« BAPE#7 » : Casillas et Jonas, une histoire d’éternité

Alors que Benfica semblait maîtriser largement le championnat il y a encore quelques journées, l’équipe de Rui Vitoria a freiné de manière inexpliquée et inexplicable. Résultat de ces faux-pas inhabituels, le retour inespéré de Porto, porté par son nouveau chouchou en provenance de Guimaraes, Tiquinho Soares. Alors que le championnat aspirait à de la fraîcheur comme en atteste le triomphe de Moreirense en coupe, le scénario se dessine encore entre les deux éternels. Retour sur le duel à distance entre ces deux équipes lors de la dernière manche, qui aurait pu voir l’un ou l’autre s’asseoir sur le trône.

Samedi 4 février 2017 : Porto prend la tête, Casillas sauve la fête

Pour passer devant l’ennemi benfiquista, les joueurs de Porto savaient ce qu’il leur restait à faire : vaincre le Sporting dans un derby plus joué que tendu. Munis de leur nouvelle trouvaille en pointe de l’attaque, les portistas n’ont pas tardé à mener au score grâce à une action rondement menée, avec Soares pour finir de la tête et enflammer l’Estadio Do Dragao. Avant de rééditer la performance et de faire trembler une seconde fois les filets de Rui Patricio, qui n’a pas eu le même poids dans le jeu qu’à l’accoutumée. En face de lui, l’éternel Iker Casillas a réalisé une performance à en effrayer plus d’un et à en éloigner la Grande Faucheuse. Depuis bien longtemps, cette faucheuse lorgnait de trop près le portier espagnol dans le but de nous faire oublier qu’il fut l’un des meilleurs acteurs de sa génération. D’un coup de main rapide, elle aurait voulu effacer un palmarès entier, construit à force de travail et de persévérance. Et surtout de talent. A coup de boulettes en plein match et de parades manquées, elle aurait aimé l’humilier et le rendre ridicule devant un stade devenu son antre, sa maison secondaire. Cependant, comme dans tout scénario hollywoodien, c’est bien le héros et uniquement lui qui sort vainqueur du grand combat final. Alors pourquoi Iker serait-il passé à côté de cette tradition ? D’une parade digne des plus grandes envolées de Clark Kent, il a envoyé Coates vaquer à ses occupations, malgré une détermination sans égale. D’une parade légendaire, il a rajouté une ligne de plus à l’histoire de sa vie, permettant au peuple bleu et blanc d’arracher les trois points et de rêver toujours plus fort au titre d’une vie. Un titre maintenant désiré depuis trois ans, un trophée qui attend sa place dans la vitrine du Dragao.

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Dimanche 5 février 2017 : Benfica se surpasse, obrigado Jonas

A l’aube d’un match capital dans la course au titre, la bande de Rui Vitoria devait prouver qu’elle était et serait toujours totalement imperméable à la pression adverse. Alors qu’elle enregistrait le retour de Jonas, blessé pendant une grande partie du début de saison, l’équipe de Lisbonne n’avait aucune excuse qui aurait pu justifier un énième faux-pas en championnat. Afin de préparer au mieux la double confrontation contre le Dortmund du maître Tuchel, Benfica avait pour mission de mettre la machine en route et de littéralement écraser le petit poucet de Madeira (qui comptait pour la première fois l’ex-joueur de Ligue 1 Fernando Aristeguieta dans ses rangs). Certes plus long que Tiquinho Soares la veille, Jonas n’aura tout de même attendu que vingt-six minutes pour inscrire sa première réalisation. Tel un jeu de miroirs, ce match aura aussi été le théâtre d’un doublé en faveur de l’inusable Jonas. Symbole du rouleau compresseur benfiquista, il aura écrasé un à un ses adversaires, étant impliqué dans les trois buts de son équipe. Tout comme Tiquinho, il aura inscrit le premier de la tête puis le second du pied. Et comme Casillas avant lui, beaucoup ne le voyaient pas revenir aussi vite, surtout aussi fort. Quelques semaines après la fin de sa blessure, il reprend déjà sa place aux côtés de Mitroglou, éclipsant le départ du prometteur Guedes. Auteur d’un match abouti dans la dimension tactique, comme en atteste le second but de Jonas, et dans la dimension numérique à l’image de ce score fleuve, le vrai club de Lisbonne remporte de manière autoritaire un match plus simple qu’il ne le paraissait, reprenant son dû par la même occasion. « Rendons à César ce qui est à César » diront-ils.

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Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais