EURO ESPOIRS : Les choix de Ripoll au crible

Alors que sa formation reste un modèle dans le football actuel, cela fait pourtant 31 ans que les Bleuets n’ont pas goûté au succès lors de l’Euro Espoirs. Au-delà de la victoire, la qualification pour les Jeux Olympiques est également un souvenir lointain, 1996. Heureusement, Sylvain Ripoll nous a concocté une superteam Ligue des talents x Cracks FM à faire rougir tous les recruteurs d’Europe. Présentation des forces en présence.

Gardiens : Paul Bernardoni (Bordeaux/Nîmes), Gautier Larsonneur (Brest), Maxence Prévot (Sochaux).

C’est bien Paul Bernardoni qui est le dernier rempart des Bleuets. Au sein d’une équipe de Nîmes extrêmement joueuse, il a encaissé énormément de buts cette saison (58, troisième pire bilan du championnat). Toutefois, l’impression visuelle est largement meilleure et ses capacités sur sa ligne ainsi que sa maturité en font un gardien de qualité. Derrière lui, on retrouve deux gardiens de Ligue 2 avec d’abord Gautier Larsonneur, artisan capital de la montée des Finistériens en première division. Enfin, le Sochalien Maxence Prévot espère enchaîner une fin de saison éprouvante par une parenthèse italienne enchantée.

Défenseurs : Kelvin Amian (Toulouse), Fodé Ballo-Touré (Monaco), Anthony Caci (Strasbourg), Colin Dagba (PSG), Ibrahima Konaté (Leizpig), Moussa Niakhaté (Mayence), Malang Sarr (Nice), Dayot Upamecano (Leipzig).

Pour faire face à l’absence de son capitaine Abdou Diallo, Sylvain Ripoll mise sur la polyvalence de joueurs qui ont explosé au plus haut niveau ces derniers mois. On pense forcément à Colin Dagba et Anthony Caci, dont la présence surprise a par exemple écarté le rennais Jéremy Gélin. Pour le Parisien, sa capacité à performer aussi bien sur le côté droit que dans une défense à trois plaide en sa faveur. Il ne faut également pas négliger ses entrées en jeu intéressantes, qui peuvent en faire un joker efficace si le sélectionneur français décide de rendre hommage à Carlo Ancelotti et à ses inoubliables remplacements Jallet → Van Der Wiel.

En charnière centrale, on retrouve la meilleure défense de Bundesliga avec Dayot Upamecano associé à Ibrahima Konaté. Néanmoins, l’ancien messin Niakhaté, première des deux révélations françaises du FSV Mayence cette saison, reste à l’affût. On a donc à faire à une charnière dans tous les cas extrêmement solide mais aussi coutumière des fautes de concentration, qu’il faut impérativement éviter en compétition. La mainmise de la Bundesliga s’arrête ici car Nordi Mukiélé n’arpente pas le couloir droit malgré sa présence régulière durant les qualifications. C’est le Toulousain Kelvin Amian, plus régulier en club cette année, qui a ce privilège. Effrayé par ce potentiel duel en ouverture, Jadon Sancho a logiquement demandé à Southgate de participer au Final Four de la Ligue des Nations (oui ça continue même quand la France perd) avec les Three Lions. Côté gauche, c’est Fodé Ballo-Touré, dans la continuité de la magnifique et désastreuse saison lilloise-monégasque, qui doit pourvoir les attaquants français de bons centres. Enfin, le Niçois Malang Sarr est le joueur de complément de cette défense française car ses capacités athlétiques lui permettent aussi bien de dominer le duel que de se projeter dans l’espace côté gauche.

Milieux : Houssem Aouar (Lyon), Romain Del Castillo (Rennes), Matteo Guendouzi (Arsenal), Olivier Ntcham (Celtic Glasgow), Jeff Reine-Adelaïde (Angers), Ibrahima Sissoko (Strasbourg), Lucas Tousart (Lyon).

Au coeur du jeu, le système devrait alterner entre 4-2-3-1 et 4-3-3 au cours de la compétition. L’avancée des matchs nous dira si confier les clés du jeu à son meilleur joueur en le positionnant si bas est vraiment un bon choix tactique mais en attendant, Houssem Aouar évoluera avec les contraintes de cette configuration. À côté de lui, Lucas Tousart existe d’abord physiquement mais on compte également sur lui pour s’imposer comme une deuxième option viable dans la relance. Son expérience du haut niveau et son capitanat avec les U19 l’ont logiquement désigné comme le successeur pour le brassard d’Abdou Diallo mais il faut qu’il hausse son niveau de jeu après une saison très moyenne à l’OL.

Autres options de choix dans ce secteur, des joueurs comme Mattéo Guendouzi, Olivier Ntcham et Ibrahima Sissoko ont le profil pour pousser Ripoll à transformer son 4-2-3-1 en 4-3-3 en cours de compétition ou de match, comme le font beaucoup de techniciens. Le Gunner est même capable de jouer dans ce fameux double pivot et d’apporter son énergie et son contre-pressing.
Il est l’heure d’évoquer l’absence de Maxime Lopez, une décision forte mais surprenante. En effet, les caractéristiques de relayeur gestionnaire du Marseillais font qu’il aurait eu sa place dans ce groupe France. Les choix de conserver Ntcham, précieux sur coups de pied arrêtés, et d’appeler un Sissoko capable de plus peser statistiquement justifient l’idée que la qualité offensive des relayeurs a été privilégiée à une certaine maîtrise que le double pivot aura la tâche de diffuser. Pour ce qui est de Jeff Reine-Adélaïde et de Romain Del Castillo, le moins que l’on puisse dire est qu’ils auront été sur courant alternatif cette saison. L’Euro est une occasion de donner un autre relief à leurs saisons.

Attaquants : Jonathan Bamba (Lille), Moussa Dembélé (Lyon), Jonathan Ikoné (Lille), Jean-Philippe Mateta (Mayence), Marcus Thuram (Guingamp).

Des automatismes, un talent fou, des profils différents mais complémentaires… Ces cinq-là possèdent tout ce qu’il faut pour mettre l’Europe à leurs pieds. Nos deux canonniers, Moussa Dembélé et Jean-Philippe Mateta, ont dépassé toutes les attentes en club et ont une confiance devant le but qui fait très peur. Surtout que pour les servir, l’entente du duo lillois Bamba-Ikoné a été privilégiée aux arabesques d’un Allan Saint-Maximin exaspérant contre le Danemark en mars et au ralenti avec Nice. À leurs côtés, on avait hâte de profiter de la maturité et la vista de Martin Terrier mais un virus l’a contraint à déclarer forfait. Pour le remplacer, Sylvain Ripoll a fait appel à Marcus Thuram.

Suppléants : Ludovic Blas (Guingamp), Marcus Coco (Guingamp), Rémy Descamps (Paris SG), Mouctar Diakhaby (Valence), Odsonne Edouard (Celtic), Jérémy Gélin (Rennes), Sehrou Guirassy (Amiens), Bingourou Kamara (Strasbourg), Maxime Lopez (Marseille), Nordi Mukiele (RB Leipzig), Allan Saint-Maximin (Nice).

Au vu de cette liste, cette génération d’espoirs dégage un mélange d’expérience et de talent que l’on a très rarement vu dans l’histoire de notre sélection, les suppléants peuvent en témoigner. La campagne de qualification (enfin) rondement menée et la confiance du groupe envers son sélectionneur récemment prolongé sont d’autres raisons d’être optimistes pour les Bleuets.
Après une entrée en matière victorieuse bien que très compliquée face à l’Angleterre, et une courte victoire face à la Croatie, les Bleus peuvent voir plus loin. Ils affronteront ce soir l’autre équipe à 6 points de leur groupe : la Roumanie.

Crédit photo : Joe Kalmar / AFP.

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