TOP 15 : ils ont trahi leur club de cœur [2/2]

Nous sommes en 2017 et on apprend encore que des joueurs peuvent changer de club de cœur avec le temps. Etant gosse, on peut rêver du maillot rouge et bleu de Mustapha Dahleb, Carlos Bianchi ou François M’Pelé et devenir une légende de l’Olympique de Marseille.  Il y a des opportunités dans le monde du foot que l’on ne peut pas refuser et qui vous changent un enfant ou un homme. Le football a ses raisons que le supporter ignore. Si le supporter est plein de passion et d’engouement, le footballeur est lui plus raisonné et plus calculateur. C’est devenu un métier avant d’être une passion, et cette évolution a donné des tournures inattendues dans la carrière de certains joueurs. Si certains choix ont été logiques au vu de l’opportunité et de l’âge des joueurs, d’autres sont plus que contestables et ont provoqué des réactions démesurées chez les supporters.

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Basile Boli

Imaginez un tel scénario : un enfant rêve du PSG et de ses joueurs, il devient ramasseur de balle au Parc devant ses idoles mais finalement il termine légende du club rival ? C’est le destin de Basile Boli. S’il reconnaît volontiers qu’il a été un piètre footballeur et qu’il y avait beaucoup plus talentueux que lui, il a su se donner les moyens de réussir pour devenir une vraie légende du championnat de France et surtout de l’Olympique de Marseille. S’il ne mesure « que » 1m80, Basilou n’est pas le plus grand, ne possède pas la relance d’un grand défenseur et pourtant, sa carrière parlera pour lui. Lorsque Tapie l’appelle pour rejoindre Marseille, il n’hésite pas une seconde malgré son amour pour le PSG. Il sait qu’il rejoint une des meilleures équipes du monde, tout est question d’opportunité. Il ne cachera à personne son amour pour le PSG et son rêve d’y jouer un jour étant jeune. Son attitude franche a de suite plu aux Marseillais qui ne lui en tiendront jamais rigueur. Les larmes de Bari puis celles de Munich vont faire son histoire, son coup de casque face au PSG va lui ouvrir les portes du panthéon marseillais. Sa célébration mythique reste dans les mémoires. Aujourd’hui, Basile a l’OM dans le sang et ne vit qu’à travers le club phocéen.

David Ginola

Si Basile Boli rêvait du Parc du princes, Ginola rêvait lui de l’OM matin midi et soir. Vrai supporter de l’Olympique comme son père, le petit David s’imagine déjà jouer au stade Vélodrome plus tard. Natif de Saint-Maximain dans le Var, El Magnifico fait toutes ses classes dans la région. Entre le Sporting Toulon et l’OGC Nice, il reste très fidèle à son sud avant de rejoindre le RC Paris puis Brest. Alors qu’il survole la Ligue 1, Bernard Tapie veut rapatrier l’ailier gauche et veut le faire évoluer parmi la constellation de grands joueurs qui composent l’effectif phocéen. Malheureusement, aucun accord sera trouvé  entre le joueur et le président de l’époque. Dépité par l’issue des négociations, Ginola ne désespère pas et finit par rejoindre presque par défaut le Paris Saint-Germain. Un choix qui sera payant tant il va vendre du rêve au supporters du PSG durant ses 3 ans au club. Au point d’être considéré comme un des joueurs légendaires du club avec ses 158 matchs sous le maillot de la capitale. A l’instar de Basile Boli, Ginola ne reniera pas son passé de supporter de l’OM et rentrera malgré tout dans le cœur des Parisiens.

Sol Campbell

Quand on parle de défenseur anglais des années 2000, on parle toujours de Terry et Ferdinand et on oublie souvent Sol Campbell. Puissant, rugueux et pas dégueu balle au pied, le grand Sol est considéré comme l’un des meilleures défenseurs que le Royaume d’Angleterre ait connu. Né à Londres, l’ancien défenseur est un enfant du cru. Il va faire ses classes à West Ham avant de rejoindre à l’âge de 15 ans l’académie de Tottenham pour y terminer sa formation.  Trois saisons plus tard, il débute en équipe première avec les Spurs et devient rapidement un des chouchous de White Hart Lane. Leader de la défense à seulement 18 ans, Campbell va tenir la défense pendant 9 ans et devenir une des stars du clubs. Malgré les investissements conséquents et l’arrivée de stars comme Klinsmann ou Ginola, Tottenham ne va gagner qu’une maigre League Cup entre 1992 et 2008. Alors qu’il découvre les joies de l’équipe d’Angleterre et commence à se faire un nom en Premiere League, il s’imagine déjà quitter le club pour rallier une plus grosse écurie et gagner des titres. Sollicité par tout le pays lors de l’été 2001, il annonce la non-prolongation de son contrat devant des supporters déçus par l’attitude de leur capitaine et enfant du club. La pilule ne passe pas du côté de White Hart Lane et la trahison va être encore plus forte. Campbell décide à la surprise générale de signer chez le rival éternel Arsenal. Arsène Wenger n’a jamais caché son admiration pour le défenseur des Spurs.  Alors qu’on l’imaginait déjà rejoindre la grosse écurie de Manchester United ou le Liverpool de Houiller, il prend à contre-pied tout le pays avec ce choix. Son retour à White Hart Lane sera mythique. Conspué par tout un stade dès l’échauffement, il se fera surnommer Judas par des supporters qui veulent la tête de leur ex-capitaine. Pendant 5 ans, chaque derby de Londres devient houleux, on cherche à pousser  le numéro 23 à bout. A la fin de son contrat avec les Gunners, Campbell partira avec 3 FA Cup, 2 championnats, un Community Shield, une finale de Ligue des Champions perdue et fait partie de la fameuse équipe des Invincibles, rien que ça. Le temps finira par lui donner raison.

