Arrivé au FC Nantes durant le mercato hivernal, Renaud Emond est encore loin de faire l’unanimité. Critiqué pour son manque de technique, de réalisme face au but et maintenant blessé, le succès n’est pas au beau fixe pour le Belge. Des débuts qui ne sont pas sans rappeler ceux qu’il a eus avec le Standard de Liège, son ancien club. Le phénix pourra-t-il une nouvelle fois renaitre de ses cendres ?
La définition de « mouiller le maillot »
Lorsqu’il est arrivé à Nantes, Emond s’est immédiatement comparé à Emiliano Sala. Une comparaison aussi osée que délicate mais loin d’être absurde. Comme il a pu le dire lui-même, il se compare à l’Argentin du point de vue du mental. Qu’il soit titulaire ou qu’il rentre en cours de jeu, Renaud se donne à fond jusqu’à la dernière minute. Avec Emond dans ses rangs, le Standard de Liège était l’équipe qui affichait la plus grande moyenne en termes de distance parcourue ce début de saison. L’attaquant Gaumais (région d’où provient Emond) n’y était pas étranger puisqu’il était un des meilleurs aux tests physiques de pré-saison. Avoir Emond dans son effectif, c’est s’assurer d’avoir un soldat prêt à s’évanouir de fatigue sur le terrain s’il le faut. Son « fighting spirit » exemplaire lui a même valu de porter le brassard de capitaine à de nombreuses reprises cette première partie de saison au Standard.
Si son mental est de loin son point fort, son manque de technique est son plus gros point faible. Il ne faut pas s’attendre à le voir dribbler trois hommes, faire des virgules et des centres en coup du foulard. Cependant, il s’est tout de même amélioré sur ce point, en particulier cette année où il est devenu de plus en plus précis dans ses déviations et ses passes.
Emond peut également agacer par sa tendance à être capable du meilleur comme du pire. Il semble être condamné à être adulé une semaine et critiqué la suivante. Il peut rater un face à face dans un angle ouvert en première mi-temps et envoyer une volée compliquée en pleine lucarne en deuxième, à l’image de son but marqué la saison passée en Europa League face à Krasnodar. Un but qui, soit dit en passant, requiert une grosse maitrise technique dans la frappe de balle. Même s’il n’est pas un tueur qui envoie le cuir au fond des filets au moindre espace que l’on lui laisse dans les seize mètres, il reste un vrai renard des surfaces et une plus-value certaine pour son équipe. Les amoureux du FC Nantes ne pourront qu’aimer et respecter ce joueur qui mouillera toujours le maillot sans jamais salir l’image du club.
Le plus beau but de sa carrière, et c’était en @EuropaLeague : il n’a pas fait dans la dentelle Renaud Emond ce jour d’octobre 2018. À confirmer en Ligue 1 maintenant…#FCNantes pic.twitter.com/WJP8lynJHn
— Maxime ThoBlas (@mthomas44230) January 10, 2020
La naissance du phénix
Renaud Emond est arrivé au Standard de Liège lors du mercato estival de 2015 en provenance de Waasland-Beveren pour 1,5 millions d’euros. Il a joué 25 matchs pour seulement deux buts. Des statistiques surprenantes comptent tenu de celles qu’il avait la saison précédente à Beveren. Fortement critiqué, il est mis à l’écart du groupe et ne joue que seize matchs sur la saison dont seulement quatre en temps que titulaire. Malgré le fait que rien ne lui réussit et que le club ne semble plus lui faire confiance, il décide de rester au Standard en 2017-2018 avec l’arrivée d’un nouvel entraineur : Ricardo Sa Pinto. Emond termine 2017 comme il l’a commencée, sur le banc ou en tribune. Si certains supporters veulent le voir partir, la plupart reconnaissent son travail acharné et souhaitent qu’il reçoive réellement sa chance. La patience du rouquin finit par payer puisque Sa Pinto lui donne finalement l’opportunité qu’il attendait et Emond terminera la saison avec 15 buts marqués, dont 14 inscrits en deuxième partie de saison.
C’est à cette période que le phénix est né. Après chaque but, le Gaumais imitait l’animal mythique pour montrer que, comme la légendaire créature, il renaissait de ses cendres. Cette célébration est vite devenue culte dans les travées de Sclessin mais, au début de cette saison, tout le monde a été surpris de le voir célébrer ses buts sans faire son geste signature. Invité au grand débrief de Proximus dans le courant de la fin d’année 2019, il a répondu à la question tant posée : « pourquoi avoir arrêté de faire le phénix ? ». Il a simplement répondu que, maintenant, il ne lui était plus nécessaire de faire ce geste puisqu’il avait acquis une certaine stabilité dans le club. En effet, Emond est devenu le meilleur buteur du Standard ces deux dernières saisons avec 15 et 16 buts inscrits. Il était une nouvelle fois meilleur buteur du Standard avant de quitter Liège cet hiver avec 7 réalisations en 20 matchs. Cependant, au vu de sa situation actuelle, le phénix semble s’être consumé.
Vers une renaissance ?
Depuis son arrivée à Nantes, le Belge n’a marqué qu’une seule fois, lors de son premier match, et est resté muet les cinq rencontres suivantes. Il est actuellement blessé depuis trois matchs. Comme à son habitude, Emond est critiqué pour ses déchets techniques et ses occasions ratées mais c’est lorsqu’il est au plus bas qu’il fait généralement taire ses détracteurs. Les supporters du Standard l’ont appris, même s’il n’a pas toujours fait l’unanimité, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que leur désormais ancien attaquant ne leur manque. Il était tout de même un des chouchous du public à qui son départ à fait beaucoup de mal. Renaud leur a d’ailleurs renvoyé leur amour lors d’une interview récemment accordée à la DH où il dit que le Standard restera son club de cœur et qu’il se verrait bien y finir sa carrière.
Il souhaitait néanmoins rejoindre Nantes car il estime que c’est un pas en avant dans sa carrière et qu’il compte bien conquérir le cœur des supporters canaris. Lorsqu’il veut quelque chose, il bosse dur pour l’obtenir et même si tout ne se passe pas comme prévu pour le moment, il y a fort à parier que le phénix renaitra une nouvelle fois de ses cendres pour enflammer la Beaujoire.
Crédit photo : Icon Sport.