À la veille de la dernière danse d’une édition de Liga ayant vu le Real Madrid être sacré pour la 34e fois, il est l’heure de tirer un petit bilan. C’est à travers l’exercice toujours périlleux et sujet à controverse de « l’équipe-type » que nous y avons procédé. Voici donc, organisé en 4-3-3, le onze type de Liga version 2019-2020.
Gardien :
Thibaut Courtois (Real Madrid) : Sans doute moins fort intrinsèquement que ses rivaux Ter Stegen et Oblak, bien moins à l’ouvrage que la révélation Aitor Fernández, le portier madrilène n’en demeure pas moins un pion essentiel du titre merengue. Après une saison d’adaptation compliquée, Courtois a su devenir un élément fort du onze de Zidane. Avant une 38ᵉ journée sans enjeux pour le Real, il est le dernier rempart de la meilleure défense de Liga : 0,6 but/match et 18 clean sheets pour lui. Au delà des chiffres, c’est la faculté à faire le fameux « arrêt qu’il faut » si importante pour les gardiens peu sollicités des grandes équipes, du Belge qui a impressionné.
Défenseurs :
Sergio Reguilón (FC Séville) : À un poste où plusieurs joueurs ont enchaîné les bonnes performances, le duel final à opposer Mendy à Reguilón. Si l’ancien Lyonnais s’est montré impressionnant dans le sprint final, prime a été donnée à la régularité. Avec 28 titularisations (contre 18), le joueur prêté par le Real a signé une saison pleine au sein de l’actuelle troisième défense de Primera. Très à l’aise offensivement grâce à sa vitesse et son volume de course, il a aussi offert 4 passes décisives.
Sergio Ramos (Real Madrid) : Plus que jamais le patron. Ultra décisif aux deux extrémités du terrain, l’Andalou termine la saison à la tête de la meilleure défense d’Espagne et avec 10 buts au compteur. Dont un coup franc direct (inscrit contre Majorque) qui est venue parfaitement symboliser la saison de Sergio Ramos. Injouable.
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Diego Carlos (FC Séville) : Pour accompagner le capitaine merengue, plusieurs candidats se sont détachés : Yeray, taulier de la troisième défense de Liga, Gimenez, infranchissable avec les colchoneros lors d’un sprint final parfaitement maîtrisé, Djene, libéro intraitable du Geta ou Varane, maître des espaces. Mais c’est le Brésilien du FC Séville qui vient compléter la charnière tant il a ébloui l’Espagne cette saison. Impressionnant physiquement, aussi rapide que puissant, agressif, dominant dans les airs et toujours bien placé, l’ancien Nantais est l’un des atouts majeurs du Séville de Lopetegui.
Jesus Navas (FC Séville) : Là aussi rude concurrence, mais le poids offensif du capitaine sévillan lui donne la préférence. Avec sept passes décisives, 1,6 passe clé/match et 11 occasions créées/match, l’homme aux yeux azurs a été un élément-clé de l’animation offensive de son équipe. Si l’on ajoute à cela son sérieux en défense, il est légitime qu’il devance les Carvajal, Capa et autres Trippier au moment de choisir notre latéral droit.
Milieux de terrain :
Casemiro (Real Madrid) : Alors oui, on peut parfois regretter son manque de qualité dans la construction du jeu ou son jeu un peu brut (pour ne pas dire brutal), mais Casemiro n’en demeure pas moins être le point d’équilibre du Real Madrid. Récupérateur hors pair (2,8 tacles/match, 2 interceptions/match), il est maître dans l’art de couper les attaques adverses que ce soit légalement ou pas. Les 11 cartons jaunes reçus ne témoignent que trop peu de l’impact que met l’international auriverde. Ses 4 buts et sa redoutable frappe de balle ajoutent une corde supplémentaire au meilleur milieu défensif de Liga.
Martin Ødegaard (Real Sociedad) : On peut scinder la saison du Norvégien en deux. Une avant et un après l’interruption. Avant, le gaucher a rayonné au cœur du jeu d’une excellente Real Sociedad. Dans son nouveau rôle de relayeur droit, il a fait étalage de toutes les qualités requises à ce poste, les sublimant par sa science du positionnement, son touché de balle exquis, sa vision du jeu et la qualité de son pied gauche. Entre août et mars, Ødegaard était une tête au-dessus de la mêlée à son poste. Mais après la coupure, à l’image de son équipe, il est rentré dans le rang. Atteint physiquement, moins inspiré et moins bien soutenu, il a enchaîné les performances moyennes. Pourtant, le temps d’un match décisif pour sauver la Ligue Europa à l’Estadio de la Ceramica, il s’est réveillé et a grandement contribué à la victoire. Et avec quatre buts, six passes décisives, 10 occasions créées, 2,2 passes clés/match et 2,1 dribbles réussis/match, ses statistiques sont excellentes. De quoi finir de lui assurer sa place dans ce onze.