Franz Beckenbauer

Beckenbauer est sûrement le plus grand joueur qu’ait connu le Bayern Munich. Leader charismatique, footballeur hors-pair, il a révolutionné le football en s’imposant comme étant le plus grand libero de l’époque et un des meilleurs de l’histoire. Joueur archi-complet, le Kaiser a toujours fait l’unanimité au sein du club bavarois et pourtant son avenir aurait dû être tout autre. Une carrière se joue souvent à pas grand chose, et c’est ce qu’il s’est passé avec Beckenbauer. Pas forcément un grand supporter du Bayern, Franz voit son avenir plutôt du côté du TSV 1860, l’autre club de Munich qui à l’époque était considéré comme le club phare de la ville. Son destin sera différent : après une bagarre avec un joueur du TSV alors qu’il évolue dans un petit club de Munich, Beckenbauer ne se voit plus rejoindre ce club qui l’avait tant fait rêver. Dégoûté par cet accrochage, le petit Kaiser change d’avis concernant son club de cœur. Il ne s’imagine plus jouer pour ce club plus tard. Il décide de signer chez l’ennemi du Bayern pour la carrière que l’on lui connaît. L’impression de revoir la carrière de Benjamin de l’école de champions avec le Munich 1860 dans le rôle de San Podesta Jr sans Catherine et sans la baston.

Antonio Candreva

Aussi surprenant que ça puisse l’être, il y a déjà eu un « Antonio Candreva gate » en Italie. Une affaire que l’actuel joueur de l’Inter a traînée pendant quelques saisons avant de faire taire définitivement les critiques. Comme Daniele De Rossi, Alessandro Nesta ou Francesco Totti, Antionio Candreva est né à Rome mais n’a pas connu la Roma ou la Lazio au début de sa carrière. Le célébrissime numéro 88 a joué  pour le modeste club romain de l’AS Lodigiani, un club qui a vu évoluer Davide Di Michele, Luca Toni et surtout Totti avant qu’il aille à la Roma. Après avoir bourlingué dans les  4 coins de la botte, Candreva signe à la Lazio Rome un 31 janvier à la surprise générale et rentre enfin dans sa ville. Pour son premier match à l’Olimpico, le jeune Candreva se fait copieusement siffler par la Curva Nord. Les spécialistes pensent qu’il s’agit d’une manière de protester contre le mercato encore chaotique du président Lotito mais la vérité est ailleurs. Toujours les premiers à se renseigner sur les joueurs qui signent dans leurs clubs, les tifosi lui  reprochent d’être un peu trop proche de la Roma. Au début de sa carrière, Candreva n’écartait pas l’hypothèse d’évoluer un jour à la Roma et estimait énormément De Rossi et Totti. Pour les Laziali, Candreva est un Romanista et a signé à la Lazio par défaut. Furieux de voir un pseudo-Romanista signer chez eux, les supporters ne vont pas lui faire de cadeau. Il va traîner cette réputation comme un boulet de nombreux mois avant d’être finalement accepté par les tifosi de la Lazio et de devenir l’un des grands joueurs de l’ère Lotito.

