont fait grandir leurs clubs, et ont apporté une dimension tactique nettement supérieur à un championnat qui en avait bien besoin.

Au contact de tels coachs, ces jeunes joueurs anglais progressent à vitesse grand V, et participent à des matchs européens, ce qui est une donnée non-négligeable dans le cadre de leur progression. Comment ne pas évoquer, la progression incroyable de Sterling sous les ordres de Guardiola. Un Raheem Sterling qui fait oublier petit à petit son manque d’efficacité devant la cage. Un joueur, qui reste très jeune (24 ans) et qui n’en finit plus d’affoler les compteurs avec son club, impliqué dans 26 buts en 27 matchs de championnat. Ce qui va de pair, inéluctablement avec sa sélection, puisqu’il vient d’inscrire en peu de temps, un doublé face à la Roja, et un triplé face aux Tchèques. Il convient de rappeler que Sterling avait inscrit seulement 2 buts entre 2014 et 2018, pour la sélection.

Ces coachs font confiance à cette jeunesse grandissante. Jurgen Klopp avait installé Joe Gomez et Trent Alexander Arnold au sein de sa défense. Pochettino a lancé également une multitude de jeunes comme Kane, Alli, Dier ou récemment Skipp.
Si on peut faire un parallèle, entre le championnat et la sélection, nous pourrions dire que les jeunes pousses sont peut-être plus mises en avant par leurs entraîneurs, ce qui bénéficie à la fois au championnat et à la sélection.

En termes de style, la Premier League a grandement évolué. Il existe une pluralité de styles tactiques, qui font avancer ce championnat, ainsi que la sélection.

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Depuis l’arrivée de Southgate, la sélection pratique un jeu bien plus attractif et alléchant que par le passé, et on peut fortement évoquer une inspiration pour le jeu de Pep. Une équipe anglaise jouant de cette façon était impensable, il y a 2-3 ans.

Preuve en est, une nouvelle fois, que cet apport d’entraîneurs, a quelque peu révolutionné le foot anglais.

Le regard tourné vers l’Euro 2020 ?

Après avoir bien maîtrisé son sujet face à la République Tchèque, les Anglais devraient remporter ce groupe de qualifications sans trop de difficultés. Une bonne mise en jambe avant de prendre part au prochain championnat d’Europe des Nations. Outre la France qui part d’office avec un statut de grand favori après avoir remporté le Mondial russe et possédant probablement la meilleure génération de jeunes joueurs au monde et le Portugal lauréat de l’Euro 2016 et qui comporte également une multitude de jeunes joueurs à fort potentiel. L’Angleterre devrait faire parti des outsiders qui auront un grand rôle à jouer dans cette compétition, en compagnie des indéboulonnables Allemands et Espagnols.

D’ici-là, Gareth Southgate aura eu le temps de polir avec soin, ses nombreux diamants, afin de mettre toutes les chances de leur côté pour ramener la première coupe d’Europe à la maison.
Ramener le championnat d’Europe au Royaume, au moment du Brexit, ferait parler dans les chaumières.

Crédit photo : David Aliaga / NurPhoto

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Sinon, c'est si cool que ça d’être champions ?