Le championnat belge a pour habitude de réserver quelques surprises chaque saison, à l’image du parcours des promus du KV Mechelen, qui étaient restés dans la course pour les Play-Offs 1 jusqu’à la dernière journée en 2019-20. Si cette saison post-covid pouvait redistribuer les cartes en Pro League, c’est presque le paquet entier qui a été modifié. Avec déjà 3 entraineurs des 5 grands clubs renvoyés et d’autres en difficultés, les équipes en forme ne sont pas vraiment celles attendues.
Thorup et Bölöni en courant d’air
Si beaucoup d’espoirs étaient placés sur les anciens vice-champions, il n’aura fallu que deux défaites lors des deux premières journées pour voir Jess Thorup quitter La Gantoise. Battu deux fois sur le score de 2 buts à 1 à Saint-Trond et face à Courtrai, le niveau de jeu affiché ne paraissait plus suffisant depuis le départ de Jonathan David. En réalité, c’est un 0/12 qui a condamné l’entraineur danois. Lors des deux dernières journées de la saison passée, les Buffalos s’étaient inclinés à deux reprise face au Cercle de Bruges (1-0), à l’époque candidat à la relégation, et contre Charleroi (1-4). Le vent semblait déjà tourner et le mistral de la Pro League a soufflé Thorup et ses valises hors du banc gantois.
Son successeur a rapidement été annoncé : l’ancien entraineur du Standard et de l’Antwerp, Laszlo Bölöni. Ce choix a surpris par sa rapidité, laissant penser que la direction gantoise était déjà préparée à remercier le Danois, mais aussi par le style de l’entraineur roumain, totalement opposé à la philosophie de jeu gantoise sous l’ère Thorup. Un style de jeu physique et défensif, qui nécessitait une grande adaptation de la part des joueurs dont le profil collait parfaitement au jeu rapide et offensif de la saison précédente. Cette adaptation, et ce pari risqué pour la Gantoise, ne porteront jamais leurs fruits. Après seulement trois rencontres et un bilan de 3 points sur 9 possibles, le désormais ancien T1 est remercié. Outre les résultats sportifs, une mauvaise ambiance entre l’entraineur et le groupe a précipité le départ de Bölöni, qualifié d’«erreur de casting» par Ivan De Witte, le président gantois. Son adjoint et nouveau T1 en intérim, Wim De Decker, ne sera pas remplacé immédiatement, ce qui lui offre une chance de faire renaitre Gand et faire évoluer l’équipe au niveau attendu.
Après seulement 25 jours et 3 matchs joués, Laszlö Boloni n'est plus l'entraîneur de La Gantoise !
C'est son adjoint Wim De Decker qui le remplace sur le banc des Buffalos, le 3e entraîneur de la saison, alors que nous sommes en septembre ! pic.twitter.com/JHEya3UBrq
— Feuille de Match (@Feuille2Match_) September 15, 2020
Le KAA Gent affiche un bilan de 6/6 depuis la prise en main de De Decker, et s’est qualifié pour le 3e tour de qualification de C1 en éliminant le Rapid Vienne (2-1). Ils ont en revanche perdu hier soir le match aller de ce troisième tour sur le score de 1-2 face au Dynamo Kiev. Actuellement 13ème avec 6 points, La Gantoise comptabilise déjà 6 points de retard sur le 4ème, premier qualifié pour les Play-Offs 1, et 12 de retard sur le sommet du classement.
Hannes Wolf quitte la tanière genkoise
Après une saison 2019-20 décevante, les ex champions en titre se devaient de redresser la barre. La pression était grande et avec un bilan de 5/15, l’entraineur allemand a été contraint de quitter le banc du KRC Genk après seulement 5 journées. En dix mois, Hannes Wolf n’a jamais vraiment réussi à faire briller les Limbourgeois. Cette nouvelle saison sonnait comme une ultime chance qu’il n’a pas saisi. Depuis le départ de Philippe Clément à l’issue de la saison 2018-19, le Racing n’a pas retrouvé un coach capable de le rendre compétitif. Wolf connait donc le même sort que Felice Mazzu, celui qu’il était venu remplacer initialement. Genk a annoncé vouloir prendre le temps nécessaire pour trouver le parfait successeur à l’Allemand.