Daniel Guiza

« Ne jamais dire jamais » est une phrase que chaque joueur a utilisée au moins une fois dans sa vie. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon Daniel Guiza serait mort et enterré. Le « pichichi » de la saison 2007/2008 a connu une carrière pleine de rebondissements. Formé à Xerez, son plus grand fait d’armes sera cette saison avec Majorque où il va mettre 27 buts. Dans la lignée de cette performance de haute volée, Luis Aragonès va convoquer le natif de Jerez de la Fronteria pour l’Euro 2008 et lui faire découvrir la Roja à la surprise générale. Après un Euro réussi pour Dani avec la victoire finale, la descente aux enfers va commencer pour la révélation de l’année. Ne trouvant pas de club à sa hauteur en Espagne, il privilégie le financier et s’en va en Turquie, avant un come-back raté en Espagne pour terminer en Malaisie puis au Paraguay.  Durant son passage en Turquie, Guiza relèvera à la presse « qu’il aimerait terminer sa carrière à Xerez et qu’il ne porterait jamais le maillot de Cadix », le club rival local. Dos au mur après son départ du Cerro Porteno, le gitan n’a pas d’autre choix que de rentrer chez lui à Xerez. Le problème est que le club n’existe plus au niveau professionnel et les dirigeants de Cadix sont au courant de la présence du pichichi dans la région. Et à la surprise générale, il finit par signer chez le rival.  Les supporters de Cadix n’en croient pas leurs oreilles et n’hésiteront pas à crier leur désarroi à base de « Guiza meurs ! ». L’Espagnol s’excusera lors de sa première conférence de presse prétextant l’erreur de jeunesse.  Depuis, le joueur s’est refait une vraie santé en D3 avec les Amarillos et les relations se sont calmées avec les supporters.

Emre Belozoglu

Ah Emre… Le successeur de Hakan Sukur dans le cœur des supporters du Galatasaray. La nouvelle pépite du football turc, le nouveau porte drapeau du Cimbom. Arrivé à l’âge de 14 ans au sein du plus grand club de Turquie, l’élégant gaucher est déjà considéré comme l’un des plus grands talents que le Bosphore ait connu. Vision de jeu, technique, qualité de passe, Emre a tout pour devenir l’un des meilleurs milieux d’Europe dans les années à venir. Et c’est à l’âge de 16 ans que le phénomène va jouer ses premières minutes avec  Galatasaray. Il va enquiller les titres nationaux avec le club turc. 4 titres de champion d’affilée  entre 1997 et 2000, 2 coupes de Turquie en 1999 et 2000 mais surtout, une victoire en coupe de l’UEFA, qui reste à ce jour la seule et unique victoire d’un club turc sur la scène européenne, face à Arsenal. En 2001, le club stambouliote doit se résigner à perdre son crack qui va finalement rejoindre l’armada de l’Inter Milan. Les supporters regrettent son départ mais ils se rendent rapidement  à l’évidence, Emre était devenu trop fort pour le championnat turc et l’offre était impossible à refuser. Il signe à l’Inter en même temps qu’une autre légende du club turc Okan Buruk. L’enfant du Cimbom ne confirmera jamais les espoirs que l’on a placés en lui. Après une saison quelconque à Newcastle, Emre décide de commettre l’affront ultime en Turquie. Non il ne s’est pas opposé à Erdogan, il décide de rejoindre Fenerbahçe. Les supporters du Fener sont aux anges, la pseudo légende du rival décide de signer chez eux au lieu de retourner dans son club de cœur. La plaisanterie est de très mauvais goût pour les supporters de Galatasaray qui n’hésiteront pas à réserver des accueils houleux au nouveau capitaine du Fener après le départ de Alex, allant jusqu’a à des insultes très graves. Une trahison qui hante encore les supporters des sang et or. Chaque match entre Gala et Fener prenait une tournure folle lorsqu’Emre jouait avec son nouveau club.

Ils auraient pû être dans le top mais la flemme nous a gagnés :

–  Jens Lehmann : Enfant de Schalke 04 qui après un passage raté au Milan AC décide de signer chez le rival du BvB.

– Michael Owen : Enfant de Liverpool, il rejoindra Manchester United après 4 saisons à Newcastle, décidant d’accepter la proposition de Sir Alex Ferguson et de porter le mythique numéro 7.

– Ashley Cole : Grand supporter d’Arsenal depuis gamin, le mythique latéral gauche va passer 9 ans chez les Gunners avant de rejoindre le rival Chelsea à l’été 2006 gratuitement. Un choix qui ressemble à celui de Sol Campbell

Ils auraient pu être dans le top mais ils n’ont rien demandé :

– Gabriel Batistuta : Il a beau avoir joué à Boca Juniors et à River Plate, Batigol est un enfant de Newell’s avant tout

– Peter Luccin : Formé à l’OM, Luccin va rejoindre le PSG sans y laisser un souvenir impérissable. La différence est que l’ancien Marseillais n’avait jamais demandé à rejoindre le PSG. Le transfert s’est fait dans son dos sans qu’il ne soit au courant de rien

– Raul : Issu d’une famille dévouée à la cause de l’Atletico, il fait ses gammes au sein du club Colchonero. Il va quitter le club pour rejoindre le Real car le président de l’époque, Jesus Gil y Gil va dissoudre les équipes de jeunes pour des raisons économiques.

Photo crédits : http://images.performgroup.com

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« Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois.»