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Santi Cazorla (Villarreal CF) : Toni Kroos et Fede Valverde auraient tout aussi bien pu figurer dans ce milieu de terrain. Chacun dans leur style ayant grandement contribué au titre de champion du Real. Mais comment ne pas mettre en avant Santi Cazorla ? Auteur d’une superbe saison de Liga, le leader technique d’un sous-marin jaune qui a retrouvé dans son sillage les hauteurs du classement après une saison noire, affiche 11 buts, 8 passes décisives, 10 grosses occasions créées et une moyenne de 2 passes clés/match. Des statistiques qui témoignent de l’influence remarquable de l’Espagnol de 35 ans dans le jeu de son club formateur. D’autant plus remarquable quand on sait que Santi n’était même pas sur de pouvoir de nouveau marcher il y a trois ans après une avalanche de blessure.
Attaquants :
Lionel Messi (FC Barcelone) : Le meilleur joueur de la saison. Devant dans tous les compartiments statistiques offensifs, tantôt insaisissable, tantôt diabolique de précision, le génie blaugrana a encore livré une saison hors du commun. Il était seul sur sa planète. Seulement voilà, il était encore plus esseulé dans son équipe. Seul joueur de champ catalan au niveau tout au long de la saison, le petit argentin souvent dû tout faire tout seul. Trop. Bien trop. Il a fini la saison en forçant son jeu pour faire la décision devant la pression grandissante mise par le Real. Isolé et frustré, il termine cette saison des interrogations plein la tête.
Karim Benzema (Real Madrid) : Quelle saison de l’ancien de l’OL ! Patron d’une ligne d’attaque souvent en demi-teinte qui s’est beaucoup cherché et n’a finalement trouvé de certitude que dans la classe de son avant-centre. Influent du début à la conclusion des actions, capable de gestes de grande classe et buteur létal, encore en course pour le titre de Pichichi avant la dernière journée, KB9 a écrit une nouvelle page de sa glorieuse histoire dans la capitale espagnole.
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Mikel Oyarzabal (Real Sociedad) : Difficile de ne pas dépareiller aux côtés de Messi et Benzema. Pourtant, le capitaine basque ne ferait pas tâche si un tel trio tout droit sorti d’un fantasme de spectateur venait à se former. On a coutume de dire qu’un touché de balle ne ment pas. Chez Oyarzabal, chaque contact avec le ballon, chaque geste, chaque déplacement respire la classe et l’intelligence de jeu. Redoutable lorsqu’il vient se placer entre les lignes adverses, il a régalé ses partenaires de passes géniales tout au long de la saison. Car c’est à noter, il est le seul Txurri Urdin à ne pas avoir sensiblement baissé de pied à la reprise. Il a tenu son équipe à bout de bras durant la tempête et ses statistiques viennent en attester : 10 buts, 11 passes décisives et 14 occasions créées. Ces deux derniers indicateurs le voyant d’ailleurs s’intercaler entre… Messi et Benzema.
Outre les joueurs retenus et ceux déjà cités, d’autres individualités auraient pu prétendre à une place dans ce onze. On pense par exemple au dernier rempart de l’Athletic Club, Unai Simón, à l’arrière gauche des Colchoneros Renan Lodi, aux milieux de terrains Thomas Partey, Ever Banega et Mikel Merino. Marcos Llorente, incroyable l’espace de deux mois de compétition y serait si il avait évolué à ce rythme plus longtemps. Marc Cucurella, Portu et Iker Muniain bien qu’un cran en dessous méritent d’être cité. Lucas Ocampos, véritable leader du FC Séville, ne doit son absence qu’à la terrible concurrence. Même problématique pour Luis Suarez et Gérard Moreno. Au sein d’équipes plus modestes certains se sont aussi distingués, citons pêle-mêle Pervis Estupiñán le piston gauche d’Osasuna, Rafinha et Iago Aspas, qui seront encore à l’ouvrage ce soir pour sauver le Celta ou encore Lucas Pérez, artisan du maintien d’Alavès et Roberto Torres, autre homme fort du club de Pampelune.
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