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Avec un mercato mouvementé et environ 17 millions d’euros dépensés, le prochain coach des Genkois aura toutes les armes nécessaires pour performer. Mais il n’aura pas le droit à l’erreur. La dernière rumeur annonçait des négociations avec l’expérimenté ex-entraineur d’Anderlecht : Franky Vercauteren. Cette piste démontre une certaine volonté de recruter une «valeur sûre», et même si la piste Vercauteren échoue, nul doute que le Racing ne fera pas d’erreur de casting.
Quand les grandes personnalités font débat
Arrivé cet été à l’Antwerp, Ivan Leko avait fait forte impression en remportant la finale de la Coupe de Belgique face à Bruges (1-0). Cependant, le début de saison du matricule 1 est loin d’être à la hauteur des espérances. Les Anversois comptabilisent un bilan de 8 points sur 18 possibles, le même que celui qui a précipité le départ d’Hannes Wolf. Leko semble souffrir du même problème que Bölöni : l’effectif n’est pas façonné pour convenir à sa philosophie de jeu. L’équipe anversoise a été montée de toutes pièces pour le football de son ancien entraineur roumain, totalement opposé à celui de Leko. Ce dernier doit donc adapter sa tactique et peine à trouver la combinaison qui fera mouche. Les résultats sont en dents de scie. Le Croate doit impérativement obtenir de meilleurs résultats s’il ne veut pas voir sa place remise en question.
Champion avec Genk puis avec Bruges, Phillippe Clément a entamé sa deuxième saison consécutive en temps que champion en titre, et a pour objectif de soulever une nouvelle fois le trophée avec Bruges cette année. Contre toute attente, les débuts ont été compliqués pour ses hommes avec 3 points en 3 matches. Les tentatives tactiques de Clément ont échoué et la machine à but brugeoise était enrayée. Les dents ont commencé à grincer du côté de la Venise du nord, mais le Club a réagi avec une série de 3 victoires, comptabilisant 12 buts marqués pour 2 encaissés. Ce réveil leur a permis de recoller à la 3e place à 6 points du leader.
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Aussi arrivé cet été, Phillippe Montanier affiche un bilan solide de 13/18 et se stabilise sur la 2e marche du podium. Le coach français est à la tête de la deuxième meilleure défense de Pro League, avec une moyenne de 0,5 but encaissé/match, et a lancé des jeunes du centre de formation comme Michel Ange Balikwisha, Damjan Pavlovic ou encore Nicolas Raskin, la révélation de ce début de saison. Malgré tout, Montanier doit faire face à une série de critiques venant d’une partie des supporters, qui lui reprochent un manque de fond de jeu offensif et le fait de n’avoir accordé aucune minute de jeu à Mehdi Carcela, véritable enfant du club, lors des 4 premiers matches. Les bons résultats, la réintégration de Carcela, titulaire le week-end dernier et le total soutien du vestiaire envers le Français devraient lui permettre de faire taire les critiques.
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Les bonnes surprises
Même s’il ne s’agit que d’une demi-surprise au vu de sa saison précédente, le Sporting de Charleroi de Karim Belhocine est impressionnant d’efficacité. Les Carolos trônent en tête du classement avec un bilan de 18/18, et n’ont encaissé que 2 buts en 6 matches. Ils sont l’équipe en forme de ce début de championnat. Reste à voir s’ils parviendront à gérer leur campagne européenne et maintenir ce niveau jusqu’à la fin de la saison. Dans ce cas, le travail accompli par Belhocine sera encore plus remarquable et Charleroi pourra rêver du premier titre majeur de son histoire.
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Comme la saison dernière, un club promu crée la surprise. Cette saison, il s’agit du Beerschot. Hormis deux défaites contre le Standard et Charleroi, les Anversois ont un parcours parfait et se situent à la 3e place, à égalité de point avec Anderlecht et Bruges, qu’ils ont d’ailleurs battus. Emmenés par leur coach et ancien joueur Hernan Losada ainsi que leur joueur star Raphael Holzhauser, les mauves et blancs jouent sans complexes et tiennent tête à toutes les équipes de Pro League, y compris les grandes écuries. Si la nouvelle formule risque de leur barrer la route des Play-Offs 1, une qualification en Play-Offs 2 serait une belle récompense pour Losada et ses hommes.