Anciennement appelé le Tournoi de Toulon, le Tournoi Maurice Revello revient pour une 47ème édition. Un Festival International Espoirs qui a vu passer une multitude de jeunes pépites qui font désormais le bonheur des passionnés de football. L’occasion d’observer de près des jeunes joueurs en devenir prêts à éclabousser de leur talent les pelouses mondiales. Alain Revello, président et organisateur du Festival International Espoirs se confie à l’aube de cette nouvelle édition.
Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle édition du Tournoi Maurice Revello ?
Cette année, le tournoi se déroule du 1er au 15 Juin. Nous avons douze sélections, dont la plus grande partie vient pour préparer les tournois qualificatifs de chaque continent pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. On a déjà le Japon qui est qualifié d’office. Ils viennent depuis 4 ans participer au Tournoi Maurice Revello, avec leur équipe olympique, de façon justement à préparer les échéances importantes pour eux. Ensuite nous avons le Bahrein, le Qatar et la Chine, qui viennent justement préparer le championnat d’Asie U23 qui aura lieu d’ici la fin de l’année, et les places qualificatives pour les JO. Il y a également le Mexique et le Guatemala qui viennent eux aussi avec leurs équipes U22 avant de jouer des tournois qualificatifs.
Le Brésil et le Chili se préparent pour le tournoi qualificatif d’Amérique du Sud qui aura lieu au mois de Janvier. Ces équipes viennent avec des U22, de façon à préparer les qualifications. L’Angleterre, équipe U20 qui tentera de gagner le trophée pour la 4ème année consécutive. Les Irlandais viennent avec les U21, les Portugais avec les U19. L’an dernier ils étaient venus avec les U19 pour préparer le championnat d’Europe u-19 qu’ils avaient gagné par la suite. Il y a la France qui vient avec des U18 car les U19 et U21 sont déjà engagés dans d’autres compétitions.
Ce genre de compétition adressée aux jeunes est-il nécessaire pour révéler ces jeunes aux yeux des observateurs du ballon rond ?
C’est notre leitmotiv, c’est-à-dire que ce tournoi existe depuis maintenant 47 ans. L’objectif du tournoi c’est justement de permettre à ces jeunes gens de rencontrer leurs homologues de différents continents. Il n’y a que les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde qui le permettent. Là, ils ont la possibilité de réaliser des rencontres nationales qu’ils n’ont pas l’habitude de faire. C’est une compétition très importante, et nous on respecte justement ce cycle de 4 ans qui est une préparation pour les JO, ou tous les 2 ans pour le Championnat du monde des moins de 20 ans.
Est-ce qu’une édition du tournoi Maurice Revello vous a marqué tout particulièrement ?
Non le niveau est différent chaque année, après ça dépend de l’âge. L’année prochaine, si on repart sur des 2001, ils seront plus jeunes donc moins aguerris, le niveau ne sera pas obligatoirement le même. Cette année, on a un super niveau, étant donné qu’il y aura des U22. Quand le Brésil annonce Rodrygo qui vient de signer au Real Madrid pour 45 millions d’Euros, on s’attend forcément à une très grosse équipe du Brésil. On s’attend également à une très grosse sélection du Chili qui nous annonce plusieurs internationaux A, le Bahrein pareil avec des joueurs U22 prometteurs. Le sélectionneur de la Chine, c’est Guus Hiddink donc c’est une garantie.
Une année, une édition qui m’a plus marquée, je ne vois pas, excepté les années où Gareth Southgate a gagné avec l’Angleterre car il avait voulu venir au tournoi pour gagner donc ça lui a porté bonheur. Il a bien travaillé puisqu’il est devenu sélectionneur après le tournoi.
Une année qui reste également gravée, c’est en 2012, avec le Mexique qui gagne le tournoi. Ils étaient venus pour préparer les JO de Londres, et ils ont remporté les JO de Londres quelques semaines plus tard en battant le Brésil à Wembley. Dans cette équipe, il y avait quand-même un garçon comme Herrera, milieu de terrain qui avait été élu meilleur joueur et qui a eu par la suite la carrière qu’on connait.
Quels joueurs phare sont passés par ce tournoi ?
Déjà le dernier en date qui nous a impressionné l’année dernière c’est Diego Lainez, meilleur joueur du tournoi. Ensuite si on doit parler des plus anciens, on va prendre notamment les Français avec Zinedine Zidane, Didier Deschamps, Laurent Blanc, Youri Djorkaeff, Thierry Henry, qui sont passés par-là et qui sont devenus champions du monde en 1998. Il y a aussi des joueurs anglais comme Loftus-Cheek, et David Brooks meilleur joueur en 2017. On a eu des Brésiliens, comme Dani Alves, Ronaldo. Sur le site internet du tournoi, on peut retrouver le top 100 des meilleurs joueurs qui sont passés par ce tournoi. Il y a eu Beckham et Anelka également.
Un joueur qui vous a marqué ?
Je pense que Cristiano Ronaldo nous avait marqués par son talent et son caractère. Je me rappelle d’un match au stade Mayol, l’année où le Portugal l’emporte en 2003. Il y a un match entre le Portugal de Ronaldo d’un côté, et l’Argentine de Javier Mascherano de l’autre. C’était déjà un match de titans. Les deux se sont retrouvés lors des Clasicos en Espagne. C’est des grands moments, des grandes histoires de ce tournoi.
Une équipe qui vous a marqué ?
Le Brésil 2014, qui gagne en finale contre la France. Il y avait Marquinhos contre Kimpembe et Rabiot. Ce Brésil-là était très fort.
Quelles sont les chances de la France pour ce tournoi ?
Ce sera difficile, avec des joueurs U18 qui devront évoluer contre des sélections U22. Ils tombent dans une poule très relevée avec le Brésil, le Guatemala et le Qatar.
Au fil des années, avez-vous remarqué une certaine évolution dans le jeu de ces sélections ?
On a la chance d’avoir un tournoi où on n’a pas de très grosse pression. Les joueurs jouent libérés, et donc chaque année on a beaucoup de buts, on assiste à des matchs très offensifs. J’espère que cette année ce sera la même chose. On a en moyenne 50-60 buts pour 22 matchs, donc ça fait une moyenne de 2.5/3 buts par match. Sinon, je trouve que le football a évolué dans le bon sens.