Depuis un an et demi, Massimiliano Allegri est au «chômage». Un choix souhaité par le tacticien italien. Au vue de sa renommée, les rumeurs persistent quant à sa prochaine destination : Angleterre, Espagne, Italie. Véritable passionné, l’ancien entraîneur du Milan et de la Juve devrait reprendre du service cette année.
Entre succès et déceptions
Après plus de 17 années passées sur un banc, Allegri s’est imposé comme l’un des meilleurs dans sa profession. Joueur modeste, il n’a pas eu l’opportunité de commencer dans une équipe prestigieuse. Peu importe, il part au charbon et débute dans les échelons inférieurs italiens. Entre la Serie D et la Serie C (Aglianese, Spal, Grosseto, Lecco), le novice découvre et apprend ce métier sans véritable pression sportive et médiatique. Son premier fait d’arme a lieu lors de la saison 2007-2008 avec Sasssuolo. Dans un club alors méconnu, Allegri et ses hommes sont champions de Serie C et obtiennent une montée historique en Serie B. Fort de son succès, il choisit de quitter l’Émilie-Romagne pour rallier la Sardaigne. Avec Cagliari, Allegri connait sa première expérience dans l’élite italienne de mai 2008 à avril 2010.
Massimiliano Allegri has previously managed Cagliari between 2008-2010. pic.twitter.com/C6EKeQr6HF
— Forza Juventus (@ForzaJuveEN) January 6, 2018
À l’été 2010, Allegri prend les rennes de l’AC Milan. Dès sa première saison, le tacticien italien remportera le Scudetto, le dernier en date à Milan. L’équipe est alors composée de Thiago Silva, Nesta, Pirlo, Gattuso, Pato, Robinho ou encore Ibrahimovic. Mais le grand Milan est en fin de cycle. Des cadres quittent la Lombardie ou raccrochent tout simplement les crampons. Avec un effectif moins qualitatif, les résultats des saisons suivantes sont en déclin. Silvio Berlusconi décide de s’en séparer en janvier 2014. C’est le début d’une longue crise sportive (et financière) pour le Milan. Tout le contraire de Massimiliano Allegri, qui va prendre son envol.
La Juve décide de s’attacher ses services à l’été 2014. Du côté de Turin, il dispose d’un effectif plus solide qu’en Lombardie : Pogba, Bonucci, Chiellini, Tevez puis viendront s’ajouter Dybala, Mandzukic ou Pjanic. Sur la scène nationale, les Bianconeri sont plus que jamais les patrons. En cinq saisons, Massimiliano Allegri remportera cinq Scudetti, quatre Coppa et deux Supercoppa. La Vieille Dame a toujours eu l’ambition d’imposer sa suprématie au niveau continental. Sous les ordres du natif de Livorno, la Vieille Dame disputera deux finales de Ligue des champions, qui se solderont par deux revers. En 2015 contre le Barca (3-1) et en 2017 contre le Real Madrid (4-1). Même si le passage d’Allegri à Turin reste dans l’ensemble positif, l’échec en Europe nourrit quelques regrets.
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Massimilano Allegri impose une tactique très «caméléon». Le tacticien italien n’a pas un style propre et s’adapte à l’adversaire. Difficile de définir une identité à ses équipes. Une tactique qui a fonctionné en Italie, dans un championnat où la Juve était clairement supérieure. Néanmoins, cette dernière a montré de grosses limites face à des équipes ambitieuses. Exemple contre l’Ajax en 1/4 de finale de Ligue des champions 2019. Une confrontation durant laquelle les Turinois ont reçu une leçon de football. Un échec qui pointe du doigt le manque d’identité et de caractère de la Juve d’Allegri.
Allegri n’est pas un grand tacticien et il l’explique lui-même : «Le football c’est 80 % de psychologie et 20 % de tactique.» Il est indispensable pour lui de comprendre la mentalité de ses hommes pour les intégrer de la meilleure des manières au collectif. Cela a fonctionné avec Boateng et Robinho à Milan ou encore Matuidi, Mandzukic et Tevez à la Juve. Un véritable meneur d’homme.
