[Premier League] La renaissance d’Antonio Rüdiger

Opposé à Arsenal ce mardi 12 avril, Chelsea peut compter sur l’un de ses hommes en forme : Antonio Rüdiger. Peu utilisé par Lampard en début de saison, le défenseur central allemand revit depuis l’arrivée de son compatriote Thomas Tuchel sur le banc des Blues.

Les belles histoires se suivent à Chelsea. Thomas Tuchel a métamorphosé l’équipe, N’Golo Kanté évolue à un niveau stratosphérique, les Blues sont revenus dans la course à la Ligue des champions en championnat et, bien sûr, le club s’est qualifié pour la finale de la plus belle des compétitions européennes. Il y en a une autre au moins toute aussi belle : celle d’Antonio Rüdiger. Mis de côté pendant la première moitié de saison par Franck Lampard, le défenseur central allemand revit depuis l’arrivée de son compatriote Thomas Tuchel sur le banc des Blues.

À 28 ans, Antonio Rüdiger n’a même jamais semblé aussi fort avec la tunique bleue. L’ancien joueur de la Roma revient pourtant de loin. Arrivé à Londres en 2017 contre un chèque de 35 millions d’euros, le défenseur n’avait jamais vraiment impressionné sur les bords de la Tamise. Malgré sa grosse vingtaine de matches disputés la saison dernière, le Rüdiger de Chelsea évoluait a un niveau assez éloigné de celui qui a fait de lui un élément essentiel de la défense de la Louve. Parfois maladroit, pas toujours concentré ni très rigoureux dans le placement, il incarnait trop souvent la fébrilité défensive chronique de son équipe.

Sorti du placard

En début de saison, ces performances moyennes lui ont d’ailleurs coûté sa place de titulaire. Franck Lampard préférait aligner le nouvel arrivant Thiago Silva, mais aussi Kurt Zouma et Andreas Christensen. Sous les ordres du coach anglais, Rüdiger n’a ainsi disputé que neuf matches cette saison. La situation était telle que la question de sa prolongation se posait légitimement, son contrat se terminant en juin 2022.

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Tout va changer à la fin du mois de janvier. Franck Lampard paye les résultats en dents de scie de son équipe et est débarqué le 25 janvier. Dès le lendemain, Thomas Tuchel le remplace sur le banc des Blues, pour le plus grand bonheur du joueur qui a débuté chez les professionnels à l’âge de 19 ans au VfB Stuttgart. Le jour suivant, il est titulaire contre Wolverhampton pour le premier match du nouveau manager (0-0).

Depuis, le joueur a été titularisé à 19 reprises en 25 matches. Mieux, il symbolise désormais l’imperméabilité défensive retrouvée des Blues : lors de ces 19 matches, Chelsea n’a encaissé que cinq buts. Le seul véritable accro des Blues sur cette période remonte au 3 avril lors d’une défaite 2-5 à domicile face à West Bromwich Albion. Antonio Rüdiger n’a pas joué ce jour-là.

Le déclic Thomas Tuchel

Pour le défenseur allemand, le déclic s’appelle donc Thomas Tuchel. Pas forcément une surprise : l’ancien entraineur du Paris Saint-Germain voulait déjà le faire venir dans la capitale française. Quand il arrive à Londres, le coach de 47 ans est convaincu de pouvoir s’appuyer sur lui pour bâtir sa défense. Le joueur est positionné axe gauche dans un nouveau système à trois défenseurs. Il s’y révèle bien plus performant. Plus précis dans son placement, il bénéficie aussi d’un excellent filet de sécurité en la personne de Thiago Silva.

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Ces nouveaux paramètres découlent aussi du jeu de possession prôné par son équipe. Plus haut sur le terrain, il peut compter sur ses qualités de vitesse pour anticiper le jeu en transition adverse. Surtout, il profite de l’énorme abattage de son milieu de terrain, lui aussi meilleur dans cette configuration. Plus à l’aise dans ce dispositif, le joueur apparaît bien plus serein que lors de la première moitié de saison.

Allant offensif

Cette confiance retrouvée se traduit aussi par son apport offensif. Sa qualité de tête sur coup de pied arrêté ne faisait aucun doute, ses incursions balles au pied dans la moitié de terrain adverse un peu moins. Et pourtant, le défenseur aux 40 sélections avec la Mannschaft participe activement à la construction. Il se retrouve régulièrement à hauteur du rond central pour amorcer les mouvements offensifs de son équipe. Même son jeu long surprend, comme en témoigne sa belle ouverture sur le but de Pulisic lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions le 27 avril dernier (1-1).

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Au top de sa forme, le défenseur allemand s’affirme de plus en plus comme un cadre de l’équipe. Son engagement dans les duels donne l’exemple et sa volonté d’aller de l’avant est communicative. En réponse aux rumeurs qui faisait de Rüdiger un élément perturbateur du vestiaire lorsque Franck Lampard était toujours là, son coéquipier Tammy Abraham a pris sa défense, sur Twitter («Toni est un grand frère pour nous tous»).

Leadership assumé

Thomas Tuchel a lui aussi confirmé le leadership dont son joueur sait faire preuve. Avant le match retour de Ligue des champions contre le FC Porto, il avait ainsi déclaré : «Vous ne voulez pas vous battre avec Toni Rüdiger, Cesar Azpilicueta ou Mateo Kovacic. Ils sont toujours prêts à se battre et c’est dans leur nature de le montrer sur le terrain et de protéger les intérêts de l’équipe.»

Reste à savoir si l’ancien joueur de la Roma est capable de maintenir ce niveau de performance sur une période plus longue. Arrivera-t-il à surnager lorsque son équipe traversa des eaux plus troubles ou retombera-t-il dans les travers qu’il a longtemps affichés avec les Blues ? Une chose est sûre : ses performances doivent faire réfléchir les dirigeants de Chelsea quant à une éventuelle prolongation. Il peut au moins compter sur le soutien de son entraineur pour pousser dans ce sens. La belle histoire ne fait peut-être que commencer.

Crédit photo : Icon Sport

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