Ce mardi 15 septembre, Montpellier affronte Lyon en match reporté de la première journée de Ligue 1. Le club héraultais espère accrocher l’Europe en fin de saison et cette ambition passe par de bonnes performances face aux grosses écuries du championnat, comme ce mardi soir face à l’OL. Dans cette quête, Michel Der Zakarian compte sur Stephy Mavididi, venu renforcer le secteur offensif montpelliérain.
Un deuxième match à domicile pour enchaîner et se rapprocher de la tête du classement. Telle est la mission des Montpelliérains, qui reçoivent l’Olympique Lyonnais, ce mardi 15 septembre, en match reporté de la première journée de Ligue 1. S’ils ont lancé leur saison avec la manière le weekend dernier face à Nice (3-1), la tâche s’annonce plus compliquée face au récent demi-finaliste de la Ligue des Champions. Au moins, Michel Der Zakarian pourra compter sur un effectif quasi au complet, le retour de Florent Mollet, ainsi que sur Stephy Mavididi. Entré en jeu quelques minutes face aux Niçois, le jeune attaquant est de nouveau apte à jouer, après avoir contracté une blessure à la cheville mi-août. L’Anglais pourrait bien être la bonne surprise de la saison du MHSC.
Formation brillante, débuts frustrants
Des espoirs fondés puisque Stephy Mavididi reste sur un exercice encourageant avec Dijon, où il a inscrit huit buts en 23 matches, toutes compétitions confondues. Sa saison la plus aboutie, qui lui a permis de lancer sa carrière au plus haut niveau. Car jusqu’ici, Mavididi n’avait pas vraiment eu la chance de prouver sa valeur dans l’élite du football européen. Presque une anomalie pour l’attaquant de 22 ans, qui a pourtant suivi la voie royale pour arriver chez les professionnels. Natif de Derby (Derbyshire, centre de l’Angleterre), le jeune Stephy est repéré très tôt par les scouts d’Arsenal. Il rejoint les Gunners à l’âge de 12 ans et y fera toutes ses classes avec succès. Dans les équipes de jeunes, son talent saute aux yeux, si bien qu’il signe son premier contrat professionnel en 2016 dans le prestigieux club du nord de Londres. Il n’a alors que 17 ans et son avenir s’annonce radieux.
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Pourtant, Stephy Mavididi n’aura jamais vraiment eu la chance de s’imposer dans l’équipe première. Le plus souvent aligné chez les U23, il marque 21 buts en 41 matches. De bonnes performances, insuffisantes cependant pour prétendre à une place chez les grands, dont le secteur offensif est déjà très bien fourni. Le joueur d’origine congolaise enchaîne alors les prêts à Charlton en League One (troisième division), puis à Preston North End en Championship, avant de revenir à Charlton. Tout ne se passe pas pour le mieux : plombé par les blessures, l’attaquant ne parvient pas à monter en puissance. Ses fulgurances, comme cette action face à Roshdale en février 2017 où le gamin âgé de 18 ans traverse tout le terrain en dribblant quatre adversaires, font le tour des réseaux sociaux, mais ne suffisent pas à lancer sa carrière. À l’été 2018, le garçon est suivi de près par Claudio Chiellini, frère de Giorgio et coordinateur des U23 de la Juventus. Arsenal décide alors de le vendre contre 1,5 million d’euros.
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En Italie, Mavididi retrouve des couleurs. Il se révèle plutôt performant avec les U23 et l’encadrement décide de l’intégrer de façon ponctuelle au groupe professionnel. Il ne jouera cependant qu’un seul match de Série A, face à la SPAL le 13 avril 2019. Une situation frustrante pour le joueur âgé de 20 ans et qui a hâte de faire sa place dans la cour des grands. Cela dit, il garde un bon souvenir de son passage chez la Vieille Dame. Il dit avoir beaucoup progressé au contact des stars du club. « Face à eux, tu n’as qu’une fraction de seconde pour exécuter ce que tu veux faire. […] Ils m’ont appris à penser rapidement et à agir beaucoup plus vite », explique-t-il. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des envies d’ailleurs.
Éclosion en Ligue 1
À ce moment-là, Peguy Luyindula, qui occupait le poste de conseiller stratégique auprès du président Olivier Delcourt à Dijon, s’intéresse au profil de l’attaquant anglais. Il parvient à l’attirer en Bourgogne en août 2019, là encore sous forme de prêt. Au fil de la saison, Mavididi gagne en temps de jeu et monte en puissance. Au point d’attirer l’attention des dirigeants montpelliérains, qui décident de le recruter à l’été 2020 pour les quatre prochaines saisons et contre un chèque de 6,3 millions d’euros. Premier anglais à poser ses valises dans l’Hérault, il espère enfin trouver l’environnement idoine à sa progression.
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Du point de vue technique, ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme rapide, habile des deux pieds et doté de belles qualités à la finition. « Sa prise de vitesse avec ou sans ballon le caractérise. Il sait disparaître pour mieux réapparaître, sur la dernière ligne défensive, et peut faire mal par ses appels en profondeur. Il peut être en pointe, seul ou dans un système à deux », racontait au journal L’Équipe Stéphane Jobard, son ancien entraîneur à Dijon, en septembre 2019. Un profil qui semble donc complémentaire au duo Delort-Laborde. Il offre, en tout cas, une alternative tactique supplémentaire à Michel Der Zakarian et a toutes ses chances pour intégrer la rotation au sein d’un secteur offensif déjà efficace, expérimenté, mais peut-être un peu court en termes de profondeur.
En quête de régularité
Si son talent ne fait aucun doute, Mavididi a encore tout à prouver à l’étage Ligue 1. Son principal défi cette année sera de gagner en régularité. Pour cela, il devra forcément éviter les blessures. Elles lui ont souvent empêché d’enchaîner les bonnes performances par le passé. Cela passera aussi par une implication maximale et de tous les instants, impérative lorsque l’on souhaite s’imposer au plus haut niveau. Car si le joueur montre de belles qualités athlétiques et techniques, il peut aussi passer la rencontre comme un fantôme, comme l’explique Baduld, supporter dijonnais interrogé sur Twitter par le site espritpaillade.com : « Son plus gros défaut, ça doit être sa régularité. Il peut faire d’excellents matches comme des matches où il est invisible durant 90 minutes. » Par ailleurs, son départ laisse un sentiment mitigé en Bourgogne. Si le DFCO souhaitait poursuivre l’aventure avec lui, l’option d’achat n’a pas été levée. La raison : le joueur ne voulait pas rester. Un léger manque de reconnaissance qui n’a pas plu à tous les supporters dijonnais.
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Reste que pour Montpellier, Mavididi ressemble à un recrutement intelligent. Et à un prix raisonnable qui laisse présager une belle plus-value si le joueur venait à performer. Son arrivée rentre en cohérence avec la politique sportive du club qui veut étoffer son effectif afin de tenter d’accrocher une place européenne. Mavididi vient renforcer un groupe compétitif, rompu aux joutes de Ligue 1 et plein d’ambitions. Pas forcément promis à une place de titulaire en ce début de saison, le jeune anglais va avoir le temps de prendre ses marques dans sa nouvelle équipe. Dans l’Hérault, il va trouver un environnement serein et plus propice à lancer définitivement sa carrière qu’à Turin ou Arsenal, géants européens aux effectifs ultra-concurrentiels. Il pourrait bien être le petit plus qui permet au MHSC de retrouver l’Europe, neuf ans après leur dernière campagne continentale. C’est tout ce qu’on lui souhaite.