Deadline day, pour le meilleur et pour le pire

L’avantage quand on fait quelque chose à la dernière minute, c’est que ça ne prend qu’une minute. Alors que le mercato d’hiver ouvre ses portes le 1er janvier, un grand nombre de transferts sont conclus dans les derniers instants. Certains diront que les bonnes affaires se font en fin de marché, d’autres que les négociations peuvent s’éterniser.

Cependant, des circonstances telles qu’un départ surprise ou la blessure d’un joueur majeur peuvent pousser un club à s’activer au dernier moment. Les délais étant très serrés, il est primordial de cibler certains profils et engager dès que possible des négociations. Si le joueur est libre, il n’y a qu’à se mettre d’accord sur les modalités contractuelles. S’il est mis sur le marché ou dans une impasse au sein de son équipe les négociations semblent plus abordables mais rien n’est joué d’avance. En effet, le club vendeur doit être en mesure de remplacer numériquement le joueur cédé. Entre imprévus et nécessité de se renforcer, les clubs peuvent parfois opter en urgence sur des profils surprenants. Retour sur la folie du 31 janvier en 10 épisodes. Pour le meilleur et pour le pire…

Le coup de – traître – de Valdo (31 janvier 2008)

Légende du PSG des années 90, Valdo pensait rendre service au club parisien en recommandant ses compatriotes Willamis Souza et Everton Santos. Englués dans la lutte pour le maintien, les Parisiens ont dû compenser les départs de Frau et Gallardo, pour un coût total de 6M€. Souza finira sur le banc de l’équipe première et Everton avec la CFA. Ce dernier n’hésitait pas, lors de sa présentation, à comparer son style à celui de Robinho. Ses coéquipiers le surnommeront Jean-Claude Robignaud.

Du côté de la cellule de recrutement, on assurait que ces profils avaient été minutieusement étudiés. Ils l’ont été sur DVD. Forcément, sans la 4K, c’est pas pareil… 

Sportivement, le PSG se sauvera lors de l’ultime journée sur un but d’Amara Diané au Stade Bonal.

Le Real Madrid empreinte la bande d’arrêt d’urgence (31 janvier 2009)

A la recherche d’un ailier offensif pour pallier à la fragilité physique d’Arjen Robben, le Real Madrid cible en priorité Valencia (Wigan) et Ashley Young (Aston Villa). Les négociations traînent en longueur et finissent par échouer. Face à l’insistance du coach madrilène, le club doit se décider rapidement et opte pour Julien Faubert. Placardisé à West Ham, l’ancien Bordelais est prêté avec option d’achat pour une demi-saison. Il ne disputera au final que deux rencontres pour 54 minutes passées sous la tunique merengue. El Fiasco !

Les Reds flambent (31 janvier 2011)

Face aux velléités de départ de l’attaquant vedette Fernando Torres, les Reds sont dans l’obligation de se renforcer. Dans un premier temps opposés au départ de l’espagnol, ils finissent par se faire une raison en recrutant non pas un mais deux remplaçants. 

Le premier choix est un profil athlétique en la personne d’Andy Carroll transféré contre 41M€ en provenance de Newcastle. Pendant quelques heures, l’international anglais a détenu le record du transfert le plus cher du Royaume-Uni. Bilan : 11 buts en 58 apparitions. Aux oubliettes !

Dans le même temps, Luis Suarez a posé ses valises sur les rives de la Mersey contre une indemnité de 26M€ (Ajax Amsterdam). S’il inscrit 107 buts sous les couleurs des Reds, l’attaquant uruguayen a multiplié les scandales lors de son passage en Angleterre. Condamné pour des propos racistes visant Evra et pour une morsure sur Ivanovic, il cumulera une dizaine de matches de suspension. Barcelonais depuis 2014 Suarez a formé, aux côtés de Neymar et Messi, l’un des trio les plus redoutables de la décennie : la MSN. Ils remporteront ensemble l’édition 2015 de la Champions League.

The Kid is blue 

El Niño remporte son bras de fer et débarque à Londres ! Brillant à Liverpool, les londoniens en attendent énormément du joueur formé à l’Atletico. Avec un transfert estimé à 58M€, il fait tomber le transfert record en Premier League. Ses débuts sont calamiteux avec un seul but inscrit en 18 matches. 

