[Liga] 2021, l’année de l’Atlético ?

L’Atlético Madrid mène la danse au classement de Liga. Toujours aussi solide et plus séduisant, les Colchoneros n’ont qu’une idée en tête : reconquérir le trône d’Espagne.

Le match aurait dû être le choc de la première journée de Liga en septembre dernier. Ce fut finalement l’affiche de ce début de semaine de l’autre côté des Pyrénées. Mardi 12 janvier, l’Atlético Madrid a facilement maitrisé le Séville FC dans sa forteresse du Wanda Metropolitano (2-0). Avec 41 points, les hommes de Diego Simeone font la course en tête devant le Real Madrid (37 points) et le FC Barcelone (34 points). Et avec deux matches en moins que ses deux rivaux. Les Colchoneros se rapprochent petit à petit d’un titre de champion d’Espagne, hors d’atteinte depuis 2014. Cette saison en tout cas, toutes les conditions semblent réunies pour que l’Atlético retrouve la couronne.

Défense de fer

Dans cette quête, le club madrilène peut toujours compter sur une défense de fer. La troupe du «Cholo» Simeone constitue la meilleure arrière-garde des cinq grands championnats : elle n’a encaissé que six buts en Liga depuis le début de la saison. Arrivé à l’été 2019, Mario Hermoso s’est imposé comme un élément solide du secteur défensif. Capable de jouer au centre comme à gauche, il se sent tout aussi à l’aise dans une défense à quatre qu’à trois. Dans l’axe, Felipe a très bien suppléé l’absence du patron Gimenez. L’international uruguayen, revenu sur les terrains depuis début janvier, va renforcer une défense déjà imperméable. Son retour représente un atout majeur dans la course au titre.

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La solidité défensive de l’Atlético de Madrid n’a rien de surprenant. Ce qui l’est plus en revanche, c’est la capacité de l’équipe à produire du jeu. Cette saison, les hommes de Simeone prennent mieux le jeu à leur compte. Ils font preuve de plus de variété et de créativité, qualités qui leur ont parfois fait défaut les saisons précédentes. L’année dernière, l’Atlético n’a terminé qu’à la septième place des meilleures attaques du royaume. Cette saison, ils pointent à la troisième place, quatre unités derrière le FC Barcelone (37 buts marqués contre 29), mais avec trois matches en moins.

Nouveau système

Certes, les dernières sorties n’ont pas toutes été flamboyantes, mais les observateurs assidus du championnat espagnol rétorqueront avoir vu un Atlético attrayant voire même séduisant depuis le mois de septembre. Cette nouvelle animation peut être en partie attribuée au nouveau système mis en place par Simeone. Le coach argentin troque régulièrement son traditionnel 4-4-2 pour un 3-4-3 plus ambitieux. Cette nouvelle organisation offre plus d’imprévisibilité à l’équipe. L’animation est renforcée sur les ailes et les trois éléments offensifs (Suarez, Félix, et Correa lorsqu’ils sont tous disponibles) gagnent en dangerosité en évoluant plus haut sur le terrain.

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Deux joueurs endossent un rôle prépondérant dans la nouvelle animation offensive : Luis Suarez et João Félix. L’Uruguayen a déjà planté à neuf reprises depuis le début de la saison. Surtout, depuis son arrivée, l’ancien joueur de Barcelone a considérablement influencé le jeu de son équipe. Ce n’est pas pour déplaire à Simeone, conscient de ce que lui apporte son buteur : «Avec Luis Suarez, nous devons nous adapter à une nouvelle situation. Il a besoin qu’on l’approvisionne en ballons. Il a besoin de plus de gens près de lui, de jouer là où il fait mal et avec ses caractéristiques. Luis nous pousse à le mettre dans les meilleures conditions», déclarait-il début novembre.

Effectif homogène

Luis Suarez n’est pas seulement létal face à la cage. Son jeu dos au but est aussi efficace. Ses remises sur ses milieux relayeurs ou compères de l’attaque permettent à son équipe de mieux conserver le ballon et de créer des décalages entre les lignes. Trop dangereux pour être laissé seul, il accapare l’attention de la charnière adverse et libère des espaces. Des espaces que dévorent João Félix, l’autre atout-maitre de l’attaque des Colchoneros. Après une première saison d’adaptation, le prodige portugais pèse de façon croissante dans le jeu de son équipe. Plus souvent face au jeu, il exprime mieux ses qualités d’accélération et de création. Il parvient à exploiter le travail de l’ombre effectué par Suarez et une relation tend à se développer entre les deux hommes forts. Cette entente est prometteuse et pourrait s’avérer cruciale dans la course au titre.

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Au-delà de ces deux individualités, l’Atlético peut compter sur un effectif homogène. Tous les postes ou presque sont doublés par des individualités de qualité comme le prouve l’absence très bien gérée de Gimenez en défense. Des joueurs comme Lodi et Saul Ñiguez prétendent à une place de titulaire et ont un rôle important à jouer lors de cette seconde partie de saison. D’autres, comme Thomas Lemar, reviennent bien au meilleur moment. Geoffrey Kondogbia, arrivé comme joker médical début novembre, vient densifier le milieu de terrain. Le club s’est aussi activé sur le marché des transferts pour trouver une doublure à Luis Suarez, en la personne de Moussa Dembélé, qui débarque en prêt avec option d’achat.

Processus de transition

Cette saison, la caricature d’un Atlético ultra défensif apparait erronée. Ce manque d’ambition dans le jeu a souvent été reproché à Diego Simeone. Depuis septembre, l’entraineur argentin prouve qu’il n’est sans doute pas aussi obtus qu’on a bien voulu le dire. Sous le feu des critiques la saison dernière, il préférait parler d’année de transition. Aujourd’hui, ce processus porte ses fruits. Il bénéficie d’un effectif renforcé et certains joueurs, comme João Félix, arrivent petit à petit à maturité. Les résultats actuels tendent à lui donner raison même si la saison est loin d’être terminée.

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Restent tout de même quelques doutes. Qui pour marquer derrière Suarez ? Une indisponibilité du buteur uruguayen pourrait handicaper l’équipe. L’Atlético ne possède pas d’alternative de premier plan à ce poste depuis les départs de Morata et Diego Costa. Autre doute : comment l’équipe va -t-elle se comporter face aux cadors du championnat ? El «Cholo» s’est un peu perdu tactiquement lors du déplacement au Real Madrid le 12 décembre. Résultat : une défaite 2-0 et le sentiment de ne jamais avoir pesé sur le sort de la rencontre. Un sacre passera pourtant par des résultats face aux concurrents directs. Mais bonne nouvelle : l’Atlético est très bien armé pour relever ces défis.

Crédit photo : Icon Sport

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