Un break essentiel
Sans club depuis un an et demi, la situation d’Allegri est inaccoutumée pour un entraîneur de ce prestige. Âgé de 53 ans, il en profite pour passer du bon temps avec ses proches et tout simplement se reposer.
Massimiliano Allegri ne délaisse pour autant pas le ballon rond. Cette pause lui permet de se remettre en question en apprenant de ses erreurs. Dans un football où tout va très vite, ce choix est judicieux. Toujours très connecté à l’actualité, Allegri regarde ce qui se fait en Europe et particulièrement à Liverpool : «Les Reds s’améliorent d’année en année avec des joueurs forts physiquement, rapides et techniques. Ils ont la bonne mentalité.» Cette pause s’est avérée productive pour Allegri. En janvier 2020, il a publié un livre intitulé Gagner c’est si simple en 32 règles. Au travers de ses expériences, le maestro Italien donne ses idées qui ont fait son succès jusqu’à présent.
Depuis la fin de son aventure turinoise en mai 2019, les rumeurs concernant son avenir n’ont cessé de perdurer. Arsenal, Chelsea, Real, Inter, Manchester United, PSG : son nom suscite forcément de l’intérêt. Son retour était envisagé l’été dernier. C’était sans compter sur la Covid-19 qui a changé la donne. Les clubs ont subi une violente crise économique. Les dépenses ont été revues à la baisse. D’autant plus que les exigences salariales d’Allegri sont importantes. Celles-ci sont viennent expliquer l’échec de sa venue à Paris. Mais elles ne sont pas les seules : Allegri souhaite s’investir dans un club avec des conditions optimales. Difficile pour lui d’arriver en cours de saison, d’autant plus au PSG.
Un retour en 2021 pour Allegri ?
Pour faire venir Allegri, les courtisans au balcon sont nombreux. En Italie, l’Inter reste l’écurie la plus intéressée. Tout dépendra de la fin de saison des Interistes et de Conte, toujours très discuté en Lombardie. La Roma montre aussi un intérêt avec une nouvelle direction américaine très ambitieuse. Piste encore plus folle, celle de Monza. Le pensionnaire de Serie B est en plein renouveau depuis l’arrivée de Berlusconi et de Galliani à la direction du club. Le rêve de retrouver l’élite italienne projette le club dans de grandes aspirations. Pour le futur, le nom d’Allegri est une piste à prendre avec d’énormes pincettes. Un retour en Lombardie où il retrouverait le duo Berlusconi-Galliani, mais aussi Kevin-Prince Boateng et Balotelli.
Massimiliano Allegri accorde aussi un grand intérêt pour l’Angleterre. Il l’explique même dans un entretien au Times : «J’aimerais essayer l’Angleterre (…) Le championnat se développe aussi grâce aux nombreux entraîneurs étrangers. C’est un championnat plus tactique que dix ans auparavant qui garde toujours l’esprit anglais.» En Premier League, son nom est énormément cité. Manchester United reste en pôle, suivi par Chelsea et Arsenal. Les deux clubs Londoniens n’ont pas une totale confiance en leurs entraîneurs respectifs.
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Le challenge le plus excitant pour Allegri se trouve très certainement à Madrid. Le Real traverse une mini-crise depuis deux saisons et Zinedine Zidane est régulièrement remis en question. Le président madrilène Florentino Pérez apprécie Allegri et des discussions seraient très avancées entre les deux partis. Reprendre un Real Madrid terne mais toujours aussi prestigieux, est un défi de taille pour Allegri.
Une chose est sure, le Toscan fera un choix en cohérence avec ses idées et ses ambitions : «Je cherche un club avec lequel partager un projet et qui a l’ambition de gagner. Peu importe l’endroit.»
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