En quatre saisons chez les Blues, Fernando Torres n’aura jamais inscrit plus de huit buts lors du même exercice en Premier League. Son but inscrit dans les derniers instants de la demi-finale retour au Camp Nou en 2012 restera gravé dans les mémoires. L’un des temps forts de la conquête du trophée européen. 

David Luiz, champion d’Europe sur une jambe

Le 31 janvier 2011 est définitivement l’un des deadline day les plus marquants. Après Torres, Chelsea conclut l’arrivée de David Luiz en provenance de Benfica. Avec Chelsea, l’international brésilien décrochera une Ligue des Champions et une Europa League avant de filer du côté du PSG en juin 2014 pour 50M€. Lors de son second passage chez les Blues, le défenseur central remportera la Premier League ainsi qu’une deuxième Europa League.

Pour l’anecdote, David Luiz a remporté la finale de la Champions League malgré un retour prématuré de blessure. Même sur une jambe, champion !

Le métronome débarque sur la pointe des pieds (31 janvier 2012)

L’un des transferts les plus importants de l’histoire récente du PSG. L’Italo-brésilien formera un trio au milieu de terrain avec Verratti et Matuidi. Cadre du vestiaire, Thiago Motta a su insuffler un savant mélange d’expérience, de vice et de touche technique. Arrivé dans une équipe dépourvue d’identité en janvier 2012, il formera la colonne vertébrale du onze aux côtés de Thiago Silva et Ibrahimovic. L’histoire retiendra que la pierre angulaire du milieu parisien a posé ses valises dans les derniers instants.

Mateo, la pépite du Dinamo (31 janvier 2013)

Mateo Kovačić débarque à l’Inter en provenance du Dinamo Zagreb à l’âge de 18 ans. Avec une indemnité évaluée à 11M€ d’euros, il s’agissait de la deuxième plus grosse vente du club croate jusqu’au transfert de Dani Olmo à Leipzig. 

Après deux saisons et demi sous les couleurs nerazzurri, le prodige croate s’envole au Real Madrid  (38M€) le temps de rafler trois Champions League. Sur le plan international, il atteint la finale de la Coupe du monde avec la sélection croate. Un bon coup et une belle plus-value pour les Interistes !

Un bénévole logé dans une suite impériale

Annoncé en décembre 2011 par la presse locale, le Spice Boy ne débarque à Paris que le 31 janvier 2013. A 37 ans, il signe alors un contrat de 5 mois à Paris. A court de forme, il n’intégrera le onze de départ qu’à de rares occasions dont un quart de finale de Ligue des champions face au Barça. 

En parallèle, Beckham continue de répondre aux sollicitations de ses partenaires commerciaux. Mi-mars, il est dispensé d’entrainement afin de jouer les VRP de luxe en Chine. Pour d’éviter d’être taxé en France sur l’ensemble de ses revenus, Beckham décide de reverser « l’intégralité » de son salaire à des oeuvres caritatives. Quatorze rencontres et des adieux émouvants au Parc des Princes face à Brest pour ce qui était le dernier match de sa carrière.

Källström, transféré à l’infirmerie (31 janvier 2014)

En manque de temps de jeu du côté du Spartak Moscou, l’international suédois se voir offrir une porte de sortie inespérée du côté d’Arsenal. Contraints de compenser la blessure de Ramsey, les Gunners se font prêter l’ancien lyonnais. Malheureusement, Källström débarque blessé au dos suite à une partie de Beach volley. Cette blessure a été passée sous silence lors de la visite médicale. Verdict 3 mois d’indisponibilité. On appelle ça un vice caché !

Un nouveau brésilien en Eredivisie (31 janvier 2017)

C’est aux Pays-Bas que David Neres découvre le football européen, comme l’illustre R9. Contre 15M€, l’ailier débarque in extremis à l’Ajax Amsterdam. Le Brésilien contribuera activement à l’épopée du club jusqu’aux portes de la finale en Champions League lors de la saison 2018-2019.
Il s’est confié en avril dernier sur la façon dont il a rencontré sa compagne Kira Winona. Un message privé sur Instagram dans le style “ Salut. Je suis David Neres, je joue à l’Ajax. Et si on se voyait ? ”. 

L’Ultimo Citation

“Je suis allé sur Google pour découvrir l’équipe. C’est mal parce que c’était les joueurs de Liverpool, mais ce n’est pas irrespectueux. Je ne regardais pas le football alors je ne savais pas” – Andy Carroll

Crédit photo : Icon Sport

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