Ce jeudi à 19h, le Red Star affronte l’Olympique Lyonnais en 8e de finale de Coupe de France au stade Bauer. L’occasion pour Ultimo Diez de discuter avec Vincent Bordot, entraîneur du club de Seine-Saint-Denis. Un entretien réalisé quelques jours avant cette rencontre très attendue.
Ultimo Diez – Comment le groupe se sent à quelques heures de ce match ?
Vincent Bordot – Même contre Lens (ndlr : victoire du Red Star au tour précédent), il n’y avait pas une grande effervescence au sein du groupe. Depuis le tirage, je n’ai pas trop entendu mes joueurs parler de ce match dans le vestiaire. Beaucoup de nos joueurs ont de l’expérience et ont déjà disputé ce genre de match. La pression va monter crescendo, mais il ne faut pas faire le match avant le coup d’envoi. Le groupe est dans de bonnes dispositions avant cette rencontre, on l’aborde vraiment tranquillement.
Des derbys, des victoires dans les derniers instants, un match renversant face à Lens. L'aventure en @coupedefrance est déjà belle et mérite qu'on revienne dessus ✪ Avec notre fournisseur officiel @villageneubauer #REDOL pic.twitter.com/Y86y86dNTo
— Red Star FC ✪ (@RedStarFC) April 7, 2021
Quelles sont vos attentes pour ce match ?
On prend du plaisir que dans la victoire, que ce soit contre Lyon, Quevilly ou Bobigny. Entre une National 2 et une National 1, la différence est relativement faible. Par contre entre une N1 et une Ligue 1 de ce niveau-là, l’écart est énorme au niveau technique et tactique, mais aussi en termes de concentration, de vision de jeu.
La Coupe de France, c’est toujours du bonus : c’est un bonheur d’affronter Lyon en 8e de Coupe de France et on se doit de faire bonne figure. Néanmoins, le championnat reste l’objectif principal que l’on doit terminer de la meilleure des manières.
La préparation d’avant-match est-elle différente de d’habitude ?
J’essaye de garder la même chose, même s’il faut plus accentuer sur la tactique défensive puisque l’on aura moins le ballon. Contre ce genre d’équipe, on n’a pas vraiment le droit à l’erreur donc il faut vraiment être concentré. Concernant la motivation, il n’est pas vraiment nécessaire de faire un gros travail dessus, elle est naturellement là. La préparation avant les matches de Coupe de France ne change pas vraiment.
Quelle a été votre réaction après le tirage au sort ?
C’est un tirage, donc on s’attendait à tout. Tomber contre une National 2 n’est pas forcément un tirage favorable, on l’a vu lors du tour précédent (ndlr : Marseille et Lorient éliminés par des équipes de N2). Le seul bon tirage, c’est celui où tu passes et c’est forcément plus compliqué contre Lyon. Si les Lyonnais sont à 100%, il n’y aura pas de surprises, mais s’ils sont à 70% et nous à 120%, tout peut se passer.
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Que vous évoque la Coupe de France ?
C’est toujours l’occasion pour les petites équipes de se confronter aux grosses, ce qui est un privilège pour un joueur ou entraîneur de division inférieure. Le sentiment est toujours très particulier dans cette compétition : les premiers tours, on se trouve dans la peau du favori puis petit à petit, dans la peau de l’outsider.
Il faut vraiment motiver les joueurs dès les premiers tours pour ne pas passer à la trappe précocement. L’approche des matches change en fonction des tours de Coupe de France, surtout cette année avec un contexte très particulier.
Quelles seront les clés pour rivaliser avec l’Olympique Lyonnais ?
Il ne faudra faire presque aucune erreur défensive, ce qui passe par une grande concentration, des bons placements et des bons choix. L’autre clé est d’être performant et efficace sur nos transitions et nos possessions. Il faudra garder un bon équilibre, ce qui demandera énormément d’énergie. Ce sont vraiment des petits détails qui feront la différence. Les aspects techniques et tactiques n’auront pas vraiment d’importance, tout se jouera au niveau de la concentration et de la détermination.
En face, les Lyonnais sont capables de jouer dans des petits périmètres, d’avoir une vision périphérique plus importante permettant d’orienter le jeu plus facilement. Mais s’ils ne mettent pas les ingrédients nécessaires, on peut vraiment les surprendre.
Quelles sont les éventuelles faiblesses du côté de Lyon sur lesquelles appuyer ?
Il n’existe pas vraiment de faiblesses du côté lyonnais. Après, le football de National ne correspond pas vraiment aux joueurs de Ligue 1, où l’agressivité est forte dans les 30 derniers mètres. À notre niveau, cette agressivité est présente partout sur le terrain ce qui peut surprendre les adversaires. Cette surprise peut se transformer en faiblesse.
Qu’est-ce que le Red Star a de plus que l’Olympique Lyonnais ?
Le Red Star, c’est un club mythique qui porte des valeurs sociales et de mixité. Peu de clubs en France sont capables de véhiculer cela et d’avoir un projet pas seulement sportif, mais aussi et surtout culturel avec le Red Star Lab (ndlr : projet auprès de ses jeunes licenciés pour favoriser l’égal accès à la culture, axe central pour l’égalité des chances).
Le Red Star est un club spécial avec un stade Bauer en plein centre de Saint-Ouen, qui concentre une ferveur très rare à ce niveau-là. Au niveau de la ferveur, on rivalise avec des clubs comme Marseille, Paris, Lens et Saint-Étienne.
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Le match se tiendra forcément à huis clos, mais les supporters seront derrière vous, comme c’était le cas lors du tour précédent…
Notre objectif est vraiment de les rendre fiers par rapport à l’image que l’on va dégager durant la rencontre. On essaye de vraiment mettre cela en place même en championnat : une équipe qui mouille le maillot et qui ne lâche rien. C’est le plus important à mes yeux, au-delà du résultat. Nos supporters apprécient lorsque l’équipe respecte les valeurs du club.
Ce match contre Lyon est en quelque sorte un cadeau pour le travail réalisé par le club depuis plusieurs années ?
Le club a un projet ambitieux au niveau de la restructuration du stade et du nouveau centre d’entraînement. De notre côté, les joueurs et le staff, on se doit d’avancer à la même vitesse pour avoir un projet sportif qui correspond à celui du club. Les deux doivent être coordonnés et liés, c’est notre objectif avant tout. Avec le travail réalisé par notre président Patrice Haddad depuis 12 ans maintenant, le Red Star se doit d’être ambitieux et d’atteindre les objectifs.
En championnat, vous êtes toujours dans la course à la montée en Ligue 2. Cette promotion est-elle l’objectif principal ?
Oui, c’est clair. Cette année, les ambitions du club sont concrètes. La montée en Ligue 2 serait une superbe chose, avec un Bauer rénové et un nouveau centre d’entraînement. Le projet sportif de l’équipe est donc très clairement cette montée, le président nous l’a lui-même fixé.
Un grand merci au Red Star FC pour la confiance et à Vincent Bordot pour le temps accordé.
Crédit photo : Icon Sport